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Sahara
Occidental, Syrie, Liban, à un moment de grande lassitude de la Communauté
internationale sur la résolution de ces conflits, à un moment, également, où
des voix se sont élevées pour une solution « militaire » en Libye, l'Algérie y
a opposé les constantes de sa diplomatie et sa vision de sortie de crise par la
négociation, la réconciliation.
Invité, hier, lundi, d'une émission spéciale sur toutes ces questions de la radio Chaîne 3, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, a méthodiquement expliqué la position de l'Algérie. La dernière résolution de Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara Occidental, qui a, notamment, reconduit pour une année le mandat de la Minurso et recommandé le retour de son personnel civil chassé par le roi du Maroc, est globalement conforme à la position algérienne. Selon M. Messahel, «la position de l'Algérie (sur le Sahara Occidental) repose sur cinq fondamentaux: il s'agit d'une question de décolonisation, car il y a un processus de décolonisation à parachever. Ensuite, l'ONU a la responsabilité de la décolonisation, il y a également la détermination du statut définitif du territoire qui relève de l'autodétermination, le Conseil de Sécurité a identifié les parties au conflit, et enfin (le Conseil de sécurité, Ndlr) appelle ces parties à la négociation.» Selon M. Messahel, la résolution du Conseil de sécurité «est une décision importante, après la crise née de l'expulsion par le Maroc de la partie civile de la Minurso, ainsi que l'appel du Conseil de sécurité au retour d'urgence du personnel de la Minurso, et qu'elle exerce, pleinement son mandat. Le Conseil de sécurité a une responsabilité dans la décolonisation du Sahara Occidental», a-t-il dit. Dans son communiqué, saluant la résolution onusienne sur le Sahara Occidental, l'Algérie s'est dit espérer que «des mesures seront, rapidement, prises afin de permettre à la Minurso d'accomplir pleinement son mandat dont le couronnement réside dans l'organisation au Sahara Occidental d'un référendum d'autodétermination libre et sans contrainte administrative ou militaire.» M. Messahel, qui a rappelé les différents processus de négociations, entre les deux parties au conflit, a indiqué que «'la négociation est là, on espère qu'elle continuera autour des fondamentaux de l'ONU, c'est-à-dire l'autodétermination et la solution réside dans ce référendum. Renvoyer l'ascenseur à la Libye «C'est la position, constante de l'Algérie et de la Communauté internationale», a-t-il souligné. Sur le conflit libyen, il a relevé que «les négociations sont en cours pour un gouvernement d'Union nationale. L'Algérie s'est beaucoup investie pour que la Libye arrive à une paix durable», souligne-t-il, avant de rappeler, à tous ceux qui «disent que l'Algérie a tout faux, en Libye : l'Algérie, en 2011, avait attiré l'attention sur les conséquences néfastes et dramatiques d'une intervention militaire en Libye, avec les conséquences sur son voisinage, la Méditerranée, le Sahel». «On avait raison, car la situation était chaotique, elle a eu des conséquences sur le Mali, sur la recrudescence du terrorisme, sur le crime organisé, et par une menace sur la sécurité de nos pays. On a eu Tiguentourine, la Tunisie a été impactée, et l'Egypte est menacée.» Il ajoute que «nous avons entamé, dans la plus grande discrétion, un nouveau processus, la diplomatie algérienne s'est mobilisée depuis deux ans. La voie politique est, aujourd'hui, privilégiée avec un gouvernement d'Union nationale. Pour ces raisons, on a eu raison, et le cap sera maintenu.» Et puis, «on s'est investi pour que Tripoli soit la capitale», avant de préciser que «je suis allé à Tripoli, j'ai ouvert l'ambassade d'Algérie, officiellement, je me suis rendu à la place de l'Algérie, j'ai rencontré la population pour dire que, quelle que soit la situation, la présence de l'Algérie est indispensable, et que l'ambassade algérienne sera rouverte». Le ministre a également rappelé que «nous sommes en devoir de renvoyer l'ascenseur à ce pays, qui nous a aidé pendant la guerre de Libération nationale. Ma visite a été l'occasion de discuter de coopération, donner la priorité au développement des zones transfrontalières, pour devenir un pont entre les