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Colère à Victor Hugo: Des mal-logés bloquent le 2ème périphérique depuis jeudi

par D. B.

C'est devenu presque un rituel, après chaque opération de relogement c'est la contestation.

L'attribution, jeudi, de plus de 350 logements aux familles habitant le vieux bâti à Ibn Sina n'a pas dérogé à la règle. Dans la matinée, la tension est montée d'un cran dans le quartier de Victor Hugo, où quelques dizaines de personnes, principalement des femmes et des jeunes, ont bloqué partiellement la circulation automobile de l'artère principale, juste à l'entrée du pont, en y installant des blocs de pierre, des bacs à ordures et en allumant des pneus usagés.

La protesta s'est poursuivie tout au long de la journée du vendredi. Presque tout le pont était fermé et des policiers en faction s'afféraient à dévier la circulation.

Dans la matinée du jeudi, aussitôt alertées, les forces de l'ordre ont mis en place un dispositif sécuritaire pour éviter toute éventualité. Cela n'a pas empêché certains jeunes à cibler les automobilistes de passage par des jets de pierre, ce qui a provoqué un énorme bouchon. Durant une grande partie de la journée, cette artère très fréquentée par les automobilistes a été fermée à la circulation automobile. Pour arriver à destination, automobilistes et chauffeurs de bus ont dû faire un grand détour à travers les ruelles adjacentes. Selon les protestataires, la décision d'investir la rue est l'unique recours pour attirer l'attention des responsables sur leur situation et éventuellement leur permettre de bénéficier d'un logement décent.

«De nombreuses familles continuent de vivre un véritable calvaire dans des logements qui menacent de s'effondrer à tout moment. Nous revendiquons le droit à un logement comme ce fut le cas pour les 300 familles qui viennent d'être relogées», indique un jeune du quartier de Ibn Sina. Ce dernier, qui pointe du doigt la commission chargée du recensement, affirme que bon nombre de familles ont été exclues. Jusqu'à la mi-journée du vendredi, la route était toujours fermée et des femmes occupaient le milieu du pont sous l'œil attentif des forces de l'ordre.

L'opération de relogement, qui a touché plusieurs quartiers d'Oran depuis le début de l'année 2015, n'a pas été sans connaître des incidents. Le même saut de colère a été constaté au niveau des quartiers de Derb, Medioni, El Hamri, Sidi El Houari.

Il y a lieu de signaler que les habitants de Ibn Sina ne sont pas à leur première action de protestation. Au début du lancement des opérations de relogement de 274 familles habitant le vieux bâti dans la commune d'Oran en 2012, certains exclus du quartier avaient investi la rue pour dénoncer la hogra. Ils ont là aussi fermé le deuxième boulevard périphérique à la circulation automobile.