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Encore
des nouvelles plutôt mauvaises en provenance de l'économie nationale. Selon un
bilan du ministère des Finances, les déficits seraient une caractéristique de
l'année 2016, avec un début de trou d'air pour les finances du Trésor, qui
enregistre durant les deux premiers mois de l'année un important déficit.
Ce qui est en soi, avec la baisse continue des recettes d'hydrocarbures, et donc de la fiscalité pétrolière, une donnée préoccupante pour l'économie nationale. En fait, le déficit du Trésor s'est creusé durant les deux premiers mois de l'année 2016 à 1.403,86 milliards de dinars (mds DA) contre seulement 413 mds de DA à la même période en 2015, soit une prodigieuse hausse de près de 240%, selon les données statistiques du ministère des Finances. Or, la loi de finances 2016 prévoit à la fin de l'année 2016 un déficit global du Trésor de 2.452 mds de dinars. Ce qui, en l'occurrence, montre une extrême fragilité des finances publiques et leur exposition à des situations budgétaires intolérables dans un contexte économique marqué par un recul des recettes pétrolières et une exacerbation des déficits, dont celui commercial et des services. Signe qui ne trompe pas sur cette mauvaise passe pour l'économie nationale: l'utilisation de l'argent du bas de laine national, le Fonds de régulation des recettes (FRR), s'est établie durant la période citée à 665,67 mds de DA, alors que sur toute l'année 2015, les prélèvements sur le FRR avaient été de 2.886,5 mds DA (contre 2.965,67 mds de DA en 2014). La baisse des ressources du Trésor s'explique en fait par un net recul de la fiscalité pétrolière recouvrée en janvier et février 2016, qui s'est établie à 321,67 mds de DA contre 405,7 mds de DA durant la même période de 2015 (-20,7%). Or, si la loi de finances 2016 table sur une fiscalité pétrolière budgétisée de 1.682,5 mds de DA, il est aisé de comprendre dès à présent que jamais les exportations d'hydrocarbures en 2016, avec les prix actuels, ne pourront atteindre le niveau de l'année 2015, et donc l'économie algérienne va au devant d'importants déficits. En face, les dépenses budgétaires ont repris les chemins de la hausse, passant de 1.222,6 mds de DA pour les deux premiers mois de 2015 à 2.040 mds de DA sur les 2 premiers mois 2016, en hausse de 66,85%, alors que la loi de finances prévoit des dépenses budgétaires globales de 7.984,1 mds de DA. Les deux secteurs budgétivores, dépenses et équipements sont à la hausse: 1.256,5 mds de DA contre 937,64 mds de DA (+34%) pour le fonctionnement (notamment les salaires de la fonction publique) et 783,5 mds de DA contre 284,96 mds de DA (+175%) pour les dépenses d'équipement. A l'arrivée, le déficit budgétaire est de 1.326,36 mds de DA sur les 2 premiers mois de l'année contre 328,17 mds de DA à la même période de 2015 (+304,2%). Les déficits devraient, par ailleurs, se creuser au 1er semestre 2016, ce qui devrait se traduire par une énorme pression sur le FRR, dont le stock devrait s'épuiser plutôt que prévu, entre 2016 et 2017, selon des pronostics d'experts. Déjà, en 2015, le déficit global du Trésor était en hausse, à 3.375,1 mds de DA contre 3.186 mds de DA en 2014 (+6%). La fiscalité pétrolière s'est établie à 1.722,94 mds de DA et les ressources ordinaires du Trésor avaient augmenté à 2.757,26 mds de DA en 2015 (contre 2.350 mds de DA en 2014), alors que les recettes budgétaires effectivement recouvrées avaient atteint 4.480,2 mds de DA (contre 3.927,74 mds de DA en 2014). |