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La
dernière sortie du président de la FAF, Mohamed Raouraoua,
lors de la réunion du bureau fédéral, dénote qu'il est dans une situation peu
confortable par rapport au recrutement du futur sélectionneur national. Non
seulement il a estimé que les « grands entraineurs sont excessivement chers»,
mais il a signifié qu'il fera son choix après le tirage au sort de la coupe du
monde. Maintenant que le tirage au sort est effectué et que l'Algérie connait
ses adversaires (Zambie, Cameroun et Nigeria), le président de la FAF devrait
être fixé sur le profil de l'entraineur qui pourrait qualifier l'équipe
nationale au Mondial de 2018 en Russie, bien que le nom du coach ne soit pas
forcément déterminé par la stature des adversaires. Raouraoua
a laissé entendre que la FAF n'a pas les moyens d'engager un entraineur de
renom, insinuant qu'il compte sur l'aide de l'Etat. Un entraineur de renom
devrait être payé entre 150 et 200.000 euros par mois, sachant que les salaires
mensuels des ex-sélectionneurs nationaux, Vahid Halilhodzic et Christian Gourcuff,
pour ne citer que ces deux techniciens, ne dépassaient pas les 70 000 euros. La
déclaration de Raouraoua devant les membres du bureau
fédéral reste incompréhensible quand on sait que le président de la FAF avait
déjà refusé la subvention de l'Etat, affirmant que la FAF jouit d'une aisance
financière. L'argent des sponsors et de la FIFA, engendré par les deux
participations aux phases finales de la coupe du monde de 2010 et 2014, a
permis à la FAF de devenir une des fédérations les plus nanties d'Afrique et de
se passer de la subvention de l'Etat, pour reprendre les propos de Raouraoua. Aujourd'hui, le président de la FAF tient un
autre langage et souhaiterait l'aide de l'Etat pour engager un «grand
entraineur».
Il reste à savoir si l'Etat, qui a instauré une politique d'austérité en rationalisant les dépenses, accepterait d'assurer le salaire d'un « grand entraineur» pour une fédération qui se passe de la subvention de l'Etat. Sur le plan sportif, le futur entraineur qui devrait être engagé le mois de juillet prochain, soit après l'Euro-2016 et la Copa America, selon les échéances fixées par Raouraoua, n'aura pas assez de temps pour faire connaissance avec les joueurs. Sa première prise de contact avec les joueurs interviendra le mois de septembre prochain, à l'occasion du match contre le Lesotho, prévu à Blida pour le compte de la 6e et dernière journée des qualifications à la CAN-2017. Le premier match des éliminatoires de la coupe du monde 2018 est prévu le 3 octobre prochain contre le Cameroun à Alger. C'est dire que le futur sélectionneur national n'aura pas assez de temps pour faire connaissance avec les joueurs. Il faut rappeler aussi qu'un grand chantier attend le futur sélectionneur des Verts qui doit trouver des solutions en défense. Un compartiment qui constitue le point faible de la sélection nationale. Il doit aussi connaitre parfaitement l'Afrique avec ses aléas et ses coulisses. Les entraineurs sollicités par Raouraoua sont loin de connaitre l'Afrique. Il s'agit notamment du suisse d'origine bosniaque, Vladimir Petkovi, le Belge Marc Wilmots et le Turc Fatih Terim qui n'ont jamais exercé dans le continent noir. A moins que le président de la FAF opte pour un technicien ayant déjà fait l'Afrique comme Roland Courbis, dont le nom a été avancé du côté de la FAF. Aussi, le jeu de coulisses s'annonce d'ores et déjà défavorable pour la FAF dans la mesure où l'Algérie affrontera dans ces éliminatoires le Cameroun, pays du président de la CAF, Issa Hayatou qui ne porte pas l'Algérie dans son cœur. Autant de facteurs plutôt non favorables à l'Algérie qui doit se transcender pour arracher son billet qualificatif au Mondial contre deux mondialistes (Cameroun et Nigeria) et un champion d'Afrique (Zambie). Pour les amateurs des statistiques, le Cameroun détient le record des participations à la coupe du monde avec sept présences dans ce tournoi mondial, alors que le Nigeria en compte cinq, contre quatre pour l'Algérie et zéro pour la Zambie. Selon des statistiques publiées par notre confrère Ali Siad Selhani sur la Ligue de football professionnel, le Nigeria et surtout le Cameroun ne réussissent pas à l'Algérie, sachant que les Verts n'ont jamais affronté les Camerounais dans les éliminatoires de la coupe du monde. Dans l'ensemble des compétitions, les statistiques font ressortir que l'Algérie a rencontré 18 fois le Nigeria, enregistrant 7 victoires, 4 nuls et 7 défaites, alors qu'elle a déjà affronté la Zambie à 12 reprises, avec 6 victoires, 4 nuls et deux défaites. L'Algérie a joué contre le Cameroun (uniquement dans les matches de la CAN), 7 matches soldés par une seule victoire, 3 nuls et autant de défaites. Pour ce qui des matches en éliminatoires de la coupe du monde, l'Algérie a rencontré le Nigeria à six reprises, avec deux victoires, un nul et trois défaites. Pour ce qui est de la Zambie, les quatre matches disputés entre les deux pays ont été soldés par des victoires pour l'Algérie. Cependant, l'Algérie est actuellement classée à la première place en Afrique selon le classement mondial de la FIFA. Elle est tenue de justifier cette première place en s'imposant contre des adversaires qui font partie de la crème du football africain. Programme des rencontres : Algérie-Cameroun : 3 octobre 2016 Nigeria-Algérie : 7 novembre 2016 Zambie-Algérie : 28 août 2017 Algérie-Zambie : 2 septembre 2017 Cameroun-Algérie : 2 octobre 2017 Algérie-Nigeria : 6 novembre 2017 |
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