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Le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa
a appelé, jeudi à Tlemcen, les cadres du secteur des finances et des impôts,
les investisseurs et opérateurs économiques ainsi que les responsables locaux
des banques à adhérer aux nouveaux modes de financement de l'économie nationale
rendus nécessaires par la baisse des recettes en devises du pays. « Ce nouveau
cap dans le financement de la croissance sera centré sur trois segments
importants que sont l'économie, les finances et une forte mobilisation des
ressources et des potentialités internes pour une efficience budgétaire et la
maîtrise de la dépense publique. Le nouveau mode de financement de l'économie
prôné par l'Etat est désormais axé sur la substitution des recettes pétrolières
par des ressources locales. La conjoncture économique morose et les crédits bancaires
restreints nous obligent à repenser nos manières de se financer. Pour cela vous êtes appelés à revoir de fond en comble vos
pratiques de manière à pouvoir recourir aux nouveaux modes de financement qui
se mettent progressivement en place pour assurer la poursuite de l'action de
développement et de la relance des secteurs créateurs de valeur ajoutée », a
expliqué M. Benkhalfa à un parterre d'invités aux
compétences diverses mais complémentaires, soulignant que la politique
financière de l'Algérie repose, en matière fiscale, sur le recouvrement comme
facteur principal de la direction des impôts et non pas sur le contrôle, la
répression et les rapports conflictuels. La rencontre qui s'est tenue en
présence du wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid et
du président de l'APW, Chaif Okkacha,
a permis au ministre des Finances d'évoquer le déclin de la fiscalité et le
bassin de croissance très faible de la wilaya de Tlemcen qui dispose selon lui
de potentialités indéniables pouvant concourir à l'amélioration de sa
croissance dans le cadre d'une économie plus diversifiée. « Tlemcen est une
wilaya leader en matière des atouts naturels, culturels, touristiques et autres
performances économiques dont elle dispose. D'ailleurs, elle fait partie des
dix premières wilayas ?'top'' du pays. Toutefois, elle n'arrive pas à atteindre
le niveau requis en tant que pôle économique à cause du faible volume des
recettes des impôts. Le niveau des immatriculations fiscales de la wilaya est
en deçà du niveau souhaité. Aujourd'hui, Tlemcen ne dépasse guère les 1 000
contribuables de l'impôt sur bénéfice de la société (IBS) et impôt forfaitaire
unique (UFU). La wilaya doit impérativement bouger sur ses ressources fiscales
et bancaires. Aujourd'hui, il n'est plus question de parler de l'administration
financière mais il s'agit de la stratégie financière. Il est vrai que le
foncier est une question compliquée, surtout que la concession est devenue une
régie. La gestion du foncier est importante et c'est aussi une action de longue
haleine. Nous ne sommes pas arrivés au niveau adéquat. Le niveau du business,
le sens des affaires fait bouger les pays. Le stock des impayés est quant à lui
important, il faut donc élargir l'assiette des immatriculations.
L'administration des impôts doit sortir, et il faut passer de la phase
d'immatriculation par papier à celle de l'immatriculation par internet. Les
fonds collectés sont utilisés pour les investissements et leurs bénéfices sont
partagés au bénéfice du citoyen. Le stock des ressources dans les banques a
dépassé les 8 milliards de dinars. Le stock des crédits est quant à lui de 7
milliards de dinars. En ce qui concerne l'emprunt obligataire national lancé
par l'Etat, nous avons appris auprès du directeur régional de la banque CPA (8
agences), Belatar Mohamed, que des mesures
d'allègement ont été prises récemment pour le remboursement des intérêts par
échéances. A ce titre, les titres sont allégés à 10 000 DA pour les
particuliers au lieu de 50 000 DA avant. Le client peut également recourir à
des remboursements par anticipation dans un délai de 18 mois (titres de 3 ans)
et 30 mois (titres de 5 ans). Selon Belatar,
l'objectif de cette opération est de drainer l'argent non bancarisé pour le
développement de l'économie nationale. Rappelons qu'à l'ouverture de cette
rencontre, le wali de Tlemcen a souligné, que : « Cette visite du ministre des
Finances s'inscrit dans le cadre des actions de l'Etat visant à rationaliser
l'économie nationale et le nouveau regard de l'Etat faisant des ressources
humaines, l'élément essentiel à même de renforcer l'économie nationale ». A
noter, que M. Benkhalfa, s'est rendu avant cette
rencontre dans plusieurs agences bancaires et institutions financières de la
ville de Tlemcen. Il s'est également enquis des prestations fournies aux
contribuables au niveau de la nouvelle bâtisse de la recette des impôts de K'bassa à Tlemcen.