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«On
ne peut vouloir un partenariat d'exception et en même temps avoir des actes
désobligeants», a déclaré Ahmed Ouyahia en marge du
congrès régional du Centre.
Une fois qu'il a lu son intervention à l'ouverture du congrès régional Centre, Ahmed Ouyahia a accepté de répondre aux nombreuses questions des journalistes dans un couloir jouxtant la salle, au milieu d'une grande débandade. «Le président remercie Dieu pour ce qu'il lui a donné. Peut-être que le jour où il a reçu le 1er ministre français, il n'était pas dans sa meilleure forme, mais en tous cas, vous lui reconnaissez qu'il travaille, fatigué ou en parfaite santé. Enfin, ceci dit, il est malade,» a-t-il répondu à une question sur l'état de santé du chef de l'Etat. Et s'exprimant sur la publication par le 1er ministre français, de la photo de Bouteflika malade, il affirme que «l'exploitation de la photo est un fait indigne, regardez ce qui s'est passé quand la France a commémoré le 19 mars, il y a eu problème et ça ne s'est pas tassé, il y a des haines et des rancœurs.» Il explique qu' «il y a des groupuscules (qui) ne nous permettent pas d'être indépendants.» Il estime qu' «ils n'accepteront jamais d'avoir perdu l'Algérie.» Il reprend l'actualité pour étayer ses propos. «Actuellement et depuis 15 jours, la chaîne Histoire que dirige Patrick Buisson, qui était conseiller de Sarkozy et dans les années 70, il était le président de Minutes, un journal des racistes les plus durs envers les Algériens, diffuse des feuilletons et pleure sur les ruines, comment étaient les harkis, les pieds noirs? Ces gens-là ne nous permettent rien,» a-t-il précisé. «Les actes désobligeants» de la France «L'autorité française, à laquelle on ne doit pas tout reprocher, devra en tirer une conclusion globale, on ne peut vouloir un partenariat d'exception et en même temps avoir des actes désobligeants,» dit-il. A une question si le chef de l'Etat terminera ou non son mandat, Ouyahia répondra sans hésitation «Soyez-en sûr ! Puisse Dieu lui prêter longue vie.» Et pour ne pas changer à son habitude de narguer les gens, il lâchera «celui qui pense aux présidentielles, doit attendre 2019.» A propos de l'affaire Panama Papers et les accusations contre Abdessalem Bouchouareb, Ouyahia indique que «premièrement, le concerné a parlé, deuxièmement, le cabinet d'études à l'origine de la publication de cette affaire a déclaré que la société a été créée avant qu'il ne soit ministre.» Il note que «Abdessalem Bouchouareb, si vous ne le connaissez pas, était un homme d'affaires depuis 1989.» Et, ajoute-t-il, «troisièmement et en dernier, je m'interroge pourquoi cette affaire de Panama Papers a été sortie pas seulement sur l'Algérie mais sur bien d'autres, par un club que finance Soros (Georges Soros, homme d'affaires, milliardaire américain d'origine juive, qui a entre autres, avoué lui-même son rôle dans ce qui s'est passé en Ukraine ndlr) qui, lui, finance les révolutions oranges (provoquées par les Etats-Unis pour renverser les régimes socialistes dans les Républiques d'Europe de l'Est ndlr).» «Je n'ai que des factures à payer?» Ouyahia s'interroge encore «pourquoi alors cette affaire n'a-t-elle pas touché un continent tout entier ?» Au pourquoi Bouchouareb a crée une société offshore, Ouyahia répond «et alors ?» Mais il interroge «est-ce que ce sont des capitaux sortis de l'Algérie ?» pour répondre tout de suite «je ne sais pas non plus. Je n'ai pas à parler au nom de la justice. Je suis un justiciable même en tant que chef de parti, et je respecte la justice.» A ceux qui pensent que ses jours sont comptés en tant que ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, et même à la tête du RND, Ouyahia rétorque que «je m'honore doublement de la confiance de Monsieur Abdelaziz Bouteflika -je commence par dire Monsieur-, parce que c'est la confiance du président de la République qui m'a nommé dans les fonctions que j'occupe et il est aussi le président du parti FLN qui est pour nous un parti stratégique.» Quant au reste, il assure que «quand on est un homme public c'est normal qu'on est un sujet de questionnements et un sujet de commentaires au quotidien.» Il rebondit en disant qu' «il n'y a pas que ça, il y a aussi une rébellion au sein du RND, dans 21 jours on verra (d'ici à la tenue du congrès extraordinaire, ndlr), pour le reste, je suis au service de mon pays, et je répète une phrase que j'ai dite en 98 en quittant le gouvernement, je n'ai que des factures à payer à l'Algérie, elle m'a tout donné.» «La dérive» de Saadani Pour ce qui est des attaques de Saadani contre sa personne, Ouyahia souligne encore que «j'étais en train de dire que j'étais honoré par la confiance du président de la République pour ce qui est de mes fonctions et aussi parce qu'il est le président du FLN, si Amar Saadani ne me fait pas confiance, c'est son affaire, moi j'ai une relation avec le FLN, que nous considérons dans le RND comme allié stratégique, en plus, je m'honore des commentaires ou des lettres qui me sont arrivées des nombreux militants du FLN qui n'ont pas participé à la dérive sémantique (zellat lissane) de Mr Amar Saadani.» Interrogé sur ce qu'il pense du cas Khelil, il dira simplement que «j'ai parlé de Chakib Khelil pendant 14 minutes.» A ses contradicteurs qui sont pratiquement tous intellectuels et chercheurs, Ouhayia prend du plaisir à faire savoir qu' «aujourd'hui, ils sont à Batna où ils voulaient tenir une réunion.» Il veut aller dans le détail en soulignant que «c'est une association dirigée par un cadre dirigeant du FLN qui a demandé une autorisation pour rameuter des gens et participer à un pseudo congrès dissident.» Il cite nommément les dissidents chercheurs pour estimer que «ces messieurs, Mr Yahi et Mr Zoghbi, sont membres du Conseil national, aujourd'hui la place de Mr Zoghbi était au congrès régional de Sétif où se trouve sa wilaya Bordj Bou Arreridj, et la place de Mr Mustapha Yahi était au congrès de Mila où se trouve sa wilaya Batna. Alors quand on est quelqu'un qui a justement un grand niveau intellectuel, c'est encore aggravant de ne pas suivre le couloir du cadre du parti et de dire son point de vue.» Ouyahia ne démentira pas son ambition d'être candidat à la prochaine élection présidentielle mais se contentera de dire «si Dieu nous prête vie. Vous me garantissez que d'ici au mois de juillet, mois de mon anniversaire, je serais encore en vie ?» De Mila où il a assisté au congrès régional de l'Est en tant qu'élu de la wilaya de Bord Bou Arreridj, Belkacem Mellah nous a fait savoir hier qu'il a répété que «je vaincrai Ouyahia grâce au soutien des militants de base du RND.» |
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