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«Il aimait l'Algérie, son pays», ont dit de
lui nombre de ses amis qui organisent aujourd'hui en sa mémoire et sous l'égide
de l'agence CNAS de Constantine, «la première journée Masseboeuf».
Lui, c'est le docteur Saddek-Jean Masseboeuf, moudjahid et premier directeur de la Santé de la wilaya de Constantine après l'indépendance. Il a été aussi nommé médecin-chef de la Caisse de sécurité sociale (CASOREC) de la région de Constantine en 1965. Dans ses mémoires autobiographiques rédigées dans les années 1970, il dira à propos de son engagement militant pour la cause de l'Algérie en guerre pour se libérer du colonialisme français: «Je me suis engagé dans la révolution algérienne parce qu'elle constituait, à mes yeux, un chaînon de la lutte anti-impérialiste mondiale et s'inscrivait dans la continuité de l'éternelle lutte des hommes et des peuples à la conquête de leur dignité et de leur liberté». Et c'est fidèle à ses idées qu'il commence, en 1956, ses activités clandestines dans les rangs de la résistance par le transport des armes. Il finira par être arrêté et transféré dans plusieurs maisons d'arrêt en France et n'a été libéré qu'en 1962. Né en 1908 à La Rochelle, en France, et décédé en 1985 à Constantine, Saddek-Jean Masseboeuf a acquis la nationalité algérienne en 1963 et embrassé l'islam. Pour l'histoire, il était arrivé à l'âge de 13 ans en Algérie, en 1921. Il a fait ses études à la faculté d'Alger de 1928 à 1933 et obtint un diplôme en bactériologie hygiène. Il s'installa ensuite comme médecin privé à Ténès et s'engagea dans l'activité politique. En 1948, en tant que candidat du Parti communiste algérien (PCA), il est nommé vice-président du Front démocratique algérien, formé de plusieurs partis, dont les oulémas algériens. Après l'indépendance, sa fonction stratégique à la tête du secteur de la santé de Constantine lui a permis de travailler puissamment pour organiser ce secteur dans la wilaya, former des générations de médecins dans ce qu'on appelait à l'époque «la médecine sociale» qui regroupait la médecine du travail, l'épidémiologie et l'hygiène du milieu. Aussi, cette initiative prise par l'agence de la CNAS de Constantine d'organiser en ce 24 avril 2016, le 21e anniversaire de sa disparition, «la première journée Masseboeuf», qui sera suivie certainement par d'autres dans les années à venir, est venue rendre hommage à ce «géant, ce pionnier du secteur de la santé à Constantine», comme l'a qualifié déjà le professeur Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la Santé et président de l'APC d'El-Khroub aujourd'hui, dont la municipalité qu'il préside a voulu lui rendre hommage en donnant son nom au centre de santé communautaire de la ville. La journée d'étude consacrée à Saddek-Jean Masseboeuf s'ouvrira ce matin à partir de 9h au siège de la CNAS de Constantine, rue Rabah Bitat, en présence du directeur général de la CNAS, de nombreux professeurs et médecins qui ont eu le privilège de travailler avec lui et elle sera animée par plusieurs communications sur les problèmes de santé, la projection d'un documentaire et de témoignages. |
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