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Les
violences entre locaux et ressortissants subsahariens refont parler d'elles et
cette fois les bruits des affrontements vient de Tamanrasset.
Dix personnes ont été blessées suite à des échauffourées qui ont éclaté entre des jeunes autochtones du quartier réputé chaud de Gataâ El-Oued à Tamanrasset et des ressortissants de pays subsahariens. La confrontation aurait éclaté suite à un différend ayant opposé les deux parties autour de la finale de l'euro 2016 de football, dimanche soir, qui a ensuite dégénéré en rixes avec échange de jets de pierres qui se sont poursuivies jusqu'à lundi après-midi, à Gataâ El-Oued avant de s'étendre à des quartiers limitrophes, tels que Tahaggart et Choumoue. Dix blessés, à différents degrés de blessures mais sans gravité, affirme-t-on, ont été enregistrés dans les deux camps et ont été évacués à l'hôpital de la ville. D'après des témoins oculaires, cités par l'APS, les forces de sécurité sont, aussitôt, intervenues pour ramener le calme avant de procéder à l'évacuation des ressortissants subsahariens des quartiers impliqués dans le mouvement de violence, afin d'éviter une éventuelle reprise des affrontements. Selon des sources locales, citées par l'APS sans les nommer, ce type d'incidents se produit parfois et pour des raisons aussi diverses que futiles, appellent pour cela à la nécessité d'une implication de tous à la propagation de la culture de la tolérance et le rejet de toutes formes de haine. Si à Tamanrasset, il n'est pas rare que ces affrontements se produisent du fait même des caractéristiques propres de la ville et de son brassage ethnique, le phénomène tend à se reproduire, un peu partout, dans les grandes villes du sud algérien. En mars dernier, de violents affrontements ont éclaté, à Ouargla, entre de jeunes algériens à des migrants subsahariens, suite à l'assassinat d'un Ouargli, attribué à un ressortissant nigérien. 545 ressortissants originaires du Niger, de Gambie, du Sénégal, de Guinée, du Tchad, de Côte d'Ivoire et du Cameroun, ont été acheminés vers le centre de rétention de Tamanrasset, en vue de leur expulsion vers leur pays d'origine. 600 autres ressortissants avaient été installés dans des centres d'hébergement de Ouargla et Touggourt, en vue de leur expulsion. Le même mois, la cité Innara, de Béchar, a connu des échauffourées entre autochtones et ressortissants de pays africains squattant des locaux publics. Plus de 100 ressortissants subsahariens ont été arrêtés par la suite. Pour rappel, à la mi-novembre de l'année écoulée, 18 migrants subsahariens avaient trouvé la mort dans la wilaya de Ouargla dans l'incendie d'un centre d'hébergement. Au-delà du fait divers, les dernières confrontations, entre locaux et ressortissants subsahariens, renseignent sur un phénomène qui, à priori, paraissait presque anodin. Mais avec la multiplication des scènes violentes entre autochtones et migrants subsahariens, entraînant parfois mort d'hommes, la situation prend des proportions démesurées, balançant dans le crime, et interpelle les consciences. Ces affrontements s'inscrivent dorénavant, dans une relation de plus en plus conflictuelle entre Algériens et Subsahariens et trahit soit des difficultés économiques rencontrées dans une région, soit des tensions sur fond d'absence de l'autorité de l'Etat. Le mal, si mal existe, doit être solutionné à la racine, en renforçant les contrôles aux frontières et en renvoyant chez eux tous les illégaux soit les légaliser en réadaptant les lois pour leur permettre de travailler, en toute légalité, en Algérie. Officiellement, Alger s'interdit tout rapatriement de réfugiés étrangers, installés en Algérie «tant que la stabilité n'est pas rétablie dans leur pays», avait affirmé la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Saïda Benhabyles, en dehors des Nigériens dont l'opération de rapatriement est intervenue à la demande de Niamey. |
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