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Hier, une protestation de chômeurs a
failli tourner au drame. En effet, un des manifestants- une trentaine de
chômeurs membres du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC)
qui ont tenu un sit-in, devant le cabinet du wali, pour réclamer des postes
d'emploi permanents- s'est immolé par le feu après avoir été empêché par les
policiers de s'approcher du siège du cabinet du wali.
Selon le coordinateur du bureau de Constantine, M. Deghar, après une prise de bec avec un officier de police et s'estimant vexé, le chômeur âgé de près de 30 ans, s'est retiré du groupe de manifestants, à près de 20 m, avant d'allumer son briquet et mettre le feu à son corps aspergé d'un liquide inflammable, probablement de l'essence. «Et il n'est revenu vers nous, ajoutera notre interlocuteur, qu'après s'être transformé en une torche humaine». Surpris par ce geste, «nous avons tout de suite utilisé les banderoles que certains de nous brandissaient pour éteindre les flammes, mais visiblement ce n'était pas suffisant pour éviter qu'il ne soit, sérieusement, brûlé sur diverses parties de son corps», ajoutera-t-il. Avertie par la police, la Protection civile est arrivée sur les lieux pour l'évacuer la victime à l'hôpital. Toujours selon notre interlocuteur, pourtant tout ce qu'on voulait c'est «protester pacifiquement» contre les promesses mensongères des responsables de l'emploi de la wilaya et «réclamer» des postes d'emploi permanents. «Nous avons choisi de manifester ce jour du 1er Mai, symbole des droits des travailleurs, en le fêtant à notre manière et en même temps pour rappeler aux responsables la nécessité de trouver une solution à nos cas. Le lieu ne manque pas de symbolique non plus, puisque se situant devant la fameuse prison du Coudiat, où, des Algériens ont connu l'enfermement pour la défense de leur juste cause «la liberté», souligne notre interlocuteur. Les protestataires ont sorti des pancartes et ont crié des slogans appelant, entre autres, à la cessation de la ?hogra' et de la marginalisation, dénonçant les promesses «mensongères» d'intégration dans des emplois stables et appelant pour la «énième fois» à l'ouverture d'un dialogue sérieux avec les chômeurs. Enfin le climat s'est encore dégradé et 3 membres du bureau de Constantine du CNDDC, dont le coordinateur, ont été interpellés et conduits au siège de la 18ème sûreté urbaine. |
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