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C'est
chez les Chaouias que Abdelmalek Sellal a choisi
jeudi de faire le point sur l'emprunt obligataire, la liberté de la presse et
rappeler l'Algérie au bon souvenir du grand Aïssa El Djarmouni.
Sa première halte a été dans la ommune de Sigus, une localité située à 40 km au nord-ouest de Oum El Bouaghi, pour visiter le projet de réalisation d'une cimenterie d'une capacité de production de 2,2 millions de tonnes. Son promoteur GICA (Groupe public industriel des ciments d'Algérie) prévoit de le réaliser en 31 mois pour une entrée prévisionnelle de production en février 2019. «Ce projet doit entrer en production en 2018», demande le 1er ministre en soulignant qu' «on l'attend depuis des années, aujourd'hui, c'est devenu une réalité, nous nous sommes engagés à ne plus importer de ciment d'ici à 2018 ». Il veut plus encore en affirmant qu' «avec le projet de Biskra qui entre en production ce mois, nous avons l'obligation de commencer à exporter le ciment d'ici fin 2018, début 2019». Plus loin, à la fin de sa visite dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, il tiendra à souligner que « pour le projet de la cimenterie de Tkout, on analyse les problèmes et on les règle, le président de la République a été ferme à ce sujet, il a exigé qu'une usine qui n'apporte pas de bien-être aux citoyens, ne doit pas être construite, il faut lancer les enquêtes commodo-incommodo et tout grand projet qui engendre ne serait-ce qu'un petit inconvénient aux citoyens, à l'eau ou à l'environnement, ne sera pas réalisé, on a besoin certes d'investissement mais il y a des terres et des domaines qu'il faut protéger». Sellal fait savoir qu' «il y a une hausse appréciable de l'investissement dans le secteur industriel, l'année prochaine, on s'attend à davantage d'investissement et à la même chose en 2018, ceci même si on a connu un grand choc (financier) durant ces deux dernières années». «On restreint certaines dépenses d'équipement» Il fait le point sur l'état des indicateurs du pays en soutenant que «l'inflation est de 4,7%, les réserves de change seront à fin 2016 à 116 milliards de dollars et en 2019 à 111 milliards dollars mais quelles que soient les circonstances, elles ne baisseront pas au-dessous de 100 milliards de dollars». Il pense ainsi qu' «après deux ans de crise, il y a une stabilité mais il y a encore des difficultés ». Il lance à cet effet que «je le redis avec force, ceux qui se demandent comment l'Algérie n'a-t-elle pas encore sombré dans les pires difficultés, nous leur répondons qu'on n'ira pas vers l'endettement, nous dépensons avec pragmatisme, la fiscalité pétrolière a apporté cette année 30 milliards de dollars, en 2017, elle atteindra 35 et en 2018, 45 milliards de dollars, elle va donc en augmentant tout autant que l'investissement dans le secteur des hydrocarbures». Il notera qu' «il n'y aura pas d'ailleurs de loi de finances complémentaire pour cette année, on ne décrète pas totalement une politique d'austérité ni en 2017 ni en 2018, mais on restreint certaines dépenses en matière d'équipements, avec ça, on ne touchera pas au pouvoir d'achat des citoyens ». L'on apprend auprès des cadres des finances que le gouvernement a instruit les ministères et l'ensemble des institutions publiques de lui restituer les reliquats de leurs budgets tout en leur interdisant de procéder à toute opération de réaménagement de leurs structures aussi infime soit-elle, et de s'en tenir ainsi qu'aux strictes besoins de fonctionnement. Plus de 461 milliards de dinars en emprunt obligataire Le 1er ministre s'est dirigé vers Ouled Hamla, dans la daïra de Aïn M'lila pour visiter une laiterie privée, une ferme d'élevage bovin et un périmètre agricole. «Il ne faut plus qu'on importe de poudre de lait à partir de 2019», a-t-il dit d'emblée aux promoteurs de ce complexe agroalimentaire. Il qualifiera «l'objectif de diversifier l'économie nationale» de «véritable guerre» depuis bien sûr que «nos réserves de change ont diminué de 50%». Il rassure en disant que «le plus important est qu'on n'a fermé aucune usine ni procédé à des licenciements, mais on doit travailler plus en 