Malgré
les revers essuyés à l'issue de plusieurs rencontres avec les représentants des
enseignants contractuels, la tutelle ne s'avoue pas vaincue. Dans l'après-midi
d'hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a invité à une nouvelle réunion les premiers
concernés, en l'occurrence les représentants des enseignants contractuels,
ainsi que différents syndicats du secteur et les représentants des associations
des parents d'élèves. Le ministère de tutelle maintiendra, certainement, le
même discours et réitérera les mêmes arguments face à la revendication des
enseignants contractuels, à savoir la valorisation de l'expérience
professionnelle lors du concours de recrutement de 28 000 enseignants (tous
paliers confondus), dont le déroulement des épreuves écrites est prévu le 30
avril prochain, le tout enveloppé d'appels à la sagesse, à la reprise de
travail, des invitations aux concernés pour retirer les certificats de travail
et déposer les dossiers de candidatures. De toute évidence, aussi, la tutelle
ne manquera pas de rappeler que le concours est une procédure exigée par la
réglementation en vigueur. Est-ce une énième tentative qui va faire plier l'intransigeance
des enseignants contractuels qui ont initié une marche, entamée le dimanche 27
mars, à partir de Béjaïa vers Alger, et qui se
trouvent actuellement en grève de la faim à la sortie de la ville de Boudouaou, où ils ont été bloqués lundi dernier, après 8
jours de marche, par les services de sécurité ? Très improbable cette
éventualité. Les enseignants contractuels n'ont pas cessé de réclamer une
solution politique, sollicitant dans ce sens une intervention du président de
la République ou du Premier ministre, pour les titulariser dans leurs postes de
travail sans passer par le concours de recrutement. Depuis le début, les
manifestants ont admis que la tutelle n'a pas les prérogatives de prendre une
telle décision, certains ont même appelé à rompre tout dialogue ou concertation
avec le ministère. Mais, chose bénéfique, les voies du dialogue, aussi fragiles
et incertaines soient-elles, sont pour le moment préservées par les uns et les
autres. C'est que, au-delà de ceux qui guettent avec impatience le moindre faux
pas, toutes les parties directement concernées par le conflit nourrissent
l'espoir de trouver une heureuse issue à ce conflit qui se durcit de jour en
jour. De leurs côtés, le Cnapeste et le CLA, deux
syndicats qui n'étaient pas parmi les parties présentes à la rencontre
organisée par le ministère, ont tenu hier leurs Conseils nationaux, où l'on
trouve à l'ordre du jour le point des enseignants contractuels, qui devrait
accaparer les débats. « Nous attendons la fin de la réunion au niveau du ministère
pour situer la réaction des enseignants contractuels et nous déciderons ensuite
de ce qu'il faut entreprendre comme action de notre part », nous dira M. Idir Achour, syndicaliste du CLA, engagé dans la marche des
enseignants contractuels depuis son entame le 27 mars. Ce dernier rappellera
que la décision du Conseil national peut tomber dans la soirée du samedi 9
avril, mais il est attendu que le CLA manifeste un soutien « actif » aux
enseignants contractuels. Le Cnapeste, pour sa part,
réaffirme son soutien inconditionnel aux enseignants contractuels, considérant
leur revendication d'intégration dans les postes vacants comme « légitime et
fondée », comme le rappelle le chargé de la communication, Messaoud Boudiba. Ce dernier nous signalera, aussi, que la décision
du Conseil national au sujet des actions à entreprendre dans le sens d'une
solidarité active avec le mouvement des enseignants contractuels interviendra
assez tard dans l'après-midi, vu les débats qu'elle ne manquera pas de
susciter, et la lecture des rapports de 48 wilayas. Ce qui est sûr, à l'issue
de ces rencontres tenues avec un même point à l'ordre du jour, en l'occurrence
la revendication des enseignants contractuels, on sera fixé sur les
développements de ce conflit. Et cela ne saurait aller au-delà de ce début de
semaine.