Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Relogement, hier, de 489 familles du secteur urbain «El Emir»: Des heureux... et beaucoup de mécontents

par D. B.

Le relogement, hier, de près de 500 familles du secteur urbain ?El Emir' , qui englobe plusieurs quartiers du centre-ville n'a pas dérogé à la règle faisant, à la fois, des heureux mais aussi beaucoup de mécontents. La veille du relogement la tension était palpable dans certains quartiers où bon nombre de familles, en attente d'un relogement, depuis plusieurs décennies, espéraient bénéficier d'une pré-affectation, synonyme d'un logement. C'est le cas a Hai Derb ou dans certaines artères du centre-ville où des dizaines de familles appréhendent, chaque opération de relogement, avec l'espoir d'obtenir le fameux « sésame » qui ouvre droit à un logement. Il faut signaler que la majeure partie des immeubles du centre- ville, datent de l'ère coloniale, et une grande partie des occupants ont déposé des dossiers pour l'obtention d'un logement social, certains depuis plus de deux décennies, sans pour autant en bénéficier. Pour bon nombre d'habitants du centre-ville, il est inconcevable de privilégier, un citoyen qui s'est installé dans un bidonville, il y a à peine deux ou trois années, au dépens d'un citoyen qui habite un immeuble en ruine depuis plus de cinq décennies, et qui s'est conformé aux lois de la République, en déposant une demande, en bonne et due forme, auprès des services compétents.

Pour ces derniers, c'est toute la stratégie adoptée pour la lutte contre l'habitat précaire qui est à revoir.

A ce titre, il faut rappeler que toutes les opérations de relogement ont été suivies, le lendemain, par des actions de protestation, les dernières en date ont eu lieu, il y a une semaine, du côté de Boulanger où plusieurs familles avaient bloqué l'avenue de l'ANP ainsi que la voie du tramway.

Hier, les bénéficiaires affichaient une joie immense, car certains attendaient ce moment depuis plus d'une quarantaine d'années. Pour rappel, pas moins de 489 familles, recensées à travers le secteur urbain ?El Emir', en plein centre-ville, ont été relogées, hier, dans des appartements neufs, au nouveau pôle de Belgaid. Toutes les dispositions ont été prises pour en finir avec le dossier du vieux bâti, avec le mois de Ramadhan. Depuis le début de l'opération de relogement des familles occupant des immeubles en ruine, classés dans la catégorie ?rouge', les autorités locales ont distribué 2.083 logements sociaux et 1.793 décisions de pré-affectation, au profit des bénéficiaires de ce programme, à travers les secteurs urbains Sidi Lahouari, Ibn Sina, El Badr, Sidi El Bachir, Es Seddikia, El Makkari et El Mokrani. Ces sinistrés ont été tous, relogés au nouveau pôle de Belgaid.

Ces quatre derniers mois, Oran vit au rythme de plusieurs opérations de relogements initiées au profit des familles occupant le vieux bâti. Un programme spécial et portant sur l'attribution de 6.400 logements de type socio-locatifs a été retenu pour répondre aux besoins des habitants de la commune d'Oran, notamment ceux qui habitent des bâtisses classées dans la catégorie ?rouge'. Après ?El Emir', les logements restants seront destinés aux quelques familles d'El Hamri et de Médiouni. L'opération sera, ensuite, suivie du relogement des détenteurs des pré-affectations, à travers les secteurs urbains.

La semaine dernière, le directeur de l'OPGI avait signalé que les opérations de relogement et d'éradication de l'habitat précaire se poursuivront, tout au long, de cette année. Le même responsable a annoncé que dans ce cadre « 2.500 familles du quartier ?Les Planteurs' seront relogées, le mois d'octobre prochain. Les logements consacrés à ces familles ont été achevés et les travaux de VRD (voirie et réseaux divers) ont été lancés ».