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La
presse espagnole est revenue hier lundi sur les affaires de corruption qui
touchent d'anciens députés du Parti Populaire, actuellement au pouvoir en
Espagne, poursuivis par le juge anti-corruption de l'audience nationale, José
de la Matta pour blanchiment d'argent, corruption et crime organisé. L'affaire
porte notamment sur des pots-de-vin et des retro-commissions
octroyés par des entreprises espagnoles pour des contrats en Afrique et
notamment en Algérie dans l'hydraulique pour la réalisation de la station de
dessalement d'eau de mer de Souk Tleta (Tlemcen), la
Santé et les Transports, dont la réalisation du tramway d'Ouargla.
Selon la justice espagnole, l'ex-ambassadeur d'Espagne en Inde, qui a démissionné de son poste suite à ce scandale, Gustravo de Aristegui, et l'ex-député du Parti Populaire (PP) Pedro Gomez de la Serna, ainsi que 18 cadres politiques et des sociétés Voltar Lassen, Elecnor, Assignia et Rover Alcisa sont impliqués dans ce dossier de corruption. Côté algérien, la presse espagnole cite plusieurs personnes, parle de deux généraux, du député RND de Bejaia, Omar Alilat, et Mouna Bourezg, conseillère au ministère de la Santé, qui a été citée dans l'attribution d'un projet de construction d'un hôpital au groupe espagnol Elecnor. Ces révélations sont tombées à la suite de la divulgation par la radio Cadena Ser, hier, lundi du contenu de documents laissés par un des protagonistes de cette affaire, Christopher Becerra Tomé, mort depuis. Toute cette affaire est née en fait d'une plainte devant le juge anticorruption de l'homme d'affaire José Faya, contre Aristegui et Pedro Gomez de la Serna pour corruption et passation de marchés douteuse. Selon la radio Cadena Ser qui cite l'enquête judiciaire en cours, Aristegui et de la Serna ont signé pour le compte de Voltar Lassen une vingtaine de contrats avec des entreprises espagnoles présentes en Afrique, dont l'Algérie. Entre 2010 et 2014, les deux personnages de cette intrigue criminelle ont touché 1,6 million d'euros de commissions comprises entre 1% et 5% du montant global des contrats, dont ceux conclus en Algérie, explique Cadena Ser. De son côté, le journal de gauche El Mundo a indiqué dans son édition d'hier lundi que le député RND de Bejaia, Omar Alilat, est impliqué dans ce scandale en ayant facilité l'obtention de contrats du groupe espagnol Voltar Lassen en Algérie, dont la construction de la première ligne de tramway d'Ouargla, un marché octroyé à cette entreprise espagnole en 2013 pour un montant de 230 millions d'euros. Mais, l'affaire remonte à la fin 2015, après la plainte de Jose Faya. C'est à cette époque qu'»El Pais» (gauche) avait fait éclater cette affaire en citant les deux responsables espagnols, Chritopher Aristegui, alors ambassadeur en Inde, et Pedro Gomez, influent député du PP, au pouvoir. El Pais cite ces deux personnages comme les principaux protagonistes dans l'affaire de corruption de l'Algérienne des Eaux pour l'obtention notamment du contrat pour la réalisation de la station de dessalement d'eau de mer de Tlemcen (Souk Tleta). Plus grave, le parquet de Madrid soupçonne que sur les 230 millions d'euros, montant du projet de tramway d'Ouargla, au moins 3% (7 millions d'euros) auraient été versés à de hauts responsables algériens par l'entremise d'une société de consulting «Unies Consultancy Services», dirigée par les autres responsables du PP, également dans le banc des accusées dans cette affaire, Lopetegui Suarez et Suarez Hermoso de Mendoza. Le rapport du juge anticorruption, José de la Matta, indique en outre qu'une société néerlandaise, BV Castelino, aurait été utilisée pour payer des responsables gouvernementaux algériens. En outre, la presse ibérique indique que des sommes d'argent allant de 5.000 à 10.000 euros auraient été transférées à travers le leader mondial du transfert d'argent, Western Union, par les entreprises espagnoles Elecnor, Assignia et Rover Alcisa à des proches des personnes impliquées dans ce scandale et résidant en France. Cette scabreuse affaire, au centre d'un scandale politique en Espagne qui rogne un peu plus la popularité du parti de Mariano Rajoy, avait déjà fait les choux gras de la presse locale entre décembre et avril dernier. En Algérie, pourtant, il y a une première réaction, celle du député RND, Omar Alilat. Dans une déclaration site TSA, il a catégoriquement démenti ces informations. « Je démens complètement. C'est complètement faux. Je ne connais ni de près ni de loin la société. Je n'ai aucune relation avec Voltar Lassen et je défie d'ailleurs (El Mundo) de me trouver la moindre relation avec elle », affirme-t-il en s'interrogeant : « mais ils sont malades ! C'est de la folie ! ». Il a en outre ajouté « je n'ai aucune relation avec l'Algérienne des Eaux. Je ne connais ni ceux de maintenant ni ceux d'avant ». Le député RND de Bejaia a par ailleurs annoncé qu'il va porter plainte. « Je vais porter plainte en Espagne, et si j'ai la possibilité de le faire en Algérie je le ferais aussi. Parce que là franchement, ça pue la manipulation. Je les défie d'apporter la moindre petite preuve que j'ai un rapport avec ces gens-là ». |
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