2016 et 2017 et ça va s'arranger en 2018». Sa preuve «tangible», le résultat obtenu par le lancement, il y a deux mois, par le gouvernement, de l'emprunt obligataire. «On ne pensait pas collecter 400 milliards de dinars, mais on a atteint à ce jour 461,72 milliards DA sans compter que le FCE va déposer dans les semaines à venir 150 milliards DA», a-t-il affirmé. «Besoin ou pas de cet argent», pour lui, «il vaut mieux l'avoir sous la main, les devises, nous en avons Dieu merci !» Il lancera à l'attention des habitants de Aïn M'lila, Aïn Kercha, Aïn Fekroun?, «vous avez de l'argent déposez-le !» Parce qu'il est persuadé que «les Algériens qui ont fait un emprunt obligataire -ils prennent ou pas les intérêts-, ont démontré qu'ils ont confiance en l'Etat, ce qui nous encourage beaucoup». Il déclare son gouvernement «prêt à vous aider à investir, la région est spécialisée dans la vente de la pièce détachée, je vous demande de ne plus l'importer mais de la produire». Sa visite à une unité privée de production de gants chirurgicaux «aux normes internationales» à Ouled Gacem le réconfortera parce qu'elle sera coïncidée avec le départ d'un chargement d'exportation de ce produit vers l'Espagne qui s'est fait avec klaxons et bardée de l'emblème nationale. Il saisira l'occasion pour rappeler qu' «en 2017, si les concessionnaires d'automobiles ainsi que les importateurs de médicaments ne réaliseront pas d'investissements, nous leur retirerons l'agrément». «Ne touchez pas aux institutions de l'Etat» A Hamlia, Sellal renouera avec ses anciennes amours et inspectera les transferts du barrage de Beni Haroun-Ourkiss-Koudiet El Medouer au niveau de la station de pompage de Aïn Kercha. «Il faut lancer les études pour faire arriver l'eau au sud de Khenchela, à Biskra, à Aïn Touila (?) puisque Beni Haroun est toujours rempli», demandera-t-il avec insistance. Il inspectera en fin de journée la mise en service du transfert des eaux du barrage de Beni Haroun vers la wilaya de Batna au niveau du barrage de Koudiet El Medouer. Il pense ainsi permettre le développement de l'agriculture et assurer l'approvisionnement quotidien en eau potable dans plusieurs wilayas. «Quand il y aura de l'argent dans deux ou trois ans, l'eau sera assurée dans toute la région», prévoit-il. Il s'agit, selon des cadres du secteur, de réaliser des transferts à partir de Beni Haroun pour approvisionner Khenchela (sud), Oum El Bouaghi, la vallée de Ouled Abid, Biskra, Batna?, avec en prime réaliser une agriculture intensive en irriguée sur 42.000 hectares. Le 1er ministre fera un saut à l'institut des sports «Larbi Tebessi» et à un établissement hospitalier privé à Aïn Beïda. A son inauguration d'une résidence universitaire pour jeunes filles dans la même localité, après sa visite de l'université, il rappellera que «pour la première fois, l'Algérie enregistre un taux élevé de réussite au baccalauréat dans la filière mathématiques». Actualités de mises sous «haute» tension du secteur de la presse obligent, il liera même l'université à la liberté de la presse pour noter que «je m'adresse aux journalistes professionnels, la presse est libre, mais ne touchez pas aux institutions de l'Etat et aux valeurs de la société, la diffamation, l'insulte et l'injure, ne sont pas dans nos traditions, l'université doit former les générations futures sur cette base, le respect des institutions est primordial, il faut arrêter de les diffamer et de les insulter». Les habitants de Aïn Beïda l'accueilleront avec ferveur et lui demanderont d'ériger leur localité en «wilaya». Sellal a exigé du maire d'Oum El Bouaghi de retrouver la tombe de Aïssa El Djarmouni, le grand maître de la «aäta El Aurassia» qui a été lancée même à partir de l'Olympia de Paris dans les années 40. Il a exhorté les autorités locales de la région à créer la fondation El Djarmouni «pour récupérer tout le patrimoine de l'artiste et le faire connaître aux générations futures». Sa halte au siège de la wilaya d'Oum El Bouaghi, à l'heure du déjeuner, lui a permis d'honorer les doyens de la région entre autres une vieille dame de 116 ans et un moudjahid de 107 ans. |
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