Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Licences d'importation de véhicules: Un plafond en valeur à ne pas dépasser, pour chaque concessionnaire

par Yazid Alilat

Les fameuses licences d'importation de véhicules seront délivrées, dans une quinzaine de jours, a annoncé, hier lundi, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, mettant un terme à des questionnements, sur le retard pris par les autorités pour débloquer ce dernier dossier. Le ministre a indiqué que le comité chargé des délivrances des licences d'importation est sur le point d'achever son travail et attribuera les licences dans quinze jours, au plus tard. Il a précisé, en marge d'une rencontre, avec les associations de protection du consommateur que «nous sommes en phase de définition des mesures relatives à l'importation des véhicules». Parmi les mesures principales, «il y a l'imposition d'un plafond en valeur, à ne pas dépasser, pour chaque concessionnaire», ajoute t-il. Ainsi, une valeur limite des véhicules à importer sera fixée pour chaque concessionnaire, en plus du contingent quantitatif imposé à ce dernier, dans le cadre des licences d'importation. Selon M. Belaïb, «cette mesure est très importante», car «il faudrait que l'on connaisse les coûts d'importation. D'autant plus que nous avions, déjà, constaté que ces coûts, en devises, étaient souvent plus élevés par rapport au pays d'origine». Il a, par ailleurs, estimé que pour l'importation de véhicules, le contingent, fixé pour l'année 2016 à 152.000 voitures, n'est pas suffisant «à lui seul pour contrôler et réguler cette activité dont les transactions sont souvent douteuses». Ainsi, «un concessionnaire qui a obtenu un quota de 3.000 unités doit, aussi, respecter la valeur fixée dans la licence, s'il se contente d'importer les véhicules de luxe, cela augmentera la facture d'importation», a-t-il souligné. Interrogé, récemment, sur le retard accusé par le ministère, pour la désignation des bénéficiaires de ces licences, M. Saïd Djellab, directeur des Accords régionaux au ministère du Commerce, avait indiqué que «nous avons un délai de deux mois pour répondre aux demandes de licences.» «Le délai réglementaire ne doit pas dépasser le 3 avril», avait-il, alors, précisé. Pour réduire la facture des importations et mettre de l'ordre dans les achats de ciment, rond à béton et les véhicules, le ministère du Commerce avait, fin 2015, annoncé la fin du système FIFO (premier arrivé, premier servi), et la mise en place du système des licences. Le quota de 2016 pour les véhicules a été ramené à 152.000 voitures contre 300.000 en 2015 (439.637 en 2014), 2 millions de tonnes pour le rond à béton et 1,5 MT pour le ciment gris de type Portland.

Pour les produits agricoles et agroalimentaires, «il y a des quotas d'importation de l'UE, dans le cadre de l'Accord d'association, qui étaient gérés avant par le système FIFO», explique M. Djellab. Pour les licences d'importation de ciment et le rond à béton, elles avaient déjà été attribuées aux opérateurs concernés, rappelle, par ailleurs le ministre, qui a précisé que les contingents sont presque épuisés, pour le ciment.

Les importations de véhicules ont reculé à 306,77 millions de dollars durant les deux premiers mois de 2016 contre 730 millions usd, durant la même période, en 2015, en baisse de près de 58%, selon le CNIS, dépendant des Douanes algériennes. En volume, ces importations ont reculé de 63% à 21.380 véhicules importés, en janvier et février derniers, contre 57.696 unités, sur les deux premiers mois de l'année précédente. En 2015, les importations de l'Algérie s'étaient établies à 51,1 milliards de dollars, contre 58,5 Mds de dollars en 2014, et pour les deux premiers mois de 2016, elles sont passées de 8,2 à 7,5 mds de dollars. «On peut aller jusqu'à 10 mds de dollars d'économie, à la fin de l'année, par rapport aux quatre produits soumis, à une licence d'importation», estime-t-on au ministère du Commerce.