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Laïd Benamor, président de la CACI: «Un roadshow, dès le 17 juillet, dans trois pays africains»

par M. Mehdi

Invité hier, au Forum El Moudjahid, l'industriel et président de la Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI), Mohamed Laïd Benamor, estime que les opérateurs économiques n'ont d'autres choix que «l'action déterminée et réfléchie» pour contredire les «analyses pessimistes» sur l'avenir de l'Economie algérienne. Lors de son intervention, M. Benamor a évoqué plusieurs sujets dont son action au sein de la CACI et la révision des ses statuts, mais également le climat d'affaires en Algérie, les projets d'exportation vers l'Afrique, et la question du foncier industriel. Il a, également, fait état de quelques détails sur le ?roadshow', prévus dans trois pays d'Afrique de l'Ouest.

Dans une allocation introductive, le président de la CACI a voulu «tenir un discours qui ne sombre pas dans le défaitisme», même si «certains indicateurs» évoqués régulièrement par «les agences de notation, la Banque mondiale et la Coface», «ne nous sommes pas extrêmement favorables». Il estime que les analyses des agences de notation sont «hors sol» car elles «ne tiennent pas compte de l'engagement nouveau des autorités politiques et des opérateurs économiques».

A propos des statuts de la CACI, dont l'adoption remonte à plus de 25 ans, M. Benamor estime que ces textes, «en voie de révision», doivent consacrer aux Chambres régionales, le «rôle» de «donner de la visibilité» et une «stratégie» pour chaque région. «C'est lorsque les Chambres devenaient inefficaces que les opérateurs commençaient à les déserter et que les associations patronales se multipliaient».

Dans le volet «environnement des affaires en Algérie», le président de la CACI juge qu'il y a, encore, des améliorations à faire. Citant les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur qui exhortait les walis à encourager l'investissement, M. Benamor estime qu'il faut, d'abord, donner un «pouvoir décisionnel» à ces derniers, avant de leur demander d'intervenir, dans le volet économique. Sur ce point il donne l'exemple du foncier industriel sur lequel les walis ne peuvent pas intervenir pour libérer des «assiettes attribuées et non exploitées» par les opérateurs bénéficiaires. «La seule chose que peut faire le wali c'est d'envoyer une mise en demeure, mais il ne peut, en aucun cas, récupérer l'assiette foncière non exploitée, sauf passer par la justice, ce qui peut prendre beaucoup de temps», affirme le président de la CACI. Laïd Benamor pense que sans un pouvoir de «décision administrative», les walis ne peuvent intervenir dans ce cas. Il estime que l'Etat doit «récupérer le foncier qui dort» et qui empêche donc la concrétisation d'investissements. Il faut, selon lui, étudier la non exploitation du foncier qui est due à une «mauvaise volonté de l'opérateur» ou à un «blocage» de la part des banques.

La dévaluation ne permet aucune visibilité

Sur d'autres aspects des conditions de l'entrepreuneriat, en Algérie, le président de la CACI cite la dévaluation du dinar face aux autres devises, comme un facteur qui complique la visibilité des opérateurs. «On ne sait pas à combien on va acheter» pour l'importation des matières premières, dit-il, mettant l'accent sur cet aspect d'incertitude qui est une énorme source de tracas pour l'opérateur économique.

Mohamed Laïd Benamor a, également, exprimé le souhait des opérateurs algériens, en faveur d'une «stabilité juridique», le même problème dont «se plaignent les opérateurs étrangers». A propos du «guichet unique», censé faciliter l'acte d'investissement, le président de la CACI estime que, tel qu'il est mené actuellement, ce dispositif «laisse à désirer».

Toujours concernant l'amélioration de l'environnement des affaires, M. Benamor a aussi revendiqué des «allègements fiscaux», s'inquiétant, particulièrement, du sort des travailleurs du BTPH, un secteur qui fait face à «moins de marchés» dans cette période.

Exporter vers l'Afrique

A propos de la mission de la CACI, dans trois pays d'Afrique de l'Ouest, Mohamed Laïd Benamor annonce que la délégation algérienne comptera une quarantaine d'hommes d'affaires. Le ?roadshow' prévu du 17 au 24 juillet, les mènera en Cote d'Ivoire, au Bénin et au Togo, où ils seront reçus par les trois chefs d'Etat. Le programme comprend, également, la visite de sites industriels. L'objectif de cette mission est d'établir «une plate-forme logistique en Afrique». Parmi les produits algériens qui semblent concurrentiels en Afrique, M. Benamor cite l'agroalimentaire et l'électronique. Le président de la CACI a, également, réclamé le «soutien ferme des autorités» pour introduire les entreprises algériennes en Afrique, «comme le font des pays tel que la France et le Maroc».