|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Valls veut
«son» islam, à l'image de la France, comme l'a voulu, un jour, Sarkozy alors
ministre de l'Intérieur. Et on connaît aujourd'hui les résultats de la
politique sarkozienne. Face à la recrudescence des
attentats liés à l'organisation terroriste Daech, le
Premier ministre français appelle à configurer la relation avec l'islam de
France sur de nouvelles bases. Il n'hésite pas à parler d'un nouveau modèle
impliquant en cela la mise entre parenthèses de l'islam vu par Sarkozy.
Valls met les musulmans français devant leurs responsabilités les invitant à se mobiliser contre la radicalisation. Par ricochet, il implique la religion dans les attentats qui ont endeuillé l'Europe participant par là un peu plus à l'amalgame entre musulmans et terroristes. Si Valls défend sa chapelle en condamnant les intégristes fondamentalistes, le salafisme et se montrant intraitable avec la laïcité. Si dans son cahier des charges il préconise deux lignes de défense, la seconde a moins de chance de passer. Valls se déclare favorable pour l'interdiction de financement étranger pour la construction des mosquées, ce qui est en soi une bonne mesure ; si l'argent provient des pays qui financent le terrorisme international, son désir de voir former les imams en France, et nulle part ailleurs, lui par contre risque de choquer. En effet, la majorité des imams en activité en France sont formés à l'étranger, Algérie, Maroc ou Turquie, à l'exception d'une poignée qui ont suivi leur cursus dans des instituts réputés proches des Frères musulmans ou d'Alger. Cette proposition devra faire grincer des dents parce qu'elle s'apparente à une discrimination flagrante envers l'islam et les musulmans. On voit mal Valls ou un autre politique français demander que les rabbins de France soient formés en Hexagone. La France cherche de nouveau à encadrer les musulmans, un vivier électoral important dans la course à l'Elysée et Valls dont l'ambition présidentielle n'échappe à personne est fortement soupçonné d'utiliser cette carte à des fins politiques. Tout comme l'avait fait Sarkozy. Le locataire de Matignon n'en est pas à sa première théorie sur l'islam puisqu'il s'était déjà interrogé, en avril dernier, sur sa place en France. Mettant face à face islam radical et laïcité, il avait appelé les musulmans de France à démontrer que leur religion est compatible avec la République. Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire sur l'islamophobie, excédé, lui avait répondu sur le moment en indiquant que les musulmans n'avaient aucune démonstration à faire. «Nous l'avons déjà fait. Nous avons déjà démontré que l'islam respecte les valeurs de la République, que l'islam est compatible avec les valeurs de la République», accusant Valls de verser dans un populisme aussi dangereux sinon pire que la propagande de l'extrême droite. |
|