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Dans un
discours télévisé à l'occasion du 17ème anniversaire de son accession au trône,
le roi du Maroc a affirmé que la demande d'admission à l'Union africaine n'est
pas «un renoncement du royaume à ses droits sur le Sahara occidental.» «La
décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle africaine ne
signifie, en aucune manière, le renoncement du royaume à ses droits légitimes
ou la reconnaissance d'une entité fictive dénuée des attributs les plus
élémentaires de souveraineté», a-t-il déclaré, confirmant ses desseins
expansionnistes, et surtout, qu'il n'entend guère se conformer aux résolutions
internationales, dont celles de l'ONU pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination,
au Sahara Occidental. Cette offensive du Roi du Maroc prend les contours d'une
attaque frontale contre le Polisario, à un moment où la Communauté africaine
s'attendait à une position sage du Maroc vis-à-vis du dernier dossier de
décolonisation en Afrique. Dans sa lettre d'admission à l'UA, mi-juillet
dernier, lors du sommet de Kigali, le monarque marocain a écrit que «le Maroc,
qui a quitté l'OUA n'a jamais quitté l'Afrique. Il a seulement quitté une
institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières.» Pour, «de
l'admission de la «RASD», en 1982, l'histoire retiendra cet épisode comme une
tromperie, un détournement de procédures, au service d'on ne sait quels
intérêts», ajoutant que «le temps est venu d'écarter les manipulations, le
financement des séparatismes, de cesser d'entretenir, en Afrique, des conflits
d'un autre âge.» Et, puis, il finit par demander l'expulsion pure et simple de
la RASD de l'UA, comme condition de son admission. Dans son discours de la fête
du trône, Mohamed VI poursuit : «si certains ont tenté de faire de 2016, une
année décisive, le Maroc a, pour sa part, réussi à en faire l'année de la
fermeté concernant la préservation de son intégrité territoriale».
Une telle sortie s'explique, en fait, par l'expulsion des observateurs de la Minurso, par Rabat, après la visite du SG de l'ONU Ban Ki Moon au Sahara Occidental et ses déclarations relatives au règlement rapide et définitif du dossier pendant de la décolonisation au Sahara Occidental. En outre, ce qui a irrité à Rabat, c'est que M. Ban avait parlé d'«occupation» du Sahara Occidental lors d'une visite au camp de réfugiés sahraouis, en mars dernier. Et, si le Maroc a récemment accepté, le retour d'un tiers des membres expulsés, le Conseil de sécurité a réclamé, mardi, la poursuite du retour progressif de ses experts, déplorant que la Minurso «n'ait pas encore atteint sa pleine capacité de fonctionner». Au sein de l'Union africaine, on estime que la demande d'admission d'un pays, au sein de l'organisation, ne saurait être adossée à des conditions. |
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