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Avec
beaucoup de réserve -à l'excès même- le président de la commission des finances
a bien voulu, suite à l'insistance de la presse, livrer trois chiffres-clés du
BS 2016. Il a prétexté du fait que « ce n'est pas encore ficelé ». Pourtant, au
début d'audience, il l'avait bien dévoilé, dans ses moindres recoins, mais avec
un débit vocal tel qu'il était impossible d'en prendre note même au moyen d'un
dictaphone.
Qu'on ait de bonnes raisons pour ne pas rendre public, avant l'heure, les détails du budget supplémentaire de l'exercice en cours, cela peut se comprendre. On se garde de divulguer des données non encore officielles. C'est logique. Ce qui l'est moins, en revanche, c'est qu'on fasse dans la rétention de l'info dix minutes après avoir fait dans la communication sans limite. De deux choses, l'une. Soit ce document, non confidentiel, ne revêt pas encore un caractère officiel (en cours de confection), et dans ce cas, il ne faut pas donner lecture de son contenu en plénière, soit il est fin prêt et, dans ce cas, il faut le rendre public. Par souci de transparence, d'abord, par obligation d'information, surtout. Mais, le plus aberrant dans tout cela, c'est qu'on fasse dans l'apologie et la publicité pompeuse de ce BS (2016), qui a pour objectif principal de reprendre les résultats de l'exercice budgétaire précédent (2015), et ce pour la consommation interne, tout en refusant, à tort ou à raison, d'en rendre public le contenu, ne serait-ce qu'à grand trait. QUAND LE FINANCIER COMMUNAL FAIT MYSTERE DU BS 2016 Et il a fallu un rappel à l'éthique de la part du président de l'APC, Boukhatem Noureddine, pour que ledit chef de commission daigne livrer trois chiffres, ni plus ni moins. A savoir que le BS 2016 sera de l'ordre de 200 milliards de centimes, dont 150 pour faire face aux salaires et primes et 50 pour le fonctionnement et l'équipement. On saura, par ailleurs, qu'un reliquat de 20% du compte administratif a été intégré dans le montage de ce BS. L'autre bonne nouvelle annoncée par M. Boukhatem, c'est la prise en charge par le ministère de tutelle, par le biais de la wilaya, d'un déficit sensé représenter 4 mois de salaires impayés des travailleurs de la commune (dont le personnel global est de 8.264) dû aux 40% de la subvention pour faire face à l'augmentation des salaires et un autre manque plus énorme de 77 milliards lié aux 50% de la moins-value 2015 (inscription par anticipation). Il faut savoir que pour la fiscalité (les taxes de la TAP, la TFVA, la TVA, l'IRG foncier, l'IFU), les recettes au titre de l'exercice 2016, doté d'un BP de 501 milliards (soit un déficit budgétaire de 87 milliards par rapport à 2015), s'élèvent à 400 milliards, soit une régression de 17 milliards par rapport à 2015. Les recettes du patrimoine communal au titre du BP 2016, même s'ils ont plus que doublé par rapport à 2015, restent cependant à mille lieues du potentiel de la ville d'Oran. A la lecture du tableau, pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour détecter un sous-recouvrement conjugué, il est vrai, à une sous-tarification des loyers. Voici quelques chiffres pour s'en rendre compte : pour le chapitre 712 qui englobe la voie publique, les terrasses, les kiosques, les toilettes publiques, les deux gares routières, les locaux DAE et les taxes sur le permis de construire, la commune n'a ramassé, au tout et pour le tout, que 8,6 milliards. Soit à peu près ce que lui doit le concessionnaire des deux agences de Castor et d'El-Hamri. Les droits de voiries DVC et SU : 900 millions (seulement). INSTALLATION D'UNE COMMISSION DE RECOUVREMENT La billetterie générée par la location et l'abonnement des stades et autres salles de sports, elle aussi, est un pactole quasi délaissé : 400 millions. Les autres sources, au gré des chapitres, ne sont pas en reste : conservatoire municipal (8 millions), centres culturels (1 milliard), la fourrière communale auto et DHA (800 millions), logements loués par le DRG (800 millions)...sachant que la commune d'Oran dispose d'un riche patrimoine immobilier constitué essentiellement de 1. 434 logements particulièrement à Haï El Othmania, Haï Dhaya, Haï Es-Salam, 127 locaux commerciaux notamment à M'dina J'dida, 21 garderies d'enfants, 12 stades, 2 fourrières canines, un marché de gros de fruits et légumes, un marché à bestiaux, 32 marchés de détail, un abattoir, 19 salles de cinéma, un centre équestre, 10 salles de fêtes, 2 grands parkings, 2 hôtels, 2 centres de vacances, entre autres. C'est que la collectivité, en panne d'imagination et par manque de volonté, ne fait pas fructifier toutes ses ressources financières. Justement, pour remédier à cet état de fait, l'équipe de Boukhatem a pris un ensemble de mesures, notamment pour améliorer le taux de recouvrement. Parmi ces mesures, la réactualisation des loyers (habitations et commerces) et autres droits d'occupation du domaine public pour l'installation des palissades, les droits de travaux de fouille, le permis de construire, les loyers des kiosques, ceux des locaux communaux occupés par des sociétés, le droit d'usage des infrastructures sportives, les droits de fêtes et cérémonies en salles privées, les loyers des marchés couverts, entre autres. A cet effet, une commission de recouvrement sera bientôt mise en place, qui travaillera en étroite collaboration avec les services de la Trésorerie communale. 18 autres dossiers « divers », la plupart concernant des délibérations de marchés, étaient au menu du conseil exécutif. |
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