«C'est le bâtiment de la protection civile qui brûle
!», informe un chauffeur de bus d'Imama ses
passagers, à la vue des dizaines d'engins rouges en action dans l'enceinte de
l'unité principale de la protection civile de la rocade d'Imama,
située au cœur d'un groupement d'habitat et d'administration dans la commune de
Mansourah. Heureusement, il s'agissait d'un exercice de
sauvetage-déblaiement... un séisme de magnitude 5,5 sur l'échelle de Richter a
fait trembler le sol de Tlemcen le 15 avril 2016, provoquant l'effondrement
d'un grand immeuble dans lequel des fonctionnaires sont pris au piège. C'est
avec ce scénario catastrophique que quelque 108 agents des 16 unités de la
protection civile de la wilaya, divisés en trois groupes de 36 agents chacun,
sont intervenus vers 17h30 à partir de l'unité de Boudghène,
située à quelque 5 kilomètres sur les hauteurs de la ville de Tlemcen. «Cet
exercice sauvetage-déblaiement de nuit, est l'aboutissement de la formation
continue de 21 jours à 2 groupes de 80 agents et officiers chacun. Ce sont des
détachements de première intervention formés pour le sauvetage-déblaiement sur
le risque de séisme et écroulement d'immeubles. Le risque sismique existe bel
et bien. D'ailleurs, ces jours-ci l'on enregistre de temps en temps des
secousses telluriques sur notre littoral, comme ça a été le cas récemment de Tablat, Hammam Melouane, etc.
Donc, ce genre d'entrainement de sauvetage-déblaiement s'avère nécessaire pour
nos troupes, pour leur permettre d'intervenir dans les meilleures conditions
pour secourir les victimes coincées sous les décombres, lorsqu'un tremblement
de terre est survenu. Nos agents ont travaillé de façon rigoureuse et soutenue
pendant plusieurs mois afin que puisse tenir cet exercice », expliquera le
Colonel Brahimi Belkacem,
directeur de la protection civile de Tlemcen. À 17h30, l'alerte est donnée sous
la direction du chef d'unité principal, le lieutenant Maatallah
Mohamed, et de nombreux encadreurs (3 officiers, 6 sous-officiers et 3 chefs de
service) et en présence des équipes spécialisées dans le sauvetage-déblaiement,
dotées de matériels spécifiques, et formées à les utiliser. «
Pour cette intervention de simulation, il y a des outils de secours sous les
déblais, du matériel pour couper le béton, pour dégager les victimes, du
matériel de recherche et de localisation des victimes, des échelles, des
brancards, et aussi des moyens de soutien tels que des camions de transport
modulaire, des camions de capacité de 30 tonnes, des camions-citernes
de lutte contre l'incendie, 3 ambulances, des véhicules légers, des outillages
et matériels d'éclairage (groupes électrogènes), ainsi que des véhicules
mobiles d'éclairage nocturne», énuméra la chargée de la communication Djamila Abboudi, qui détaille le déroulement d'une intervention de
ce type: «Nos sauveteurs-déblayeurs localisent d'abord la victime sous les décombres.
Ils sécurisent l'endroit en coupant le gaz et l'électricité. Ils aménagent des
couloirs d'accès permettant d'atteindre la victime, en manipulant des
marteau-piqueurs, des coussins de levage, des tronçonneuses à béton ou encore
des perceuses et scies circulaires. Ils évacuent les déblais des éléments
cassés de structures sous lesquelles se trouve la victime. En outre, ils posent
des étais de soutènement sur les parties instables de l'ouvrage. C'est ensuite
aux équipes de secourisme et médicales de s'y engouffrer pour sortir les
victimes vivantes. Cette opération peut prendre parfois plusieurs heures. Mais
le premier quart d'heure est déterminant pour sauver la victime vivante qui
peut avoir une hémorragie de sang, des plaies profondes, des membres fracturés
ou qui peut être asphyxiée.
Donc c'est une question de vie ou de mort, et quand
nos agents localisent une victime vivante, ils veulent la sortir vivante !»,
ajoutera Mme Djamila Abboudi. Satisfait de la
réussite de cet exercice qui s'est terminé vers les coups de minuit, le
directeur de la protection civile soulignera que des simulations similaires
seront organisées prochainement pour le reste des agents en cours de formation,
mais cette fois-ci en tenant compte de plusieurs pistes de réflexion et
d'amélioration soulevées lors de cette simulation d'intervention pour leurs
organisations respectives.