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La Première dame de la
République démocratique du Congo (RDC) a visité lundi le centre de chirurgie
cardiaque infantile que l'entrepreneure algérienne, Najjat
Belbachir, a construit à Kinshasa.
Branle-bas de combat à l'hôpital de Kinshasa en ce lundi matin. Civils et militaires s'activent à sécuriser les lieux en prévision de la venue de l'épouse du président Joseph Kabila, dont une des missions est de contrôler notamment l'ensemble des projets qu'elle initie dans son pays. C'est le cas du centre de chirurgie cardiaque pédiatrique que la société ADAPA de l'Algérienne Najjat Belbachir a réalisé. Le personnel du centre s'agite dans tous les sens pour que tout soit prêt pour l'accueillir. Lucie, l'assistante de Mme Belbachir était partout pour régler, conduire et superviser tout ce qui devait se faire. L'épouse Kabila est arrivée à 15h30 pour n'en repartir qu'à 17h30. Cette expatriée venue de la Loire Atlantique (France) pour rejoindre son mari, nous dit avec le sourire que «j'ai eu de la chance d'avoir eu un boulot à ADAPA, après 5 mois de mon arrivée à Kinshasa ». Les employées de la société étaient au complet. «Nous voulons assister à la venue de la Première dame, » disent-ils très excités. « C'est une merveille », a-t-elle dit au Dr Tshionyi Kabanga Etienne, le chargé de missions du centre, juste avant qu'elle n'achève sa tournée. Réputée exigeante, difficile et peu clémente dans ses jugements, l'épouse du président de la RDC n'a fait part de ce sentiment qu'après avoir inspecté les lieux dans leurs coins et recoins en présence de nombreux représentants des médias. Elle posera de nombreuses questions à la directrice générale de ADAPA, l'entreprise qui a réalisé le projet « clé en main » En effet, en plus du cahier des charges qu'elle avait signée, l'entrepreneure algérienne avait jugé utile qu'à la fin des travaux, elle remettra un produit véritablement fini, avec ses équipements ultramodernes, son matériel et tout le nécessaire pour assurer dans des conditions strictes d'hygiène et de travail, un acte aussi difficile et minutieux que celui de la chirurgie cardiaque, de surcroît sur des enfants. «C'est une première au Congo» L'épouse du président de la RDC constatera d'elle même que la réalisation est faite aux normes internationales avec certification et qualification d'experts internationaux à l'appui. « C'est une première au Congo », lui a dit le ministre de la Santé qui faisait partie de la délégation. La Première dame du Congo avait inspecté tout ce qui entourait le centre, entre autres le forage d'un puits avec une unité de potabilisation ainsi que le transformateur électrique relié à un groupe électrogène, deux installations essentielles pour assurer à la clinique une autonomie totale en eau et en électricité. « Bienvenue à l'hôpital, Maman ! », scandaient les patientes hospitalisées dans le pavillon « mère et enfant » faisant face au nouveau centre de chirurgie cardiaque pédiatrique. Tradition congolaise oblige, tout le monde l'appelle « Maman » même si elle est jeune et svelte, drapée qu'elle était de la tête aux pieds d'un ensemble de couleur verte qu'elle avait paré de beaux bijoux en or. Les patientes chantaient à tue-tête et poussaient des cris de joie qui ressemblent à nos youyous. «Elles sont contentes de voir Maman Kabila parce qu'elles savent qu'elle fait beaucoup de choses pour les couches défavorisées », nous dit un médecin. Pour rappel, le centre est construit au milieu de l'hôpital NGaliema de Kinshasa. Interrogé par la presse, le ministre de la Santé a expliqué que « ce centre a une particularité, il est spécialisée dans les interventions chirurgicales à cœur ouvert sur des enfants, chose qu'on n'a jamais exercée chez nous». « (?), tout le monde n'y a pas accès» Il précisera qu' «en tant qu'initiatrice et marraine du Centre, Maman Olive Lembe Kabila a tenu personnellement à s'enquérir de la qualité de la construction et de ses équipements ». Le ministre de la Santé explique aux journalistes qu' « il s'agit d'une très haute