
Une
enveloppe annuelle de 200 milliards de dinars serait nécessaire pour entretenir
le réseau routier national selon les normes internationales, a affirmé jeudi à
Alger le directeur général des routes auprès du ministère des Travaux publics,
M. Mohamed Mahiddine. «La Banque mondiale recommande
de dépenser l'équivalent de 1 à 2% de la valeur du patrimoine routier pour
l'entretien, ce qui représente, dans le cas de l'Algérie, environ 200 milliards
de dinars», a estimé M. Mahiddine lors d'un séminaire
sur l'entretien des routes, organisé par l'Association routière algérienne
(ARAL). Concernant l'estimation financière de la valeur du réseau routier
national, il l'a située à 135 milliards de dollars, soit 65% du PIB. Selon lui,
l'entretien total du réseau routier national nécessite un plan d'action d'une
durée de dix ans, un objectif qui n'a pas été atteint sur la décennie 2005-2015
puisque le taux d'entretien a été de 84% du réseau. Concernant l'état actuel
des routes, l'intervenant a indiqué que 69% de ces dernières sont considérées
comme étant en bon état alors que 11% sont en mauvais état, ajoutant qu'un
millier de kilomètres de routes sont actuellement en cours de réalisation.
En
outre, l'effectif chargé de la préservation du patrimoine routier du pays est
constitué de 23.000 agents d'entretien. Le directeur a observé, par ailleurs,
que le parc automobile algérien a doublé au cours des dix dernières années à
5,5 millions de véhicules, au moment où les infrastructures routières
progressent à un rythme moins rapide. Il a également fait savoir qu'une étude
élaborée par ses services a révélé que dans 18 wilayas du pays, 34% des poids
lourds rouleraient en surcharge: «un véritable drame
économique», a-t-il déploré. Dans ce sens, il a avisé du risque de dégradation
des routes qui représentent le support de 95% des échanges commerciaux internes
du pays: «Nous sommes entrés en contact avec le
gouvernement pour attirer son attention sur cette question, et le dossier est
actuellement entre les mains du Premier ministre».