|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'Algérie
a invité des hommes d'affaires africains à la foire internationale pour leur
présenter la production nationale et établir des échanges économiques et
commerciaux avec les pays du continent.
Le Premier ministre inaugure aujourd'hui une nouvelle édition de la foire internationale d'Alger (FIA) au Palais des Expositions des Pins maritimes. Au-delà des «rituels» qui ont toujours accompagné cette manifestation économique et commerciale, à l'exemple des visites de stands classiques des différents participants, l'Algérie a voulu pour cette fois marquer davantage son africanité en invitant des hommes d'affaires d'un certain nombre de pays africains pour les informer du niveau de la production nationale dans divers domaines. «Si on devait signer un accord d'association ou créer une zone de libre-échange, c'est bien avec l'Afrique qu'on aurait dû le faire depuis longtemps et en premier», nous disait le ministre du Commerce il y a quelques jours. L'on saura ainsi qu'un accord de libre-échange est en phase de négociation au niveau des structures de l'Union africaine. L'objectif étant pour l'UA de pousser les pays africains à coopérer en matière économique et commerciale. Une coopération qui n'a presque jamais existé même si le Nepad (Nouveau partenariat pour l'Afrique) en initie la philosophie pour permettre au continent de bien défendre ses intérêts auprès de l'Occident. C'est ce qui ressort du message que Lamamara a passé mercredi dernier à la Journée de l'Afrique. Pour le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, cette journée «symbolise le combat de tout un continent pour sa libération, sa pleine intégration et son émancipation socio-économique». Pour l'histoire, la Journée de l'Afrique coïncide avec le 53ème anniversaire de la création de l'Organisation africaine. «Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis ce jour mémorable du 25 mai 1963 où les pères fondateurs, dans un sursaut historique, ont jeté les bases de ce qui est aujourd'hui l'Union africaine, une organisation qui stimule nos pays dans leur élan unitaire et permet de développer une démarche mobilisatrice en vue de mieux défendre nos intérêts communs», a dit Ramtane Lamamra. D'ici l'année 2063 Il rendra hommage «aux pères fondateurs qui ont toujours porté l'ambition de parachever l'indépendance du continent, promouvoir son intégration et favoriser son émergence en tant qu'acteur influent sur la scène internationale». Il notera que «la mission est poursuivie à travers le renforcement de ses capacités d'assumer le rôle qui devrait lui revenir en matière de bonne gouvernance politique, de développement socio-économique mais aussi de lutte contre les facteurs d'insécurité transfrontaliers». Il n'est donc pas évident que les Africains puissent créer de sitôt leur zone de libre-échange comme le souhaite le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, en raison des conflits dans lesquels ils s'enlisent et de «ces facteurs d'insécurité transfrontaliers» qui ont pris une ampleur des plus inquiétantes. Ceci même si Lamamra estime que «l'Afrique se trouve à présent résolument projetée dans une ambition nouvelle, celle de contribuer pleinement et efficacement à la réalisation des objectifs du développement durable». Parce qu'il continue à dire qu'elle doit assumer «les urgences du règlement des conflits fratricides et de pratiques néo-coloniales qui continuent à priver de nombreux pays africains d'une bonne partie de leurs ressources.» La mise en place par l'UA de mécanismes continentaux comme l'Afripol ou le centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme laisse penser qu'elle est «en mesure d'apporter une réponse adaptée aux multiples défis et enjeux stratégiques qui l'interpellent». Dans l'agenda que le continent s'est fixé d'ici l'année 2063, il prévoit d'être «mieux intégré politiquement(?) prospère fondé sur une croissance inclusive et un développement durable, un continent où règnent la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l'homme, la justice et l'Etat de droit(?).» La suggestion de Lakhdar Brahimi Il faudra alors compter sans «ces pratiques néo-coloniales» que la Françafrique et les visées hégémoniques américaines ne se lasseront jamais d'ériger en mode d'emploi quand il s'agit de «coopérer» avec l'Afrique. En attendant 2063 qui doit «couronner un siècle de liberté et de transformation», Lamamara mettra en avant «l'action commune méritoire que mène l'UA pour le parachèvement de la décolonisation au Sahara occidental(?) et la solidarité agissante de l'Afrique avec la cause du peuple palestinien(?)». Il évoque aussi «la sécurité collective de tout le continent et singulièrement l'espace sahélo-saharien (?)». Cette approche collective est, dit le MAE, «cruciale afin de promouvoir les revendications légitimes de l'Afrique sur la réforme des Nations unies et plus particulièrement la démocratisation du Conseil de Sécurité(?)». Le diplomate international Lakhdar Brahimi était l'invité d'honneur de la cérémonie organisée mercredi dernier au siège du MAE à l'occasion de la Journée de l'Afrique. Il l'a été tout autant que le ministre mauritanien des Affaires étrangères. «Il ne faut pas avoir honte de parler des insuffisances et des lacunes dans nos pays en matière de droits de l'homme et particulièrement des droits des femmes, parce qu'aucun pays ne peut les garantir tous», a dit Brahimi. Il a plutôt suggéré à l'Afrique «d'élever plus fort la voix pour une justice internationale globale». Il dénonce ainsi le deux poids deux mesures sur lequel la communauté internationale ferme les yeux. Il en a voulu pour preuve cette convention que les Etats-Unis ont signée avec tous les pays pour qu'aucun Américain ne soit poursuivi en dehors de son pays pour un quelconque délit «alors qu'eux poursuivent tout le monde». Bien que très fatigués, des diplomates comme Smail Hamdani, Hadj Yala ou Ben Kobi ont bien été présents ce jour-là au siège du ministère. |
|