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Constantine - Eradication des chalets en amiante: Le bout du tunnel ?

par A. Mallem

Les associations des quartiers où se trouvent implantés les chalets construits avec de l'amiante (El-Gammas, cité des Martyrs, etc. ainsi que les 41 autres sites recensés à travers la wilaya) ne démobilisent pas et leurs représentants cherchent toujours à connaître les motifs qui ont conduit à l'arrêt, il y a plusieurs mois de cela, du processus de délivrance des permis de construire qui ouvrent la voie au déclenchement de l'opération de désamiantage des chalets et à l'octroi de l'aide de 120 millions de centimes consenties par l'Etat pour leur reconstruction en dur. «Le processus est bloqué à la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) qui avait pris le dossier en main», nous ont expliqué hier les membres de l'association d'El-Gammas, ajoutant que «personne à cette direction n'a pu nous éclairer sur les causes».

A ce propos, M. Boukhelia Smaine, président de l'association des 800 logements d'El-Gammas nous a fait part de l'impatience, voire l'inquiétude, qui gagne les occupants des chalets «à cause du problème mortel de l'amiante».

Il ajoute que les occupants des chalets ont menacé, à plusieurs reprises, de descendre dans la rue.

Mais nous avons réussi chaque fois à les en dissuader en les convaincant qu'il faut d'abord tenter de connaître les causes qui bloquent le dossier».

A la DUC que nous avons tenté de joindre hier au téléphone, le directeur était absent, en mission sur le chantier, nous a-t-on dit, et aucun de ses collaborateurs n'a pu nous informer sur l'état d'avancement du dossier en question affirmant que seul le directeur est en mesure de communiquer à ce sujet.

Certains membres du conseil local des architectes (Cloa) de Constantine ont bien voulu nous renseigner sur la situation. Ils commenceront d'abord par dire que le programme technique qui a pris près de 11 mois, est arrivé à son terme et qu'il ne reste pas beaucoup de temps pour que les gens concernés soient appelés pour recevoir les permis de construire, les titres de propriété, afin de procéder à la construction de leurs chalets, au désamiantage et à l'entrée en possession de l'aide étatique de 120 millions de centimes. «Contrairement à ce que disent les bénéficiaires, l'opération n'a jamais été stoppée ; elle marche normalement», ont-ils affirmé.

«Tous les dossiers techniques y afférents ont été finalisés. Parallèlement, avec le concours des bureaux d'études, les permis de construire s'élaborent à un rythme régulier».

Nos interlocuteurs signaleront néanmoins que l'opération avait rencontré au début des contraintes au niveau des plans d'aménagement pour ce qui se rapporte aux lots, aux surfaces, etc. Mais en collaboration avec les associations de quartiers et les communes concernées, ces contraintes ont été progressivement levées, «et nous sommes arrivés à défricher le terrain et élaborer des plans d'aménagement qui ont été corrigés avec les bureaux d'études», ont indiqué les architectes dont un contingent de 130 membres a été requis pour apporter son expertise à la réussite de cette opération.

«Maintenant, les plans d'aménagement globaux sont à l'étape de finalisation dans tous les sites». Parallèlement, «les bureaux d'études sont en train de préparer les permis de construire». Bref, les différents opérateurs qui interviennent dans ce dossier, ont indiqué nos interlocuteurs, aimeraient «finaliser ce dossier technique dans une dizaine de jours au moins». Restera alors sa prise en charge pour ce qui est de la démolition, du problème de l'amiante, etc. Cela se fera au fur et à mesure.

Dans ce cas, il faut dire que le rythme d'avancement du dossier global dépendra du travail de chaque partenaire qui y intervient, comme la caisse nationale du logement (CNL) pour l'aide de l'Etat, la direction du logement, la DUC pour les plans d'aménagement, les APC pour le permis de Construire, l'Environnement pour les orientations techniques qui lui sont propres, surtout pour l'opération de désamiantage et bien sûr de la collaboration des concernés, eux-mêmes. «C'est toute une chaîne qui intervient. Mais l'essentiel est que le train est maintenant sur les rails», ont conclu les architectes.