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Les monarchies arabes ont de tout temps manifesté leur
soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental. Mais jusqu'à peu elles
ont évité de le faire ostensiblement pour ménager l'Algérie. Elles ont rompu
avec cette ligne et affichent désormais une totale solidarité avec la monarchie
marocaine dont l'expression résonne comme une « déclaration de guerre » à
l'endroit de l'Algérie.
Leur implication au côté de Rabat, maintenant franchement assumée, est venue en réplique au refus de l'Algérie d'intégrer les alliances militaires arabes et musulmanes qu'elles ont échafaudées pour censément faire face aux menaces que représentent la prétention à l'hégémonie régionale de la part de l'Iran et les organisations islamo-terroristes dont les actions minent leur stabilité nationale. Ce qu'il y a d'alarment dans la manière par laquelle elles ont cette fois affiché leur soutien à Rabat est qu'elle a conforté Mohammed VI et le Makhzen dans leur intransigeance à ne faire aucun compromis qui mettrait fin au blocage que connaît le dossier sahraoui. L'Algérie n'est pas dupe de l'intention à son égard de ces monarchies, qui est qu'elles veulent lui créer une situation de tension avec son voisin de l'Ouest qui s'additionnant aux problèmes que lui vaut sa crise intérieure politique et économique et aux dangers sécuritaires qu'elle connaît à ses autres frontières l'oblige : soit à changer de position sur le conflit du Sahara occidental et même celle ayant trait à ceux que le Moyen-Orient connaît, soit à se lancer dans une guerre ouverte avec le Maroc. Assuré du soutien de ces monarchies et comptant sur celui de chancelleries occidentales trouvant leur intérêt à mettre l'Algérie en mauvaise posture, le Maroc est visiblement tenté de s'en prendre à elle quitte à aller à la confrontation ouverte. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a parfaitement pris conscience que la perspective d'un embrasement régional découlant de l'impasse dans laquelle est le dossier du Sahara occidental n'est pas simple spéculation pessimiste. Il a pris la mesure de sa réalité et sa gravité au contact des réfugiés sahraouis à qui il a rendu visite et dont il a entendu le refus d'admettre qu'il soit question du maintien du statu quo dont l'ONU est responsable. Dans le rapport qu'il a présenté au Conseil de sécurité il a souligné ce fait dont il n'a pas caché qu'il peut être cause de la reprise des hostilités entre les Sahraouis et le Maroc, ce qui inéluctablement entraînera leur élargissement les transformant en conflit armé régional. Le Front Polisario a confirmé la conclusion alarmante du rapport de Ban Ki-moon en mettant en garde l'ONU qu'il ne peut plus se contenter de ses promesses non tenues à l'égard des Sahraouis dans un message adressé en son nom au Conseil de sécurité par son président Mohamed Abdelaziz et qu'il vient d'accompagner par l'organisation de manœuvres militaires au but évident de démontrer que les Sahraouis sont fin prêts à reprendre leur lutte de libération nationale. Ce n'est certes pas le soutien maintenant ostensible affiché par les monarchies arabes au Maroc qui est susceptible de faire baisser la tension dans le conflit marocco-sahraoui. Quoiqu'elle ne veut nullement de cette perspective où les monarchies veulent l'entraîner en représailles de ses positions à l'encontre de leurs menées dans le monde arabe, l'Algérie n'ôtera pas son soutien aux Sahraouis. Ils se leurrent ceux qui pensent qu'elle n'a pas le choix de faire autrement en tablant qu'il existerait sur le sujet désaccord entre ses autorités et leur population. Sur cette question et sur celle de la Palestine, ces autorités par ailleurs décriées ont au contraire l'appui franc et massif des Algériens. |
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