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«L'Algérie est dans la
bonne direction pour aller vers une vraie démocratie», a estimé, hier, mardi,
Farouk Ksentini, président de la Commission nationale
consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH).
«On essaie d'avancer, car au-delà des textes, il y a l'application, et il faut faire en sorte que les textes adoptés soient appliqués, loyalement, et ne pas être dévoyés», relève t-il lors de son passage à la radio (Chaîne 3) , en commentant l'inertie de l'institution judiciaire, sur certaines revendications des ONG des droits de l'Homme, dont la détention préventive. Pour autant, il relève qu'en matière de droits de l'Homme, «il y a des progrès substantiels, les choses s'appliquent, avancent, mais on attend l'épreuve du temps. On ne peut juger à court terme, il faut du temps pour apprécier les nouvelles lois qui ne doivent pas être dévoyées.» Il a affirmé, en outre, que pour qu'il y ait une réelle démocratie, il faut également que «la justice soit indépendante, c'est incontournable. Il faut revenir aux principes constitutionnels, et le juge ne doit obéir qu'à sa conscience et la loi». Pour lui, il faut «absolument une justice indépendante, quel qu'en soit le prix. Il faut que l'institution judiciaire prenne ses responsabilités et que les magistrats obéissent à leur conscience.» Selon le président de la CNCPPDH, «pour avoir une justice de qualité, il faut une formation de qualité, et le niveau des études n'est pas celui qu'on a espéré», expliquant qu'il y a, chaque jour, «des insuffisances» qui sont constatées dans les tribunaux et cours de justice. Sur la détention préventive, Me Ksentini réaffirme qu'il faut «absolument que la présomption d'innocence soit respectée, le sort d'une personne ne doit pas être exposé, la loi est claire, il faut l'appliquer.» Et, dans les nombreux cas de condamnations arbitraires ou de longues périodes passées en prison, de victimes d'une justice expéditive, il a estimé qu'il faut «surtout la reconnaissance morale. Il faut réhabiliter moralement les victimes de la justice, ce sont des gens qui ont besoin de cette réparation morale, et c'est l'institution judiciaire qui doit reconnaître ses erreurs.» Par ailleurs, Me Farouk Ksentini a jugé le rapport 2015 sur les droits de l'Homme, en Algérie, du Département d'Etat de «sévère». «C'est un rapport extrêmement sévère, mais il faut le prendre tel quel», a-t-il dit, ajoutant qu'il (le rapport) reconnaît que l'Algérie sur d'autres points a, énormément, progressé.» Sur les critiques du rapport US, en matière de liberté de la presse en Algérie, il a relevé que la presse algérienne «jouit d'une liberté certaine, qui permet aux uns et aux autres de s'exprimer». D'autre part, sur l'affaire de la photo du Président Bouteflika, qui avait illustré la ?Une' d'une des éditions du Monde, dans le dossiers des Panama papers, il a estimé que «l'Algérie a le droit de se défendre devant ces diffamations contre le président du pays, et cette photo n'est pas innocente.» Me Farouk Ksentini a, également, approuvé la décision des autorités de ne pas délivrer de visas aux journalistes de ce quotidien, affirmant que «nous sommes là pour nous défendre». Et, «ce n'est pas à M. Valls de dire que la démocratie est un long apprentissage, la démocratie n'est pas incompatible avec la colonisation ou au nom de la démocratie on a détruit un pays millénaire comme l'Irak.» Sur le rapport annuel des droits de l'Homme en Algérie, remis au président, il a indiqué que les droits sociaux en constituent un volet important, dont l'accès au logement, aux soins de santé et l'emploi. En outre, il a estimé que «la réforme de l'Ecole est un projet fondamental, et le pays ne sera sauvé que par son Ecole. Il faut, absolument, assainir ce secteur et aller vers l'Ecole de l'excellence», a t-il expliqué, avant de relever dans le dossier des enseignants contractuels que «le concours est une voie incontournable.» |
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