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Les sages-femmes fêtent leur Journée mondiale: Un métier à haut risque en quête de reconnaissance

par J. Boukraa

Le collectif des sages-femmes de la clinique mère et enfant et les établissements hospitaliers spécialisés en obstétrique et pédiatrie ont fêté jeudi la Journée mondiale de la sage-femme.

Organisée sous le thème «femmes et nouveau-nés: au cœur de la pratique de la sage-femme», cette Journée est célébrée par l'Organisation des Nations unies depuis 1992. Selon le Dr Hassi Faïza, chargée de communication à la direction de la Santé, «conformément aux instructions du ministère de la Santé, des portes ouvertes sur le rôle des sages-femmes dans la protection de la santé des mamans et des enfants ont été organisées en parallèle aux conférences sur le nouveau calendrier de vaccination, le dépistage précoce du cancer du sein et du col de l'utérus, l'accouchement sans douleur, la mortalité chez les mères et les nouveau-nés». Les étudiantes sages-femmes de l'Institut national supérieur de formation paramédicale, ont célébré cette Journée par l'organisation de plusieurs expositions sur la MST (maladie sexuellement transmissible), les cancers génitaux. La manifestation a été inaugurée par le directeur de la Santé qui a souligné l'importance du rôle de la sage-femme dans le programme national de la santé de la mère et du nouveau-né. Depuis plus de 15 ans, le 5 mai est dédié à l'un des plus beaux métiers du monde: il s'agit de la Journée mondiale de la sage-femme. Cette profession comporte de multiples facettes et est encore trop méconnue du grand public. Cette Journée est l'occasion de découvrir ce métier de ?donneuse de vie', rendre hommage à celles qui le pratiquent et montrer leur importance au sein de la société. Les sages-femmes d'Oran ont encore une fois saisi cette occasion pour revendiquer plus «d'intérêt» à ce corps professionnel. «Malgré ses efforts et son travail qui méritent d'être salués, la sage-femme n'a pas encore eu ses droits et continue d'exercer dans des conditions délabrées», dira l'une d'elles exerçant dans une structure publique à Oran. La sage-femme joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les patientes, mais pour la famille et la préparation au rôle de parents et doit s'étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la planification familiale et des soins à donner à l'enfant. «La sage-femme fait un travail rude, elle subit la pression de l'administration et surtout celle de la population qui est incompréhensive. Les sages-femmes sont souvent dépassées par la masse de travail et, surtout, par le manque d'encadrement et de formation, et se retrouvent en train de faire le travail de médecins ou d'infirmières. Une sage-femme algérienne assure jusqu'à 750 accouchements par an, voire plus dans certaines zones, alors que les normes fixées par l'Organisation mondiale de la Santé sont de 175 accouchements par sage-femme» ajoute notre interlocutrice. Cette situation est due aux pressions que connaissent certaines maternités.