technologie, les chirurgiens qui vont l'utiliser sont bien de chez nous, ils ont été formés à l'étranger, ils seront aussi aidés par les Congolais de notre diaspora à l'étranger parce qu'il faut de l'expérience ». Il fera en outre savoir qu' « il y aura un certain nombre de conventions qui seront signées pour que des médecins étrangers viennent opérer aux côtés des nationaux ». A une question d'un journaliste sur « l'accessibilité de toute la population à ce genre de soins », le ministre répond d'emblée « même aux Etats-Unis, tout le monde n'y a pas accès, ça a un coût, on travaille sur la santé universelle qui ne dit jamais que c'est gratuit ! ». Il avouera que « ce serait un mensonge que de dire que tous les enfants seront opérés ici, ce sera au cas par cas, le gouvernement subventionnera un certain nombre d'interventions mais ce n'est pas tout le monde qui y sera éligible ». Il atténuera cependant ses propos en précisant qu' «un système mutuel sera mis en place et les indigents seront pris en charge selon des critères que le gouvernement va définir ». Avant lui, l'ambassadeur, chargé des affaires civiles à la présidence de la République avait noté à l'attention de la presse que « si la Première dame a décidé de construire ce centre ici c'est parce qu'elle a accouché dans cet hôpital et a vu d'elle-même les conditions dans lesquelles les femmes congolaises accouchent, et aussi parce que son beau-père est décédé dans cet hôpital ». «J'en parle, mais qui m'écoute ?» Mogalou a tenu ainsi à souligner que « Mme Kabila a décidé d'améliorer les conditions de prise en charge médicale des Congolais». A la fin de la visite du centre, Olive Lembe kabila a pris la parole devant les journalistes pour vanter les mérites d'une telle réalisation et son importance dans le domaine de la santé au Congo. Enchaînant sur la prise en charge des enfants Congolais, l'épouse du président Kabila abordera avec fermeté « la nécessité du respect d'un planning familial pour obliger les familles congolaises à avoir moins d'enfants ». Elle s'en plaindra même « j'en parle mais qui m'écoute ? ». Elle s'adressera aux officiels qui l'accompagnaient en leur reprochant que «la population double (la RDC a 85 millions d'habitants (ndlr), vous, les autorités, vous devez donner l'exemple en faisant moins d'enfants, je déplore les comportements des Congolais en général à vouloir faire beaucoup d'enfants, c'est une responsabilité collective, on cherche à tout politiser, mais c'est rendre mauvais service à la population ! ». Mme Kabila leur fera savoir que «les plaintes des familles viennent de partout parce qu'elles ont beaucoup d'enfants, c'est un conflit de culture, c'est un imbroglio total ! » Un journaliste l'interroge alors « mais Maman, en parallèle, il y a beaucoup d'avortements qui se font dans n'importe quelles conditions, comment y remédier ? » Elle lui rétorque « il faut responsabiliser tout le monde, je sais que c'est très complexe mais il faut insister». Et pour dérider l'atmosphère, Olive Lembe Kabila lance à l'adresse des journalistes femmes « si on pense qu'il faut faire un enfant pour retenir le mari, on se trompe les filles ! » Hier, des fonctionnaires des institutions concernées par la mise en service du centre de chirurgie cardiaque infantile (ministère de la Santé, Travaux publics et Bâtiments civils, Bureaux techniques de coordination?) sont venus pour entreprendre sa réception provisoire pour libérer l'entreprise. « Les us et coutumes jugent qu'à la fin des travaux soit procédé à la réception provisoire de la réalisation », nous a fait savoir hier Fay, le directeur des Bâtiments civils. Il notera que «c'est nous qui avons suivi les travaux réalisés par ADAPA mais avant la réception, nous effectuons un contrôle technique qui consiste à vérifier leur conformité par rapport au cahier des charges et à l'issue de ce contrôle, nous avons jugés le centre réalisé recevable». Son inauguration officielle est prévue pour le 20 mai prochain, en principe, par le couple présidentiel Kabila. |
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