Les épiciers du quartier populaire de Bab Zouatine garnissent leurs
étals de produits de toutes les couleurs et senteurs, des gestes quasi rituels
en prévision du mois de Ramadhan. Et ce sont eux qui, en premier, attirent les
clients par leur magie, carvi, cumin et l'incontournable « ras el-hanout », les rois tout désignés de nos plats culinaires
traditionnels, on ne peut pas imager, une chorba ou encore un tajine sans ces
ingrédients, pour le plaisir du palais. Les chefs de ménage font leurs
provisions en denrées alimentaires, certains ne lésinent pas sur les moyens
pour acquérir dont ils ont besoin.
De l'autre côté de la rue, les trottoirs
sont déjà emplis de toute la panoplie d'ustensiles et vaisselles, verreries,
porcelaines et coutellerie souvent de bon marché, le «made in China» n'a pas de
concurrent pour casser les prix. Les revendeurs, des jeunes, aguichent les
clients, en leur proposant qui un service à café ou à eau, qui un ensemble
d'assiettes ou de nappes. On vient de toutes les localités de la wilaya pour
faire son marché, car le mois de Ramadhan est pour bientôt, même nos voisins
tunisiens en profitent de l'opportunité pour ramener chez eux de ces produits,
certains les revendent à leurs compatriotes. Les gens achètent;
le mois sacré doit être accueilli avec emphase, à commencer par renouveler les
ustensiles de cuisine, le toilettage à grande eau de la maison, la demeure doit
retrouver toute sa propreté. Dans quelques jours, «sidna
ramdhane» sera là, alors, faisons-nous dans la bonne
humeur, même si la cherté de la vie fait frémir beaucoup, le pouvoir d'achat
est au plus bas, les dépenses supplémentaires viendront s'y greffer.