Ali Benflis a solennellement mis en garde hier contre les dangers qui guettent l'Algérie. «Le pays vit une situation exceptionnelle caractérisée par des défis sociaux, politiques, économiques et sécuritaires», a déclaré le chef de «Talai El houriat» à l'occasion d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. Les institutions de l'Etat, de l'avis de Benflis, sont désormais entrées dans une sorte de «récession», ce qui provoque des blocages et des dysfonctionnements à tous les niveaux. «En dépit de toutes les tentatives de dissimulation, il existe une vacance du pouvoir, ce qui accentue davantage la crise du régime», a fait savoir le conférencier qui décrit un pouvoir sourd et muet qui n'est plus conscient des dangers qui guettent la nation et la société. L'ancien chef du gouvernement affirme que le régime ne semble pas prendre conscience qu'à travers son entreprise de pérennisation il résulte des coûts politique, économique, sécuritaire et social.

L'ancien chef du gouvernement est catégorique: le pays ne retrouvera sa «sérénité» qu'à condition de se référer au peuple, à travers des élections transparentes et supervisées par une instance qui ne souffre d'aucune ambiguïté. «Sans un pouvoir légitime, représentant réellement la volonté populaire, l'espoir de voir le pays sortir de sa crise multidimensionnelle s'amenuise et devient vain», prévient l'ancien candidat à la présidentielle qui souligne qu'une gouvernance basée sur la corruption et le clientélisme ne peut pas créer de richesse ni sortir le pays de sa crise économique. «Tous les experts du monde vous diront qu'il ne peut exister de développement sans crédibilité des autorités et la confiance des gouvernés», a ajouté Benflis qui fait état d'une absence criarde d'une vision économique des tenants du pouvoir qui ont perdu, selon lui, jusqu'à la boussole. Ali Benflis ira encore plus loin en évoquant une «grande criminalité financière» qui touche le pays et cela du fait de l'absence de légitimité des responsables qui ont accaparé la responsabilité de l'Etat. «La situation du pays est réellement préoccupante», avertit Ali Benflis qui conclut en soulignant qu'il est temps d'assumer ses responsabilités pour sauver l'Algérie.