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Alger
aurait officiellement protesté lundi auprès des autorités françaises après les révélations
des ?'Panama papers'' rapportées par le quotidien Le
Monde. Selon le site électronique ?'TSA'', ?'la diplomatie algérienne a dénoncé
une campagne diffamatrice et manipulatrice menée par Le Monde contre
l'Algérie.'' L'Algérie n'a en fait pas apprécié la ?'Une'' de ce quotidien de
lundi qui ouvrait sa page sous le titre « L'argent caché des chefs d'État »,
avec en illustration des photos de cinq dirigeants dont le président Abdelaziz
Bouteflika. Le Monde, dans ses comptes rendus sur ce scandale des ?'Panama Papers'', ne cite que le ministre de l'Industrie et des
Mines, alors que tout le dossier de plus de 11 millions de mails et documents
livrés à un pool de presse ne mentionne pas le nom du président algérien parmi
les chefs d'Etat et de gouvernement ayant sollicité les services du bureau
d'affaires panaméen Mossack Fonseca pour la création
de société offshore dans des paradis fiscaux. Hier, Le Monde a apporté des
précisions : «Contrairement à ce que la photo en «une» du Monde daté du 5 avril
(édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz
Bouteflika, n'apparaît pas dans les ?Panama papers'».
Ce scandale financier à l'échelle planétaire, qui a éclaboussé nombre de dirigeants, dont le Premier ministre irlandais, le roi du Maroc, des chefs d'Etat africains, la leader du FN français Marine Le Pen ou des stars du show biz et du monde du sport a éclaté lorsque des journaux, dont Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d'informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux. Ils ont eu accès à 11,5 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s'agit de la plus grosse fuite d'informations jamais exploitée par des médias. En fait, les « Panama Papers » révèlent qu'outre des milliers d'anonymes, de nombreux chefs d'Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs. Pour le cas du ministre algérien Abdeslam Bouchouareb, les ?'Panama Papers'' ont surtout révélé, pour rappel, qu'il possède une société basée dans un paradis fiscal, et qu'elle est gérée par un bureau d'affaires luxembourgeois, qui a ouvert un compte bancaire en Suisse. Lundi, le ministre algérien, via le fondé de pouvoir de sa société ?'Royal Arrival Corp'' a apporté des clarifications, reprises par l'agence APS. Bouchouareb a réagi à travers la CEC, qui a indiqué que cette société domiciliée dans un paradis fiscal a été créée «à l'initiative» de la Compagnie d'études et de conseil (CEC) «pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active» et «ne possède aucun compte bancaire», a affirmé le CEC. La CEC, mandatée pour agir pour le compte de M. Abdesselam Bouchouareb, a confirmé qu'elle est à l'origine de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution « s'est faite en toute transparence», a précisé la même source. ?'M. Bouchouareb, en apprenant nos démarches, a immédiatement demandé de geler (pendant l'exercice de ses mandats publics) toute utilisation de cette société et l'ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n'a, de ce fait, pas été concrétisée», explique la CEC, qui précise que Royal Arrival corp ?'avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l'entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb», selon le message signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp, M. Guy Feite. La CEC, basée à Luxembourg, soutient en outre que la société de Bouchouareb «n'a donc jamais été active dans aucun pays puisqu'elle n'a pas eu le moindre fonctionnement» et la société «n'a eu aucun compte à la NBAD de Genève puisque les formalités d'ouverture ont été annulées». Scandales financiers en vrac Dans le cadre de l'affaire Saipem, le cabinet panaméen Mossack Fonseca a enregistré, au début des années 2000, une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui, 46 ans, impliqué dans l'affaire Saipem, explique encore Le Monde. Il est aujourd'hui au cœur du dossier, et c'est sur les comptes bancaires émiratis de l'une de ses sociétés, Pearl Partners Ltd, domiciliée à Hongkong, qu'ont été versés les 198 millions d'euros, conformément au contrat signé le 17 octobre 2007 avec Saipem, de simples honoraires, selon ses avocats. Une partie de cette somme a ensuite été transférée vers la société Sorung Associates Inc., une entité créée par Mossack Fonseca à la demande de la société suisse de gestion de fortune Multi Group Finance, le 28 février 2007. M. Bedjaoui a un mandat de gestion sur Sorung Associates et gère des comptes à la Banque privée Edmond de Rothschild SA à Genève. C'est dans cet établissement que l'ancien chef de cabinet du PDG de Sonatrach, Réda Hemche, neveu de M. Khelil, a disposé d'un compte approvisionné de 1,75 million de dollars entre l'été 2009 et janvier 2010, révèle Le Monde, citant les « Panama Papers », qui révèlent qu'outre des milliers d'anonymes, de nombreux chefs d'Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs. Au terme d'une recherche systématique, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et ses 107 médias partenaires, dont Le Monde, ont établi que douze chefs d'Etat et de gouvernement, dont six en activité, ont mené de telles activités en toute discrétion. Un chiffre auquel s'ajoutent 61 personnalités proches de ces dirigeants mondiaux, dont Mounir Majidi, secrétaire particulier de Mohammed VI, Sergueï Roldouquine, ami intime de Vladimir Poutine, ou encore Rami Makhlouf, cousin de Bachar Al-Assad. En gros, pas moins de 128 responsables politiques et hauts responsables publics du monde entier (hauts magistrats, président de banque centrale, ministres, députés?), viennent s'ajouter au catalogue hétéroclite des clients de Mossack Fonseca. Les Panama Papers ont provoqué la stupeur dans nombre de pays, dont l'Irlande où plus d'un million de manifestants sont sortis dans la rue à la suite des révélations sur les comptes offshore du Premier ministre. A Moscou, officiellement, on estime que les Panama Papers sont dirigés contre le président Poutine. |
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