|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Un
pays ne doit pas poser de conditions à son adhésion à l'Union africaine dont
l'exclusion d'un Etat déjà membre de l'organisation. Le ministre des Affaires
maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes Abdelkader Messahel, de retour de Kigali où il a participé aux travaux
du 27ème Sommet de l'UA, est revenu hier mercredi dans un entretien à la radio
chaîne 3 sur plusieurs dossiers liés à l'actualité africaine, dont la demande
du Maroc d'adhésion à l'Union africaine, 32 ans après son retrait de l'ex-
Organisation de l'Unité africaine (OUA), l'ancêtre de l'UA. Le ministre
algérien a clarifié les choses en indiquant d'abord qu'il n'y a pas de retour
du Maroc au sein de l'organisation panafricaine. «Il n'y a pas retour, mais
adhésion, en partant de ses principes qui font cette organisation et ses
fondements et ses fondamentaux», a t-il expliqué,
précisant qu'un pays «peut demander son adhésion, mais selon des critères bien
établis». L'article 29 de la charte de l'UA «pose les conditions de l'adhésion
: un pays, s'il souhaite adhérer à l'UA doit faire une demande notifiée au
président de la commission, qui la distribue ensuite aux Etats membres, et dans
le cas d'un accord de 28 pays (à la majorité simple), il est admis», détaille
M. Messahel. Il tempère cependant en soulignant que
«ce pays ne peut faire de demande d'adhésion avec des conditions». Dans sa
demande d'admission transmise au président tchadien Idriss Deby, alors
président en exercice de l'UA durant du 27ème Sommet de Kigali, le roi du Maroc
a exigé l'exclusion de l'un des Etats membres, à savoir la RASD. Dans cette
lettre, le souverain marocain exige que la RASD soit exclue de l'organisation
panafricaine en estimant que «le temps est venu d'écarter les manipulations, le
financement des séparatismes, de cesser d'entretenir, en Afrique, des conflits
d'un autre âge». Il ajoute : «l'UA, resterait-elle, en déphasage avec la
position nationale de ses propres Etats membres, puisque au moins 34 pays ne
reconnaissent pas ou plus cette entité ? Même parmi les 26 pays qui s'étaient
placés dans le camp de la division en 1984, seule une stricte minorité d'une
dizaine de pays subsiste», et qualifie la RASD d' «Etat fantôme». Les
explications de M. Messahel sont claires sur cette
demande d'admission du Maroc à l'organisation panafricaine : «Vous voulez
rentrer, vous rentrez mais sans conditions». Il ajoute qu' «il n'y pas de
condition, ni de gel, ni de retrait, ni de suspension. La suspension ne se fait
que dans un seul cas, c'est lorsqu'il y a changement anticonstitutionnel dans un
pays». «L'UA a ses critères. Il y a adhésion d'un Etat. Il n'y a pas retour».
Il précise: «Quand on adhère à une organisation, on
doit adhérer en partant de ses principes, qui font les fondamentaux et les
fondements de cette organisation». Par ailleurs, le ministre algérien a
confirmé la demande des pays africains dont l'Algérie, d'une réforme des
instances des Nations unies, dont le Conseil de sécurité pour que l'Afrique y
soit mieux représentée. «Il faut qu'il y ait au moins deux postes permanents au
sein de ce Conseil, et l'Algérie est derrière cette revendication africaine»,
a-t-il précisé. «Il faut que la réformer du Conseil de sécurité se fasse et que
l'Afrique fasse partie des mécanismes de l'ONU», insiste M. Messahel
selon lequel l'Afrique revendique «une plus grande démocratisation du système
des Nations unies. Cela avance difficilement, mais ça avance, et l'Afrique
espère qu'elle soit entendue : le système des Nations unies doit se réformer,
et l'Afrique est leader dans cette revendication».
Sur le volet de la lutte contre le terrorisme il a rappelé qu'un des aspects «de la politique extérieure de l'Algérie est la lutte contre le terrorisme, et l'Algérie est sollicitée dans ce domaine». Selon le ministre, «il existe des mécanismes mis en place avec la Russie, l'Italie, la France, les Etats-Unis, avec les Britanniques». Il précise que «nous avons des mécanismes de concertation, et de coordination avec les grandes pays sur cette question. On coordonne devant cette menace globale, qui doit avoir une riposte globale». Enfin, il rappelle que l'Algérie travaille en profondeur avec ses partenaires sur la déradicalisation du terrorisme et «faire en sorte que les réseaux sociaux soient mieux organisés, qu'ils ne soient plus au service du terrorisme et sa propagande». Une conférence internationale sur ce thème de la déradicalisation est prévue en septembre prochain à Alger, a-t-il annoncé. |
|