|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La
suite des révélations des ?Panama papers' se
poursuit, avec son lot de révélations sur le système de corruption généralisé
qui gangrène la finance internationale, et éclabousse certains pays africains,
dont l'Algérie avec l'affaire Saipem.
Le quotidien américain ?The New York Times' (NYT) est revenu dans son édition d'hier, lundi, sur de nouvelles révélations diffusées par le Consortium international de journalistes dans le scandale du cabinet d'affaires panaméen ?Mossack Fonseca'. Parmi les sociétés écrans mises en place par ce cabinet d'affaires pour aider des officiels et des responsables de grandes entreprises publiques, en Afrique notamment, pour la mise en place d'un vaste réseau de corruption et de pots de vin, dans des contrats ciblant les ressources naturelles, sont celles de l'Algérien Farid Bedjaoui. Selon le ?NYT, Farid Bedjaoui, décrit comme un intermédiaire dans la concrétisation de contrats pétroliers, a bénéficié des services de ?Mossack Fonseca' pour créer plusieurs sociétés écrans. Le journal américain affirme que le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a découvert que ?Mossack Fonseca' est à l'origine de la création de 12 des 17 sociétés-écran de Bedjaoui. La justice italienne enquête sur ces sociétés pour des délits de corruption, entre 2007 et 2010, ajout le NYT, selon lequel une des sociétés écrans de Farid Bedjaoui, ?Collingdale Consultants Inc.', «a été utilisée pour détourner jusqu'à 15 millions de dollars, au profit d'associés et de la famille de Chakib Khelil». En outre, le NYT rappelle que l'Algérien, contre lequel un mandat d'arrêt international a été lancé, en 2015, est «accusé par la justice italienne d'avoir distribué 275 millions de dollars, en pots-de-vin pour permettre à Saipem de remporter des contrats en Algérie, d'une valeur de 10 milliards de dollars.» Il est surnommé ?Mr. 3%', ironise le quotidien new yorkais, qui poursuit que ?Farid Bedjaoui est accusé d'avoir tissé une toile complexe pour dissimuler son argent, avec 16 comptes bancaires, en Algérie, à Dubaï, à Hong Kong, au Liban, à Londres, à Singapour et en Suisse.» En plus, «des actifs de Bedjaoui ont été saisis, au Canada et en France, où la police a saisi un yacht de 42 m et des peintures artistiques de Warhol, Miró et Dalí», poursuit le NYT, citant l'enquête du Consortium international des journalistes qui ont épluché plus de 11 millions d'e-mails de ?Mossack Fonseca'. «Les autorités américaines enquêtent sur trois propriétés acquises par Bedjoui, dont une propriété sur la 5ème Avenue, à New York d'une valeur de 28,5 millions de dollars», ajoute encore le journal, qui fait remarquer que «même si l'enquête qui a visé Bedjaoui a été rendue publique, en février 2013, des e-mails internes de ?Mossack Fonseca' laissent penser que ?Mossack Fonseca' ne s'est aperçu du scandale que sept mois plus tard, en effectuant une recherche Internet, sur un autre client.» Et, fait remarquer le NYT, «même si ?Mossack Fonseca' a signalé les activités délictueuses de Farid Bedjaoui aux autorités des Iles Vierges Britanniques (un paradis fiscal, Ndlr) en 2013, le cabinet d'affaires a tout de même continué à travailler avec l'une de ses entreprises, ?Rayan Asset Management', au moins jusqu'au mois de novembre 2015.» Les révélations du NYT sur les sociétés écrans établies par le cabinet panaméen ?Mossack Fonseca' au profit de Farid Bedjaoui, confirment en réalité les résultats de l'enquête du parquet de Milan, sur l'affaire des pots-de-vin versés par Saipem, filiale du géant italien des hydrocarbures ENI. Quatre anciens dirigeants de Saipem et trois Algériens, soupçonnés d'avoir joué le rôle d'intermédiaires, pour le versement de pots-de-vin à des responsables algériens, sont poursuivis dans cette affaire qui a défrayé la chronique, aussi bien, en Italie qu'en Algérie. Un pactole de 198 millions de dollars aurait atterri dans les comptes de responsables algériens contre l'octroi, à la société italienne Saipem, de marchés pour le montant de 8 milliards d'euros, dans le domaine de l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures. Le tribunal de Milan, qui a instruit cette affaire, avait demandé fin 2015, contre Farid Bedjaoui, l'ex-dirigeant de la société écran ?Pearl Partener', basée à Hong Kong, et soupçonné d'avoir joué les intermédiaires entre des dirigeants de Saipem et des dirigeants du secteur pétrolier algérien, la saisie de huit propriétés à New York, dont sept à Manhattan et une dans la 5ème Avenue, près du célèbre Times Square. Le parquet milanais a, en outre, requis la saisie dans les comptes bancaires en Suisse et en Asie de Bedjaoui d'une somme d'un peu plus de 37 millions de dollars, ainsi que 9 comptes au Luxembourg. Un mandat d'arrêt international a été lancé par Interpol contre Farid Bedjaoui, personnage central dans cette affaire. Selon la justice italienne, Saipem a payé des pots-de-vin versés à Farid Bedjaoui de 198 millions d'euros, pour des contrats d'une valeur de 8 milliards d'euros avec Sonatrach pour l'exploitation de gisements pétroliers, dans la région d'El Merk. Cette affaire de pots-de-vin avait débuté en 2008 lorsque des dirigeants de Saipem avaient payé des rétro-commissions de 198 millions de dollars pour obtenir un contrat de 8 milliards de dollars en Algérie. Des responsables algériens et des hommes d'affaires, des banques ont été cités dans le cadre du scandale des ?Panama Papers', spécialisé dans la création de sociétés offshore dans les paradis fiscaux. |
|