Les commerçants de gros du marché
de fruits et légumes (Magrofel) du Polygone sont en
colère après l'injonction faite mardi par le wali à l'APC de Constantine de
mettre en adjudication, sous quinzaine, les 48 carreaux du marché qui n'ont pas
encore été attribués. «Cela ressemble à de la hogra,
un déni de droits envers les commerçants», nous ont déclaré hier quelques-uns
de ces derniers qui nous ont contactés. «En principe, la participation aux
enchères publiques par la procédure de mise en adjudication est ouverte à tout
le monde. Ce qui revient à dire, ont-ils raisonné, que tout un chacun peut
acquérir un carreau dans notre marché. Or, il est patent que M. le wali ignore
que nous avons des commerçants titulaires d'un registre de commerce qui
attendent ces carreaux depuis plusieurs années car la direction du commerce
leur a promis qu'ils seront prioritaires au moment de leur attribution. Et
aujourd'hui, avec cette décision du wali, ils risquent tout simplement d'être
floués». «Aussi, nous proposons que l'adjudication soit restreinte aux
commerçants du marché de gros», ont-ils demandé. Poursuivant leurs
récriminations contre la décision de la wilaya, nos interlocuteurs n'ont pas
manqué de s'élever également contre le montant de la mise à prix qui a été
proposé pour la location mensuelle du carreau. « Nous pensons, ont-ils souligné,
que c'est une décision arbitraire, parce qu'unilatérale, de fixer la mise à
prix à 20.000 dinars, alors que les commerçants actuels ne paient que 6.000
dinars le carreau. Et encore, avec ce tarif on n'en sort pas facilement parce
qu'il nous faut encore s'acquitter des impôts, des droits d'entrée et de sortie
des marchandises et bien d'autres charges. Enfin, nous pensons que la wilaya
n'est pas habilitée à fixer le montant de la mise à prix».
Contacté hier, M. Bouhenguel Laid, le chef du bureau du syndicat des
commerçants, l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA),
nous a répondu qu'il est au courant du mouvement de protestation provoqué par
cette décision de la wilaya et qu'il est en train de faire face à la fronde des
commerçants de gros. «Ce matin, a-t-il ajouté, accompagné du président de la
fédération de wilaya des marchés de gros de fruits et légumes, nous sommes
allés à la rencontre de M. le directeur du commerce pour lui faire part de la
situation créée par la décision de M. le wali et du mécontentement grandissant
de cette corporation de commerçants. Celui-ci a pris contact avec le secrétaire
général de la wilaya, mais malheureusement ce dernier lui aurait répondu qu'il
n'y peut rien car le wali ne fait qu'appliquer l'instruction du ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales relative à la valorisation du
patrimoine des communes». Et le responsable du syndicat des commerçants de
signaler que le mécontentement est à son comble au sein des commerçants de Magrofel.