Les
services de la wilaya d'Oran ont décidé d'agir contre l'immigration clandestine
avec le lancement d'une grande opération de regroupement dans la journée de
mercredi à jeudi de quelque 250 Nigériens. Une décision qui fait suite à la
réunion tenue mercredi au siège de la wilaya et qui a regroupé toutes les
parties concernées par cette opération. Sur ce, tous les services concernés
dont la direction des affaires sociales, le Croissant-Rouge algérien, les
éléments de la gendarmerie et de la police et les responsables locaux ont été
mobilisés pour mener à terme cette action qui porte sur la reconduction des
Subsahariens vers le centre de transit de Bir El-Djir en vue de leur rapatriement. Il s'agit, selon le
président du Croissant-Rouge algérien, de 91 enfants, 44 femmes et 115 hommes.
Cette opération n'est en effet pas la première puisque plusieurs rapatriements
de ces migrants clandestins vers le sud du pays ont été menées au courant de
cette année mais sans suite. Depuis plusieurs mois Oran assiste à un retour
massif de ces migrants subsahariens. Plusieurs groupes d'hommes, de femmes
accompagnées de leurs enfants en bas âge ont investi de nouveau la rue d'abord
aux alentours de M'dina J'dida, Cherfaoui,
l'ex- gare des Castors, El Bahia, Yaghmoracene,
Medioni. Ce spectacle désolant est également observé dans les alentours de
l'INESM, Maraval, avenue Colonel Abderrezzak, à
proximité de la gare ferroviaire, l'USTO, à proximité d'établissements
scolaires, de mosquées, et même près des stations de taxi, ainsi qu'aux
carrefours du boulevard du Millénium et autres artères de la ville. Ces
migrants écument, durant la journée, les principales artères du centre-ville
pour s'adonner à la mendicité. De nombreux automobilistes sont souvent
interpellés par des enfants, voire des adolescents qui leur demandent de
l'argent. Les différentes opérations d'évacuation menées par les services de la
direction des Affaires sociales ne semblent pas avoir abouti puisque le
phénomène a pris vraiment de l'ampleur, notamment ces derniers mois, selon de
nombreux passants. En février dernier, lors d'une opération similaire, les
services de la Protection civile ont procédé dans le cadre d'une coordination
avec le CRA et la DAS à la reconduction de quelque 491 et leur transfert vers
Tamanrasset, dans des conditions humaines. L'opération s'est déroulée à partir
d'Oran et a ciblé les wilayas de Chlef et de Tlemcen.
A quelques jours de la saison estivale et du mois de ramadhan, les autorités
locales ont décidé de prendre le taureau par les cornes en mettant un terme au
spectacle désolant qu'offrent plusieurs artères. En effet, ces clandestins
n'hésitent pas à installer devant eux, sur les artères à grande fréquentation
des récipients en plastique désignant ainsi où il faut déposer la monnaie.
D'autres choisissent les feux de signalisation et se pointent devant les
automobilistes lorsque le feu passe au rouge, tapant sur la vitre du conducteur
et demandant l'aumône. Ces migrants sont entrés par la frontière algéro-nigérienne, en passant par Tamanrasset, puis
Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran et d'autres villes du nord du pays. Des
villes qu'ils considèrent comme un lieu idéal pour survivre même s'ils
recourent à la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir
leurs enfants. Certains se sont même installés dans des habitations de fortune,
faites de tôles et autres morceaux de bois dans le quartier d'El-Hassi. L'Algérie a reconduit, en à peine un mois, plus
de 1.800 migrants clandestins nigériens dans leur pays, en grande majorité des
enfants et des femmes.