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Oran :
L'interprète de «Omar Gatlatou»: «Le cinéma algérien a beaucoup régressé»
par Mokhtaria Bensaâd ![]() «Omar
Gatlatou», a fêté lors du Festival international
d'Oran, du film arabe, ses 40 ans, sans avoir de ride. Réalisé dans les années
70 par le réalisateur Merzak Allouach
et interprété dans le rôle principal par Boualem Benani, ce film de 1h30 mn fait, encore, vibrer le public
dans les salles de cinéma. Sa projection, mardi, à la salle de cinéma «Saâda» a été un moment de forte nostalgie pour les
spectateurs. Pour la majorité, cette projection a donné cette sensation de
rembobiner un passé avec l'histoire de ce petit employé «Omar» vivant dans une
famille nombreuse, dans un petit appartement. Ce personnage renvoie, à cette
vie très simple dans un quartier de la ville, dans les années 70, dans laquelle
tout le monde se reconnait.
Les débats qui ont suivi cette projection ont été aussi riches. Le réalisateur Merzak Allouach a annoncé, à l'occasion, la préparation d'un nouveau film exprimant son optimisme sur la nouvelle génération qui doit prendre le flambeau. Pour sa part, l'acteur Boualem Bennani ou «Omar» est resté attaché à cette belle époque glorieuse du cinéma algérien. «Omar», représente le rôle le plus important qu'il a interprété dans sa vie. Pour Bouallem Bennani, avec qui nous avons eu un entretien, lors de l'ouverture du Festival, «le cinéma algérien a beaucoup régressé, se limitant, actuellement, à de simples sketchs, sans importance et qui font, parfois honte au cinéma algérien et au 7ème Art, en général». Il estime que «le cinéma a besoin de grands moyens pour se développer et l'Etat, tout seul, ne peut pas faire grand-chose. Il y a d'autres paramètres qui doivent entrer en jeu tels les sponsors pour pousser vers l'avant la production cinématographique». Il a, également, souligné que «la mort du cinéma algérien était préméditée, alors qu'il avait connu la gloire durant les années 70 et 80, en remportant la Palme d'Or et le Lion d'or. On aurait voulu que des films brillent sur la scène cinématographique, mais hélas il faut de grands moyens. Aujourd'hui, le prix du mètre de la bobine de film coûte 10 euros. Pour faire un long métrage, il faut 1.300 m, sans oublier le montage, le mixage, etc. Le film le moins cher coûte entre 700 et 800.000 euros. Face à cela, les salles de cinéma n'existent plus, alors que le cinéma vit avec le ticket de cinéma. Pourquoi, donc produire des films qui ne trouvent pas cet espace pour faire la projection ?». La journée de mardi a été, également, consacrée à rendre hommage à la troupe humoristique «Bila Houdoud» en présence de nombreux artistes algériens, du petit écran et du cinéma au Théâtre régional d'Oran. |
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