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Dur
constat, deux jours après la 19ème tripartite: la
création de PME en Algérie marque le pas, et stagne même, à en croire les
professionnels et experts.
La cause la plus répandue dans les milieux d'affaires et des industriels est liée d'abord à une lourde bureaucratie, et au parcours du combattant pour créer son entreprise, ensuite au peu d'attrait qu'offrent les opportunités d'investissements face aux potentialités du commerce extérieur, les importations, qui sont plus rentables que la création d'une PME. C'est en gros les explications faites, hier, à la radio nationale par M. Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME. Dans les années 2012, le gouvernement d'alors avait tablé sur la création de 2 millions de PME à l'horizon 2015. Aujourd'hui, il y a seulement 900.000 PME, dont la majeure partie des TPME, alors que «l'objectif au départ était de 1,5 million de PME», rappelle M. Bensaci. La raison en est que, selon lui, «le climat des affaires ne répondait pas, cette bureaucratie a tout bloqué, l'accès au crédit est difficile, et c'est pour çà qu'on n'a pu atteindre cet objectif. «En plus, ajoute t-il, «c'était le temps des vaches grasses, avec le tout import-import», mais «cela a changé, ceux qui ont des moyens doivent investir et récupérer la masse d'argent qui circule dans l'informel», a-t-il dit. Lors de la dernière tripartite, «le Premier ministre a été clair, tous les moyens doivent être mis à la disposition des investisseurs, il veut en terminer avec la bureaucratie», a-t-il souligné, avant de relever que M. Sellal avait qualifié cette dernière de «diabolique». Pour M. Bensaci, «il faut maintenant que ces entraves qu'on connait au niveau du foncier ou des autorités administratives finissent avec une implication directe de l'Etat» pour soutenir les investissements. Pour M. Bensaci, «il y a des directions de l'exécutif au niveau des wilayas qui échappent totalement aux walis, relevant que «j»aurais souhaité que les walis aient plus de prérogatives pour enrayer ces entraves» à l'accès au foncier, l'accès au crédit, «sans compter les autres entraves qui peuvent résulter de cette situation.» Et puis, ajoute t-il, «le ministre de l'Industrie a été très clair, la nouvelle loi sur les investissements va octroyer de nouveaux avantages pour les investisseurs, sans passer par l'ANDI. C'est une bonne avancée.» Dès lors, «il faut donc changer les mentalités au niveau des administrés et l'administration. L'étonnant, dit-il, c'est qu'il n'y a pas de sanctions des gens qui bloquent les investissements.» Pour lui, il est impératif de revenir au développement local pour trouver les bassins d'investissements et les filières, les métiers à développer. «C'est très important», a t-il fait remarquer, rappelant que le Conseil, qui a obtenu un crédit de la BAD, est en train de mettre en place une cartographie des PME et les types d'investissements au niveau local et des wilayas, car à partir de là «on peut mettre en place une stratégie pour définir les investissements selon les filières existantes.» Préconisant par ailleurs une reprise de la «mise à niveau des entreprises», M. Bensaci estime également qu'il faut «une véritable décentralisation au niveau des collectivités locales, et l'implication des élus dans la relance de l'industrie au niveau des territoires pour qu'ils puissent définir leur politique d'investissement.» Et puis ce constat terrible: «on prend des mesures, mais au niveau de l'application, c'est encore long, il faut trouver un nouveau système de gouvernance, car cette situation n'a que trop duré.» La dernière tripartite, selon le communiqué final, «a permis d'étudier l'application du nouveau modèle économique destiné à dynamiser la croissance et l'investissement hors hydrocarbures», en préservant «la cohésion sociale du pays», et à «poursuivre la concrétisation des engagements contractés à travers le Pacte national économique et social de croissance.» |
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