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Le
nouveau ministère délégué chargé de l'économie numérique et de la modernisation
des systèmes financiers a du pain sur la planche pour réduire le gap numérique
accusé par l'Algérie.
Autant dans les transactions commerciales par TPE (Termi-naux de paiement électronique) ou pour les réservations d'avion ou d'hôtel en ligne. Et, surtout, faire sauter les verrous qui bloquent l'émergence d'une vraie économie numérique dans le pays, où les promesses de libéralisation des transactions électroniques n'aboutissent jamais. Et les dysfonctionnements sont importants, avec un environnement numérique très pauvre. Le tout nouveau patron du tout aussi nouveau ministère, Mouatassim Boudiaf, veut innover et, surtout, mettre en place une nouvelle architecture et un environnement numériques pour relancer la croissance économique. Hier mercredi dans un entretien à l'APS l'ancien directeur général de la régulation de la monétique au Groupement d'Intérêt Economique se fixe comme priorité la mise en place d'un «écosystème de l'économie numérique». Ancien du secteur de la monétique et du GIE, mis en place par les banques après la SATIM, il souligne ainsi que «les priorités sont d'asseoir les fondements et de mettre en place l'écosystème de l'économie numérique dans notre pays de façon à permettre son essor, sa pérennité et à assurer sa profitabilité à l'économie nationale». Estimant que l'avènement de l'économie numérique est « un projet de société », M. Boudiaf explique que la fusion de l'économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers dans un seul ministère délégué a deux missions complémentaires : « la modernisation des systèmes financiers est au centre de l'économie numérique, c'est même une partie de cette économie». La modernisation des systèmes financiers concerne « toutes les entités relevant du secteur des Finances mais touchera en premier lieu les Banques, les Domaines, les Impôts, le Budget, et les Douanes ». Cette modernisation, ajoute-t-il encore, «passera par la construction de systèmes d'information permettant une gestion en temps quasi réel d'une information fiable et corrélée et conduira ainsi « à parfaire les prises de décision ». Généraliser le commerce électronique Quant au paiement électronique et les transactions commerciales par carte bancaire, il annonce que la future loi sur le e-commerce va permettre de généraliser le commerce électronique en Algérie « en encadrant de manière très précise les transactions commerciales sur le cyberespace». Les paiements électroniques seront effectifs, ajoute-t-il, au plus tard en septembre prochain pour les grandes entreprises. «Nous sommes en train de réunir toutes les conditions pour libérer le paiement par internet pour les grands facturiers et les compagnies de transport en septembre prochain. Ce sera une première phase qui sera suivie, dans le futur, par une deuxième étape pour les sociétés de services et une troisième phase qui est celle de la généralisation », précise-t-il sans donner d'échéancier pour la généralisation du e-paiement ou des transactions commerciales. En outre, le paiement par les terminaux électroniques tarde et reste à la traîne, ce qui a fait dire au nouveau ministre que ce dossier fera l'objet d'une campagne d'information et de sensibilisation au profit des détenteurs de cartes CIB et aux commerçants d'adopter les TPE (Terminaux de paiement électronique). Cette avancée dans le commerce numérique en Algérie aura également des effets sur le commerce informel, selon M. Boudiaf, qui souligne que « nous allons catalyser l'économie informelle qui sera, à terme, implicitement entraînée dans cet élan de bancarisation de l'économie ». Pour autant, toute cette stratégie de la généralisation de l'économie numérique reste suspendue à une note de la Banque d'Algérie pour réglementer cette activité sur les réseaux électroniques des banques et utilisateurs divers, dont les entreprises de distribution, de transport, de la Poste et des TIC, Sonelgaz ou Naftal, qui a déjà mis à la disposition de ses clients des TPE dans les grandes stations-service. Jusqu'à présent, force est de constater l'indigence de l'économie numérique et la monétique en Algérie, qui ne compte que 2.876 terminaux de paiement électronique. Mais, seuls 120 ont généré des transactions en 2014, avait déploré M. Moaatassim Boudiaf lorsqu'il était à la tête du Groupement d'Intérêt Economique de monétique (GIE-m). Le World Economic Forum classe l'Algérie à la 147ème position pour l'adoption des technologies dans les entreprises, loin derrière la Tunisie (70ème) et le Maroc (95ème), alors que pour l'indice de développement des TIC, l'Algérie est à la 113ème place mondiale sur 167 dans le classement de l'Union internationale des télécommunications (ITU), toujours derrière la Tunisie et le Maroc. Et, plus globalement, le pays exporte moins d'un dollar par habitant, en produits et services high-tech, alors que la Tunisie et le Maroc en exportent respectivement 57 dollars par habitant. |
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