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Assassinat confirmé de la petite Nihal: Faut-il appliquer la peine de mort ?

par Zahir Mehdaoui

C'est la consternation sur les réseaux sociaux après que le procureur de la république de Ouacif (Tizi-Ouzou) a confirmé ce que tout le monde redoutait, à savoir la mort de la petite Nihal dans des circonstances atroces.

Exécution sur la place publique des kidnappeurs, des violeurs et des assassins d'enfants. Ce sont là les premières réactions des Algériens sur facebook notamment. Il y a une sorte de vent de colère qui souffle sur toute l'Algérie et qui est répercuté sur les réseaux sociaux. Affectés par cette tragique disparition, les Algériens des quatre coins du pays, réclament justice. Mais au-delà de cet assassinat ignoble d'une enfant âgée d'à peine 4 années, ce qui frappe le plus les consciences c'est la manière avec laquelle la petite Nihal a été tuée. L'auteur de ce crime n'a pas seulement ôté la vie à une enfant mais il s'est acharné sur elle en la décapitant pour la démembrer ensuite. C'est un acte d'une barbarie extrême. Il n'existe pas de mots assez forts pour qualifier ce crime.

Ce n'est pas la première fois dans notre pays que des cas similaires sont rapportés par la presse. Plusieurs enfants ont été kidnappés et assassinés ces dernières années dans des circonstances semblables. Le premier à tirer la sonnette d'alarme, souvenons-nous, c'est l'ancien ministre de l'Intérieur, Nourdine Yazid Zerhouni. En 2007 déjà, il faisait état de 375 enlèvements d'enfants. Cela voulait dire qu'il y avait une moyenne de plus d'un kidnapping par jour cette année-là. Souvent, les enfants kidnappés, fragiles et sans défense, sont échangés contre des rançons. D'autres, moins chanceux sont tués et leurs organes vendus dans les pays voisins. Les services de sécurité, avaient même, en 2008, réussi à remonter une filière qui s'étend jusque dans une clinique à Oujda sur le territoire marocain. Le phénomène a pris réellement de l'ampleur. En 2013, plus de 200 cas d'enlèvement ont été recensés par les services de sécurité. Tous les cas d'enlèvement ne sont pas, bien évidemment médiatisés, en particulier quand le kidnapping connaît un dénouement heureux.

Mais le plus dangereux, il est temps de le révéler vu la gravité de la situation, c'est les cas de kidnapping, jamais rendu public, d'enfants enlevés et tués en guise de règlement de compte. A cause d'un différend, certains «malades» n'hésitent pas à kidnapper les enfants de celui avec lequel ils sont en conflit. Le phénomène tend même à se banaliser dans la société, tant la justice algérienne n'est pas assez sévère alors que le législateur a mis en place une batterie de lois pour frapper d'une main de fer ce type de crime.

Combien d'enfants sont victimes de tels agissements ? Personne ne le sait car souvent aussi les enfants s'en sortent sans blessures physiques mais avec un traumatisme moral qui durera toute la vie.

Pour le cas de la petite Nihal et avant elle le petit Anès Berjem tué par ses ravisseurs l'année dernière à Mila, c'est une autre histoire.

Le débat sur la peine de mort contre les assassins d'enfants est aujourd'hui plus qu'hier relancé dans notre pays.

Même si l'Algérie n'a pas exécuté de sentences capitales, en dépit des condamnations prononcées par la justice, il n'en demeure pas moins que la peine de mort n'a jamais été abolie.

Le pouvoir politique et la justice algérienne sont aujourd'hui tous les deux devant une lourde responsabilité. Peut-on, au nom des «droits de l'homme» et à cause du rôle joué par l'Algérie dans les instances internationales pour inciter à l'abolition de la peine de mort laisser la porte ouverte devant les assassins d'enfants ?

Même si aucun châtiment aussi cruel soit-il ne fera revenir la petite Nihal à la vie, il n'en demeure pas moins que la pire des choses qui puisse arriver est l'inertie des autorités devant ce phénomène d'une gravité extrême. L'inertie et le sentiment d'injustice conduisent malheureusement à un autre phénomène non moins grave : la vengeance.