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«L'Algérie
dispose de tous les atouts pour émerger comme un acteur important des BRICS, au
plus tard, à l'horizon 2025», affirme le collectif «NABNI» (Notre Algérie Bâtie
sur de Nouvelles Idées), dans une contribution à la 19ème Tripartite qui s'est
déroulée, hier, à Alger.
Après avoir rappelé ses précédentes contributions élaborées depuis la création du collectif, il y a cinq ans, ?NABNI' constate que ses prévisions «se sont, hélas, confirmées». «Notre déficit commercial devrait frôler 30 milliards de dollars, en 2016, engendrant un tarissement de nos réserves en devises en 2019. Le déficit budgétaire devrait s'établir à l'équivalent de 30 milliards de dollars, en 2016, soit à 15% du PIB. L'inflation frôle les 5% et l'impact sur les prix de la (nécessaire) dévaluation du dinar risque de se faire sentir davantage, la croissance et les exportations hors hydrocarbures stagnent et le chômage est en hausse à 11,2%, en particulier chez les non-diplômés et les jeunes (30%)». Voilà pour le constat renouvelé de ?NABNI'. Mais, «l'heure n'est plus à espérer une remontée des cours du baril». «Sans réforme de notre modèle rentier, le pays court à sa perte, économiquement et socialement. L'intervention de bailleurs de fonds étrangers sera inévitable et nous risquons de nous voir imposer des changements brutaux que nous aurions pu opérer, plus tôt, et de manière graduelle, sans coûts sociaux excessifs», affirme le ?think tank' algérien qui rappelle qu'il a déjà émis «ces messages» lors de «notre dernière participation à la Tripartite, il y a trois ans». Pour «NABNI», l'Algérie n'a plus le choix. «(?) Les réformes devront malheureusement se faire plus rapidement et seront plus dures que si elles avaient été entamées il y a trois ou même cinq ans». Le document adressé à la 19ème Tripartite, recommande de «ne pas ralentir notre croissance économique et ne pas sombrer dans une austérité qui nous propulserait très vite vers une dépression similaire aux années 80 et 90». «Il faut, au contraire, maintenir le pouvoir d'achat et la consommation de nos concitoyens et en particulier des plus démunis». Sous le titre ; «Réduire les déficits publics, en arrêtant les gaspillages, en réduisant les dépenses et en augmentant les recettes», NABNI estime qu' «une coupe brutale dans les dépenses publiques aurait des effets dévastateurs» sur l'économie et qu'il est donc «nécessaire de lisser les réductions en combinant réduction des dépenses et recours mesuré à l'endettement». Revoir les subventions et lancer des obligations d'Etat en devises Pour «améliorer l'efficacité de la dépense publique», des «alternatives» sont proposées dont l'amélioration en «matière d'investissement», de «mécanismes de partenariats publiques-privés», «à condition que l'Etat se dote des compétences nécessaires afin de bien négocier ses partenariats et qu'il mette en place la gouvernance et la transparence requises». Pour «augmenter les recettes», NABNI relance l'idée de l'urgence «d'accélérer la réforme fiscale» par de «nouvelles sources de revenus inexploitées» : l'amélioration du «taux de collecte de l'impôt» par «la déclaration et le paiement en ligne». «La taxe foncière doit être étendue et augmentée. La rareté du foncier étant un frein à l'investissement productif, cela aurait le bénéfice de rendre le marché foncier privé plus liquide car le foncier dormant deviendrait ainsi trop cher». Le collectif NABNI considère aussi que «le modèle actuel des subventions directes et indirectes est injuste, inefficace et non soutenable financièrement». Il propose de mettre fin «aux subventions de produits alimentaires et énergétiques en compensant les plus démunis» via des «mécanismes des allocations familiales et des bourses, en tout genre, en mettant en parallèle un système de ciblage qui soit juste et crédible». Par ailleurs, «si l'augmentation des recettes et la réduction des dépenses ne suffisaient pas à combler nos déficits, il nous faudra alors revenir, prudemment, à l'endettement soutenable, même externe s'il le faut», affirme-t-on chez NABNI. Il est suggéré : «l'appel à des sources de financements originales via des obligations d'Etat en euros ou autres devises, ouvertes à la diaspora algérienne (?)». La croissance, un problème de fond Cette crise n'est pas conjoncturelle ni «une période passagère de faible revenus pétroliers», estime NABNI pour qui «l'urgence des réformes est exactement le même que quand le pétrole était à 120 dollars». D'où des «réformes fondamentales à mener d'urgence», notamment en matière de «simplifications administratives nécessaires à l'investissement» par «la dématérialisation réelle des procédures administratives», la modernisation «une fois pour toutes» de «notre système de paiement» ainsi que la réduction du «quasi-monopole des banques publiques dans le financement de l'économie». «Il est temps d'ouvrir certains secteurs à la concurrence et lever les barrières formelles et informelles, à l'entrée de nouveaux investisseurs, dans les marchés, le foncier, le financement, les infrastructures, les TIC, l'aérien, les services : tant de secteurs bénéficieraient de plus de concurrence et de dynamisme», ajoute NABNI dans sa contribution. Ajoutant qu'il «est urgent de développer une vraie ambition industrielle d'exportation et d'attirer l'investissement étranger, pour la soutenir», NABNI relève que pour «générer un fort influx d'investissement productif», «créer des emplois» et «générer du savoir-faire, localement», «il est impérieux de promouvoir la destination Algérie auprès des investisseurs étrangers, de nettoyer et moderniser notre code des investissements et de mettre en œuvre une politique industrielle ambitieuse qui pourraient faire naître d'importants pôles ou clusters productifs sur tout le territoire, notamment orientés vers l'exportation». Instituer la transparence et la redevabilité Parmi les mesures de «changement de cap» préconisées, NABNI relance des propositions faites en 2013, en matière de transparence et de redevabilité de «l'action de l'Etat». Parmi ces propositions : «La transparence totale et la publication des subventions, accordées à toutes les entreprises (publiques et privées), investisseurs et acteurs économiques»; «La transparence sur les contrats de performance des entreprises, banques et organismes publics», «la transparence totale sur la commande publique» et «la publication des moyens engagés et objectifs fixés, dans toutes les actions de soutien économique de l'Etat, et la transparence dans l'évaluation annuelle des actions engagées». Par ailleurs, outre la «transparence et la publication des états financiers de tous les organismes publics et parapublics», NABNI considère que le «secteur privé» doit, aussi, faire part de «cette exigence de transparence», notamment sur «les comptes des entreprises» et sur «les subventions et les aides qu'elles reçoivent de l'Etat». Enfin, NABNI recommande, également, un «accès public à tous les projets de textes de lois et réglementations, relevant de la sphère économique, pour consultation publique, avant leur adoption ou soumission à l'APN s'agissant des lois». «Que tous les projets de textes économiques soient publiés sur un portail dédié pendant un mois, pour consultation et discussion publique». |
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