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Après Ban
l'onusien, c'est au tour de Chissano de l'Union
africaine (UA) de s'inquiéter des conséquences des actes marocains sur la
région. Le monde attend avec impatience le Conseil de sécurité, qui doit se
réunir avant la fin de ce mois, pour décider de renouveler le mandat de la Minurso au Sahara occidental ou pas.
Pour l'UA, le tort de ce blocage incombe aux Marocains qui ont exclu 84 membres civils de la mission, l'empêchant ainsi de remplir son mandat. Rabat, qui joue pour gagner du temps et excelle dans l'ambiguïté, fait valoir ses appuis au sein du Conseil pour se prémunir de toute résolution contre elle. Les Sahraouis qui ont clairement affiché leurs intentions ne veulent plus d'une Minurso alibi, incapable de mener sa principale mission à bien. Au-delà de l'opposition diplomatique, le conflit peut dégénérer sur le terrain des opérations et le Conseil, quelle que soit sa décision, risque de ne pas contenter le Polisario. Chissano, évoquant un précédent grave, a souligné «la frustration croissante dans les camps de réfugiés», prémices d'une reprise de la lutte armée soutenue par des manœuvres militaires de grande envergure. Ce qui est dorénavant certain, c'est que les Sahraouis ne vont plus se satisfaire d'un nouveau mandat de la Minurso qui consacre le statu quo actuel au profit du Maroc. Et les expulsions de Rabat ont déclenché un sentiment irrémédiable dans l'esprit des Sahraouis. Aujourd'hui, il y a un avant et un après dans le dossier sahraoui puisque on est plus proche des bruits des kalachnikovs que des chuchotements des diplomates. Et le non-renouvellement de ce mandat pourrait être la meilleure chose qui arrive aux Sahraouis puisque mettant tous les acteurs du dossier devant leurs responsabilités. Le Conseil de sécurité de l'ONU, plombé par des appuis très actifs du Maroc, a déjà donné un aperçu de sa position en renvoyant dos à dos Ban Ki-moon et Rabat à propos de l'expulsion des civils de la Minurso. Et le SG a lui-même reconnu le parti pris de ce Conseil qui n'a presque jamais dérogé à la règle générale des intérêts économiques au détriment du droit international. En apportant sa voix au dossier, l'UA ne pèsera pas lourd dans la décision finale puisque, même dans son sein, les avis divergent. Reste à savoir le poids des Sahraouis et leur indépendance devant l'hypothèse de piller leurs richesses naturelles sous le parapluie marocain. |
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