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Les
habitants du village Filaoucène, communément appelé
?El Qaria', situé sur le territoire de la commune de Bousfer, ont passé un nuit blanche, avant-hier, avec une
énième bataille rangée qui a opposé deux bandes rivales armées jusqu'aux dents.
Selon un recoupement d'informations récoltées sur les lieux, il s'agirait d'une
vendetta déclenchée, lundi en fin d'après-midi, par un groupe de malfrats, à
l'entrée de l'immense bidonville, baptisé ?Oued Namousse',
en référence à une rivière desséchée traversant, de part en part, ce village,
contre une bande, des occupants de ce regroupement de masures construites en
parpaing et de la tôle ondulée.
Les antagonistes, pour la plupart des repris de justice, qui traînent leur réputation à ?El Qaria', se sont affrontés pendant des heures avec toutes sortes d'armes blanches, les unes aussi impressionnantes que les autres et en se tirant dessus à coup de pistolets utilisés pour des signaux de détresse en haute mer. Une grande panique s'est emparée des habitants, notamment ceux dont la maison a pignon sur cette bataille rangée. « Nous avons vu que certains d'entre eux ont été blessés et rapidement évacués par leurs acolytes. La violence a atteint allégrement son paroxysme, nous revendiquons une énième fois l'installation d'un poste de la Gendarmerie nationale et de la police pour assurer la sécurité des habitants », se sont insurgés, avec une colère non dissimulée, des habitants abordés par ?Le Quotidien d'Oran' avant de renchérir en écho « nous avons, tous, peur pour nos familles et plus particulièrement, nos enfants. Nombre d'entre nous ont décidé de déménager pour fuir cette violence, à laquelle nous sommes livrés contre notre gré et, qui semble vraisemblablement s'être installée dans le temps, dans ce village, désormais ceinturé de masures construites illicitement par des délinquants ». Toujours est-il que selon nos informations, l'intervention des forces de la Gendarmerie, sollicitées en urgence par une population aux abois et, qui a nécessité beaucoup de prudence et autant de promptitude, s'est finalement soldée par la neutralisation d'une dizaine d'individus et la saisie d'un véritable arsenal de guerre. Notons que cette énième bataille rangée, d'une violence extrême, relance les débats sur l'insécurité régnant dans ce village, où les délinquants imposent leur loi. Ironie du sort, il s'agit pourtant d'un village, à vocation agropastorale qui a été réalisé au milieu des années 70, dans la cadre de la Révolution agraire. |
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