Le
rapport de la Banque mondiale (BM) publié, ce mardi, sur les perspectives
économiques mondiales, est plutôt positif pour l'Algérie dont l'économie
devrait rebondir à 3,4%, en 2016 contre 2,9% en 2015, la plaçant en 7ème
position des pays de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (Mena). Pourtant on
est loin des 4,1% de croissance du produit intérieur brut réel (PIB) enregistré
en 2014. Après avoir tablé sur une croissance de 3,9 % pour 2016, en janvier
dernier, la BM a abaissé cette prévision à 3,4%, tout en soulignant que la
croissance restera soutenue grâce à l'entrée en production de plusieurs projets
gaziers et à la solidité de l'activité hors hydrocarbures. A plus long terme,
la croissance du PIB national devrait légèrement baisser tout en restant à des
niveaux appréciables. La Banque mondiale prévoit une croissance de 3,1% en
2017, avant de redescendre à 2,7% en 2018. On l'aura compris, l'Algérie
n'échappe pas aux prévisions de croissance mondiale pour 2016, arrêtées à 2,4%
par rapport aux 2,9 % annoncés, en début d'année. En effet, et selon un rapport
semestriel de l'institution de Bretton Woods, le PIB algérien devait croître de 3,9% en 2016 et de
4% en 2017, contre un taux prévisionnel de 2,8% seulement en 2015, expliquant
que la chute des prix du pétrole ne devrait pas pénaliser, outre mesure, la
croissance de l'économie algérienne. Ces prévisions de croissance, concernant
l'Algérie, restaient inchangées par rapport aux précédentes si l'on excepte la
révision des prévisions pour l'année écoulée relevées de 0,2%. Pourtant, et
selon le même rapport, les indicateurs macroéconomiques de l'Algérie sont
négatifs, elle qui fait face, au même titre que la plupart des pays
exportateurs de pétrole, à une situation budgétaire compliquée. En effet, la
balance du compte courant est déficitaire, dans de nombreux pays de la zone
Mena, indique la BM et dans le cas de l'Algérie, les déficits concernent aussi
bien le budget que la balance des paiements. La BM a également, indiqué que les
réserves de change de l'Algérie ont fondu rapidement, sans donner des
indications chiffrées, mais évoque l'utilisation accrue des réserves de change,
en raison du financement des déficits fiscaux.
La
révision à la baisse de la croissance mondiale s'explique par la difficulté des
marchés émergents et des pays en développement, exportateurs de produits de
base, à s'adapter à la faiblesse des cours du pétrole. Les marchés émergents et
les économies en développement qui importent des produits de base sont plus
résilients que les pays qui en exportent, même si les effets positifs de la
baisse des prix des produits énergétiques et d'autres tardent à se
matérialiser. Ces marchés et ces économies devraient afficher une croissance de
5,8 % en 2016, soit un peu moins que les 5,9 % estimés pour 2015 en raison
d'une embellie de l'activité économique favorisée par la faiblesse des prix des
produits énergétiques et une légère reprise dans les économies avancées. Parmi
les grandes économies émergentes, la Chine devrait enregistrer un taux de croissance
de 6,7 %, en 2016, contre 6,9% l'année précédente. L'économie indienne devrait
poursuivre sa forte progression à 7,6%, alors que la BM s'attend à des
récessions bien plus marquées au Brésil et en Russie que ne l'indiquaient les
chiffres de janvier.