deux pays et un rempart contre toutes velléités et menaces. Ils nous ont demandé beaucoup et on est prêt à échanger des délégations. La Libye a des potentialités extraordinaires, et il y a une volonté de construire un pays, de le maintenir uni. Il y a le phénomène du terrorisme qui est là, on a mis en garde. La lutte antiterroriste, c'est une priorité absolue. Avec l'Algérie, les Libyens ont discuté directement, contrairement aux autres rencontres faites à travers l'ONU.» Et puis, il rappelle «qu'il n'y a pas d'alternatives à la solution politique. Des négociations qui sont des éléments essentiels, dans la recherche de solutions qui évitent du sang, des drames.» Sur son voyage en Syrie, M. Messahel, qui a d'abord laissé libre cours à tout un chacun de «commenter un événement et un déplacement», a expliqué que «mon devoir est de dire que j'avais trois messages (en allant à Damas): cette visite coïncidait avec le 70ème anniversaire de l'indépendance de la Syrie, qui abrite une forte colonie algérienne et a un enracinement historique. Les second est de dire que l'Algérie condamne le terrorisme et je suis allé à Damas pour le condamner, je le condamne à Amman, au Liban et à New York. Le 3ème message, c'est qu'il n'y a pas d'alternative à la réconciliation nationale.» «Je voulais simplement attirer l'attention des frères (Syriens) qu'il n'y a pas d'alternative à cela», a-t-il dit, avant de souligner, avec de gros sous-entendus à l'opposition en Algérie, qu' «aucun Syrien n'a vu dans notre déplacement, à Damas, un coup porté aux Syriens.» «Les Syriens ont les textes d'application de la réconciliation nationale, et ils y discutent. Nous sommes allés en Syrie pour expliquer notre expérience de la réconciliation nationale et de déradicalisation du terrorisme». Aucun problème avec Ryadh «Nous, on veut partager nos expériences», a encore expliqué M. Messahel, pour qui «la Syrie et le Liban sont deux exemples du vivre ensemble, ils ont résisté à tous les envahisseurs. Il faut les soutenir dans ce vivre ensemble, ils ont les potentialités pour s'en sortir.» «C'est la même position qu'a adopté l'Algérie pour le Yémen, a t-il précisé, car «il n'y a pas d'alternative au dialogue et la solution politique». D'autre part, «les relations avec l'Arabie Saoudite, et les Etats-Unis, notamment, sont excellentes», a rappelé le ministre, qui a souligné que «les projections faites par les think tank, ne sont pas notre métier.» «Les relations sont excellentes avec l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Nous ne sommes pas dans une configuration de géostratégie, mais en paix avec tout le monde. Nous sommes libres dans nos décisions, et personne ne nous fera peur.» Ce qui a fait dire au ministre, concernant l'épisode de la visite, à Alger, du Premier ministre français Manuel Valls, que «toute atteinte aux symboles de l'Etat, des institutions de la République, d'où qu'elle vienne, est pour nous intolérable, inacceptable et condamnable.» Il a, par ailleurs, indiqué que l'Algérie «s'est beaucoup investie au Sahel. Nous espérons que les choses s'accélèrent, et on attend la mise en œuvre de ce qui a été convenu. (...) Mais le terrorisme est là, la criminalité est là, et on reste vigilants, même pour ce qui se passe en Libye et en Tunisie. L'ANP est là. On s'est beaucoup investi dans la lutte antiterroriste, on a élaboré la stratégie africaine dans la lutte contre le terrorisme, on va organiser, à Alger, une conférence sur le financement du terrorisme, qu'il faut tarir.» A titre indicatif, il a indiqué que selon des chiffres de l'ONU, les groupes terroristes et de réseaux de trafiquants, au Sahel engrangent, chaque année, quelque 800 millions de dollars, et donc, il faut se mobiliser. Il y a des perspectives de coopération, dont le Nepad, avec des partenariats profitables pour le continent africain. Nous avons toujours prôné la politique pour régler les conflits, et l'Algérie ne s'engagera jamais dans la voie militaire pour le règlement des conflits», a martelé le ministre. Enfin, sur la cybercriminalité, il estime qu'elle «est devenue un danger pour le monde entier. Tout le monde doit associer ses moyens pour lutter contre le cyberterrorisme, utilisé pour le recrutement de djihadistes.» |
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