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Après les
réunions et concertations avec les différents syndicats de l'Education, rien
n'est encore tranché sur la suite à donner à l'examen du baccalauréat de 2016
qui a fait l'objet de fuites de sujets, à travers les réseaux sociaux. Même si
les candidats retiennent leur souffle, les spéculations vont bon train, en
attendant une réaction du gouvernement puisque c'est à lui que revient la
décision finale. La journée du jeudi a marqué, donc, l'achèvement de l'examen
du Bac et aussi l'annonce des premiers résultats de l'enquête menée sur les
fuites des sujets. L'affaire a dépassé le ministère de l'Education puisque le
ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué, jeudi, que les procureurs de la
République, dans certaines wilayas du pays, avaient ordonné à la police
judiciaire de la Gendarmerie nationale, d'ouvrir une enquête sur les faits liés
à la fuite des sujets du Baccalauréat. « Lorsqu'il s'agit de faits à caractère
pénal, la justice n'attend pas », selon les déclarations de M. Louh, rapportées par l'APS, en marge d'une séance plénière,
à l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales. Le
ministre a précisé que « les procureurs de la République, dans certaines
wilayas, dont la capitale, ont ordonné à la police judiciaire de la Gendarmerie
nationale d'ouvrir une enquête sur ces fuites de sujets». «Les résultats des
investigations, menées sous le contrôle du ministère public, seront présentés à
la justice, conformément à la loi», a souligné le ministre, rappelant que la
législation nationale est «claire», s'agissant des sanctions prévues contre les
auteurs de crimes électroniques
31 personnes impliquées Les premiers résultats de l'enquête, déclenchée suite à la fuite des sujets, a révélé l'implication de 31 personnes identifiées par leur adresse IP qui ont été interpellées par les services de sécurité. C'est ce qui a été annoncé par le chef de cabinet du ministère de l'Education, Abdelwahab Guellil, jeudi, sur les ondes de la radio nationale. Il a, également, indiqué que « les services de sécurité ont auditionné une femme qui pourrait être à l'origine de la fuite des sujets de l'épreuve d'Histoire et Géographie ». La mise en cause est, actuellement, sous contrôle judiciaire. Le chef de cabinet a ouvert une brèche, cependant sur « la nécessité de revoir les modalités de déroulement du Baccalauréat et de développer les moyens de travail de l'Office national des examens et concours (ONEC) qui ne cadrent plus avec le développement technologique et les méthodes pédagogiques ». Sur les premiers résultats de l'enquête, déclenchée mercredi dernier, le communiqué du ministère de l'Education fait, en effet, état que « les enquêtes diligentées, immédiatement, ainsi que les mesures élaborées, selon des protocoles précis, ont permis, notamment, au Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et cyber-criminatité de la Gendarmerie nationale, d'identifier les plates-formes d'échanges (plus de 15) ainsi que les profils facebook (150 identifiés dont certains domiciliés à l'étranger ». Concernant les pratiques traditionnelles de triches et fraudes dans les salles d'examen, le ministère a indiqué qu'ils représentent 20% qui ont été, rapidement, détectées par les acteurs de l'Education (copiage, usage de documents miniaturisés). Les fraudeurs exclus des salles d'examen pour usage des technologies de la communication (téléphone portable) sont au nombre de 121 candidats. Quand aux sanctions des retardataires, le ministère a enregistrés 907 cas dont 728 candidats libres et 179 candidats scolarisés, représentant un taux de 20%. Quant à « la fraude sur intervention externe aux classes d'examen, par diffusion des sujets de la filière Sciences expérimentales, 7 cas ont été enregistrés pour lesquels des décisions fermes seront prises ». Un avis, largement, partagé par la communauté éducative, par souci de préservation de la crédibilité du Bac et des principes de mérite, d'équité et d'égalité des chances, entre tous les candidats. Appel au boycott de la correction des épreuves entachées de fraudes Réunis jeudi avec la ministre de l'Education et les représentants du ministère, les syndicats de l'Education ont proposé trois options dont : la réorganisation, en session extraordinaire, des épreuves du Baccalauréat dans son intégralité, après l'Aid El-Fitr ou la réorganisation partielle de l'examen, soit uniquement les épreuves dont les sujets ont fuité ou son maintien. Dans le communiqué signé, dans la nuit de jeudi à vendredi, par Mme Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, M. Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), M. Sadek Dziri, président de l'Union nationale des personnels de l'Education et de la Formation (Unpef), M. Boualem Amoura, Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation (SATEF), M. Mohamed Hamidat, Secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'Enseignement primaire (SNAPEP), M. Sidali Bahari, Secrétaire général du Syndicat national des Corps communs et ouvriers professionnels de l'Education nationale (SCCOPEN), M. Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves, Mme Dalila Khiar, présidente de la Fédération nationale des Associations des parents d'élèves, « les participants à cette réunion consacrée à la présentation de propositions, concernant la suite à donner au Bac-2016, sur l'ombre de fuites des sujets de certaines épreuves, via les réseaux sociaux, au deuxième jour de l'examen, ont été unanimes à affirmer que le dernier mot revient au gouvernement ». Le CLA qui ne figure pas parmi les signataires de ce communiqué, bien qu'il était présent à la réunion, a plaidé pour la réorganisation partielle de l'examen du Bac, à savoir : les matières touchées par la fraude et pour des enquêtes poussées sur cette affaire qui touche à la crédibilité du Bac. Le CLA a, également insisté, a indiqué son porte-parole, M. Hakem, sur la condamnation des responsables de ce qu'il a qualifié de « crime ». Pour les autres syndicats signataires du communiqué, ils ont souligné l'impératif respect de l'égalité des chances et la préservation de la crédibilité du Baccalauréat. Le coordinateur national du SNAPEST, Meziane Meriane a estimé qu'« il est inconcevable de corriger les copies, en sachant qu'il y a eu triche». Avant cette réunion avec la ministre de l'Education, les syndicats du secteur étaient partagés entre la réorganisation d'une session extraordinaire du Bac et la tenue d'une session pour les matières touchées par la fraude. Le CNAPEST a tenu une réunion extraordinaire de son bureau national pour dénoncer ce qu'il a qualifié de complot suite à la fuite des sujets et demande au gouvernement de prendre la décision qui préserve l'égalité des chances aux candidats. Le président de l'Union nationale du personnel de l'Education et de la Formation, a indiqué, avant la réunion avec la ministre, que le syndicat est pour la réorganisation des examens, dans les matières touchées par la fuite des sujets à travers les réseaux sociaux. De son côté, le Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation (SATEF), a suggéré, selon l'APS, par le biais de son secrétaire général Boualem Amoura, « la réorganisation de l'examen dans les matières ayant fait objet de fuite et dans les régions où une fraude collective a été confirmée ». Il a proposé l'organisation d'une session spéciale, en juillet prochain, juste après la fête de l'Aïd el Fitr. Pour sa part, Ferhat Chabekh, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE), relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a appelé à veiller à la protection des droits de l'élève en matière d'égalité des chances. |
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