Plus
que jamais, il faut adapter l'enseignement et la formation professionnelle aux
nouvelles exigences économiques du pays, en particulier orienter les cursus en
fonction de la demande du marché, estime le ministre en charge du secteur,
Mohamed Mebarki. Il a rappelé hier sur les ondes de
la radio nationale que c'est «une stratégie au niveau du secteur, et c'est la
politique du gouvernement inscrite dans son plan d'action.» La nouvelle donne
économique de la fin du tout hydrocarbures exige
également, selon le ministre, la mise en place de nouvelles spécialités de formation
qui soient «adaptées aux besoins économiques du pays». «Nous travaillons avec
tous les acteurs du secteur économique, dont les grandes entreprises au niveau
national» pour développer et mettre en place ces nouvelles spécialités de
formation, a-t-il dit. Ensuite, «on travaille avec les ministères de façon
générale par des conventions, qui permettent de connaître les besoins pour
situer les bassins de l'emploi en fonction de chaque spécialité», ajoute le
ministre selon lequel'«cette mission est développée à
travers des conventions de partenariat». Selon le ministre, 15 conventions de
partenariat avaient été signées en septembre 2014 avec différentes filières
économiques. «Notre préoccupation est de développer chaque fois des formations
utiles pour l'économie nationale et les porteurs de diplômes», ajoute le
ministre, qui précise qu'«il y a une adaptation en fonction de la nouvelle
politique économique du pays: il a été décidé que des domaines auront plus
d'importance, comme l'agriculture, le tourisme et l'industrie qui ont besoin de
cadres qualifiés.» En outre et à titre d'exemple sur certaines filières qui
manquent de main-d'œuvre qualifiée comme l'agriculture et le BTP, le ministre a
rappelé que sur «les 220.000 à 240.000 diplômés par an, on a actuellement plus
de 75.000 stagiaires inscrits dans le bâtiment, 20.000 dans les travaux publics: c'est une prise en charge correcte de notre
ministère pour ce type de main-d'œuvre et pour répondre aux exigences de
l'économie nationale.» Mais, il relève que sur les 700.000 élèves et stagiaires
inscrits cette année 2016, seuls 4% se sont inscrits dans l'agriculture. Par
ailleurs, en matière d'obtention d'emploi par les diplômés du secteur, le
ministre de l'Enseignement et la Formation professionnelle a indiqué que sur
les 240.000 diplômés sortis l'année dernière, 100.000 se sont inscrits à l'ANEM
et 30.000 d'entre eux ont trouvé du travail au bout de six mois. «C'est dire
que les diplômés de la formation professionnelle trouvent facilement de
l'emploi», affirme-t-il, avant de souligner que «nous avons une liste de
spécialités où les demandeurs d'emploi restent six mois pour trouver du
travail, les autres filières trouvent facilement du travail.» Quant aux centres
de formation professionnelle d'excellence, M. Mebarki
a indiqué qu'ils répondent à des critères stricts. «Ils forment à tous les
niveaux de formation, et sont montés avec des entreprises leaders dans leur
domaine.» Pour ce type d'établissements spécialisés, le ministre a fait état de
convention avec notamment Algérie Télécom pour la formation dans les TIC, ou
avec le ministère de l'Agriculture pour le montage d'établissements
spécialisés, comme les anciens centres techniques d'agriculture. «Il s'agit de
centres de formation et de conseil au monde agricole», a-t-il précisé. Mais,
sur le bac professionnel, le ministre est resté évasif, évoquant la condition
d'un enseignement et une orientation spécifique à partir du lycée, comme cela
se fait en France. En fait, M. Mebarki estime qu'il
faut revoir les choses pour l'enseignement professionnel, contrairement à la
formation professionnelle, qui se porte bien, selon lui. Dans le secteur privé,
il y a 400 établissements au niveau national, qui sont certifiés, avec 20.000
stagiaires, assure encore le ministre de l'Enseignement et de la Formation
professionnelle.