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Tlemcen: A quand un parc national pour la région ?

par Khaled Boumediene

Le président de l'association de la préservation du patrimoine national ?'Les Traras'' de Honaine (60 kilomètres au nord de Tlemcen), Benyoub Abdelhafid, mène un véritable combat pour la création d'un parc national dans la commune de Honaine qui dispose d'un vaste territoire gorgé de faune, de flore et de milieu naturel et aquatique. Mais, selon le président de cette association, « Ces richesses animales et naturelles ne sont malheureusement pas protégées des activités humaines. En même temps, de nouvelles menaces sont apparues avec le développement économique de la ville, l'urbanisation rampante, la sur fréquentation, l'arrachage des plants, le morcellement du territoire par le réseau routier, la dégradation et la disparition des habitats dues à l'expansion des terres agricoles, l'érosion, les conséquences du changement climatique, en passant par des chasseurs et randonneurs qui massacrent illégalement des oiseaux en utilisant toutes formes de piégeages non sélectif». Aujourd'hui, ajoute Benyoub Abdelhafid, « L'équilibre naturel n'est plus maintenu et les populations d'oiseaux ne parviennent pas à se régénérer facilement, parce que les chasseurs sont nombreux et la pratique de la chasse a une grande incidence sur les volatiles qui sont facilement débusqués, vu l'introduction d'armes à feu modernes. C'est l'hécatombe ! Les grands vautours ne sont plus présents depuis la raréfaction de carcasses d'animaux qui leur sert de nourriture. C'est vrai, la législation en matière de chasse existe, mais le contrôle et l'application des lois restent faibles et inadaptés à la situation préoccupante de la faune. En outre, la prolifération d'armes de contrebande a entraîné une hausse considérable du braconnage et de la capture illégale d'oiseaux protégés contribuant à la quasi-disparition de certaines espèces. La capture et la détention illégale d'oiseaux protégés sont des fléaux qui affectent l'avifaune dans la région de Honaine. Les oiseaux chanteurs et les rapaces sont les premiers concernés. La principale victime de ce trafic est le chardonneret élégant, connu sous le nom local de Maknine. Heureusement, les services de sécurité procèdent de temps en temps à des actions spectaculaires de confiscation impliquant des centaines d'oiseaux, mais qui représentent seulement la partie visible de l'iceberg par rapport aux grandes quantités d'oiseaux capturées par des filières bien rodées aux contours parfois mafieux qui approvisionnent les marchés hebdomadaires ». D'autre part, les mouettes qui colonisent les falaises et recoins du littoral de l'ancienne ville d'Abd El Moumen Ben Ali (le fondateur de la dynastie almohade), n'ont pas la vie facile. Selon Benyoub Abdelhafid, leurs œufs très privilégiés font l'objet d'intenses ramassages par des énergumènes même dans les trois iles Mokran et El-Hatem. Si rien n'est fait, les effectifs risquent de chuter dramatiquement. Certains trafiquants se rabattent également sur d'autres espèces d'oiseaux chanteurs comme le serin cini, le verdier d'Europe, le pinson des arbres, la linotte mélodieuse et le roselin gittagine. Les effectifs de ses espèces commencent à leur tour à diminuer. Ainsi, la création d'un parc national afin de protéger la nature, soutenir les activités traditionnelles et gérer la fréquentation du public, est une chose vitale pour la région de Honaine, d'autant plus que des études ont été faites il y a à peine quatre ans. L'objectif est de protéger la nature sauvage et l'extraordinaire variété de la faune et de la flore des monts et massifs de Tadjra, Tafessout, Zagho, Ziaten et Fellaoucène. Son intérêt peut être aussi touristique, car il pourra attirer chaque année de nombreux visiteurs. Et pourquoi pas la création d'un parc marin aussi. Mais, en attendant, l'association ?'Les Traras'' qui mène des actions de sensibilisation auprès de la population et signale tout abus aux autorités concernées tout en proposant des mesures de gestion des sites et espèces, reste vigilante et continue son combat.