![]() ![]() ![]() ![]() Le président égyptien Al Sissi dont le pays se débat dans
une situation économique et financière des plus critiques n'a rien à refuser
aux Saoudiens dont les dons et prêts au Caire sont une bouée de sauvetage pour
son régime. Pas même leurs demandes qui pourraient heurter son peuple, comme
celle de la rétrocession par l'Egypte à la monarchie wahabite
de parties de son territoire national. A l'occasion de la visite que vient
d'effectuer au Caire le roi Salmane d'Arabie
Saoudite, Al Sissi a consenti à un accord avec lui de la sorte consistant en la
rétrocession par le Caire à Ryadh de deux petites
îles égyptiennes inhabitées au large de la péninsule du Sinaï mais d'importance
stratégique par leurs positions à l'entrée du Golfe d'Akaba. Le Pharaon du
Caire n'a eu cure des remous de colère et d'indignation que sa décision allait
susciter au sein du peuple égyptien. Le seul empêchement qu'il a dû craindre
aurait été qu'Israël oppose son veto à la rétrocession des îlots. Veto que
l'Etat sioniste pouvait effectivement émettre car les accords de paix de Camp
David entre l'Egypte et lui signés par Anouar Sadate et Menahem Begin lui en
ont octroyé le droit. Israël n'a pas fait usage de ce droit alors que la
rétrocession de ces îlots tout aussi stratégiques pour sa sécurité nationale
l'a été en faveur d'un Etat, l'Arabie Saoudite qui officiellement ne le
reconnaît pas et refuse censément toute relation avec lui. En l'affaire, le
Caire et Ryadh n'ont pas mis Tel Aviv
devant le fait accompli. Al Sissi et Salmane ont
soumis leur projet de rétrocession à Benyamin Netanyahu qui en a approuvé les
raisons qu'ils ont eu de vouloir la conclure. L'Etat sioniste a consenti à la
transaction Egypto-Saoudienne parce que la monarchie wahabite
est désormais son allié stratégique principal dans la région.
Bien qu'officiellement Ryadh et Tel Aviv n'entretiendraient aucune relation, ils sont en réalité dans une étroite coopération qui va jusqu'à englober l'aspect militaire. Il est secret de polichinelle en effet que Ryadh et les autres pétromonarchies du Golfe ont sollicité et obtenu le parapluie militaire de l'Etat sioniste contre la «menace » iranienne qui les hante et que lui-même place au rang du défi prioritaire devant lequel il serait placé. Pour obtenir ce parapluie, Ryadh et les autres pétromonarchies ont tout concédé à Israël sur le dos des Palestiniens. Elles se sont lavé les mains sur le problème palestinien en fermant les yeux sur la politique de l'Etat sioniste consistant à mettre en œuvre des conditions en territoires occupés rendant impossible la création de l'Etat palestinien. Une récente déclaration faite par une personnalité officielle émiratie a révélé que ces monarchies se sont détournées de l'idée même d'un Etat palestinien. Cette personnalité, à l'évidence porte-voix des milieux dirigeants du Golfe, a crûment «conseillé » aux Palestiniens de renoncer à la création de leur Etat national et de s'intégrer dans la société israélienne. L'on comprend que Beyamin Netanyahu n'ait pas été effleuré à travers la rétrocession par l'Egypte à Ryadh des îlots en mer Rouge. Le retournement d'alliance qui s'est produit au Proche-Orient est tout bénéfice pour l'Etat sioniste. Il en résulte que pour les Palestiniens «l'horizon de leur conflit avec l'occupant sioniste est totalement bouché par la «grâce » de leurs «frères » arabes. |
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