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Des
tireurs ont abattu cinq policiers et blessé six autres dans une attaque
coordonnée jeudi soir à Dallas, lors d'une manifestation en hommage à deux
Noirs tués par la police ailleurs aux Etats-Unis.
S'exprimant à Varsovie, le président Barack Obama a dénoncé "des attaques haineuses, calculées et méprisables", pour lesquelles il n'existe "pas de justification". Le centre de Dallas, métropole du sud de l'Amérique, s'est retrouvé plongé dans le chaos et demeurait vendredi un théâtre criminel livré aux démineurs, experts légistes et balistiques. "Il y avait des Noirs, des Blancs, des latinos, tout le monde. Et il y a eu (les coups de feu) sortis de nulle part", a relaté un témoin. "C'était le chaos total, c'est complètement fou". L'un des suspects, qui s'était retranché dans un bâtiment de cette ville du sud des Etats-Unis, est mort au terme d'un face-à-face avec des unités d'élite. Il avait auparavant affirmé que des bombes avaient été posées "partout" dans le centre-ville. Trois autres suspects ont été placés en garde à vue. Les tireurs ont ouvert le feu subitement, vers la fin de la manifestation. Ils visaient très clairement les policiers et ont également blessé un civil, selon les autorités. Ce bilan de 11 victimes dont cinq morts est le pire enregistré par les forces de l'ordre aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001. Les médias américains ont diffusé une vidéo montrant un homme présenté comme l'un des tireurs, habillé d'un pantalon clair et tenant un fusil d'assaut. On le voit épauler et faire feu sur des cibles non identifiées. Chaos total "C'est lui, là, à côté de la colonne blanche, regardez, il tire vers la gauche, tire vers la droite, tire de l'autre côté, on voit qu'il vise quelqu'un", commente un témoin, Ismael DeJesus, qui filmait à partir d'un hôtel proche. "Ensuite il s'est retourné, pour vérifier que personne n'arrivait derrière lui, mais il y avait un policier qui arrivait et qui a essayé de l'avoir, mais ça s'est mal terminé. C'était une exécution, franchement. Alors qu'il était déjà à terre, l'homme a encore tiré sur lui trois ou quatre fois", dit-il. Sur une autre vidéo, on entend des rafales de tirs, un autre témoin commentant par ses mots: "Oh mon Dieu, c'est quelqu'un armé jusqu'aux dents. Et il n'est pas tout seul". La manifestation dénonçait les violences de la police envers les Noirs, après la mort cette semaine de deux hommes noirs sous les balles des forces de l'ordre. Vers la fin de la manifestation, deux hommes "ont commencé à tirer sur les policiers à partir d'une position élevée", a déclaré le chef de la police de Dallas, David Brown. Le port d'armes de façon visible est légal au Texas pour une personne munie d'un permis. Des équipes du SWAT, la force d'intervention d'élite de la police, ont été déployées en nombre après que les coups de feu ont éclaté vers 02H00 GMT, selon des chaînes de télévision locales, et les autorités ont interdit le survol de la ville, sauf par des vols de secours. "Plusieurs opérations d'inspection fouillée sont en cours pour rechercher des explosifs en centre-ville. Cela prendra du temps", a indiqué Max Geron, un responsable de la police de Dallas. Des policiers se sont alignés, en position de salut solennel ou la main sur le cœur, à l'extérieur d'un hôpital où ont été transférées les dépouilles de leurs collègues, selon des images diffusées par la presse locale. "Nous, en tant que ville, en tant que pays, devons nous rassembler, nous étreindre et soigner les blessures dont nous souffrons", a déclaré Mike Rawlings, le maire de la ville. Le rassemblement à Dallas s'inscrivait dans le cadre de plusieurs manifestations organisée à travers les Etats-Unis pour protester contre la mort de deux hommes noirs abattus par la police cette semaine, l'un en Louisiane (sud), l'autre dans le Minnesota (nord). Leur mort a de nouveau plongé les Etats-Unis face au spectre du racisme policier. Le président Obama avait dénoncé jeudi un "grave problème" rongeant l'Amérique, soulignant que son pays avait vécu "trop de fois des tragédies" et appelant la police à entreprendre des réformes. Avec des pancartes et des T-shirts appelant à "Arrêter d'exécuter les Noirs" et "Mains en l'air, ne tirez pas", des centaines de manifestants, de tous âges et origines, se sont rassemblés jeudi soir devant la résidence du gouverneur à Saint Paul, capitale du Minnesota. A Manhattan, plusieurs milliers de personnes se sont dirigées vers Times Square en scandant notamment "Assez" et "Black Lives Matter", ("Les vies des Noirs comptent"), du nom du mouvement qui dénonce les violences policières contre les Afro-américains. |
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