Des
efforts considérables ont été consentis ces dernières années pour
l'amélioration de l'alimentation en eau potable dans la ville et sa périphérie,
mais l'assainissement demeure le talon d'Achille dans de nombreuses zones et
même le centre-ville n'échappe pas au rouleau compresseur des inondations au
moindre caprice de la météo. Dans le but d'en finir avec les inondations
signalées durant les averses dans plusieurs points noirs du centre-ville, une
vaste opération a été inscrite pour la création de 800 nouveaux avaloirs dans
le secteur El Emir, a-t-on appris de sources bien informées à la direction des
ressources en eau qui précisent que cette opération sera supervisée par la
commune d'Oran. La ville qui dispose de 15.000 avaloirs a besoin au minimum de
quadrupler le nombre des bouches d'égout pour prévenir les inondations durant
les précipitations. Selon une source à la wilaya, le réseau unitaire de la
ville doit être renforcé par au moins 45.000 bouches d'égout pour améliorer la
«capacité d'accueil» du réseau durant les averses. Outre les averses, le réseau
unitaire du centre-ville est souvent submergé en raison de la remontée des eaux
souterraines qui constituent une menace réelle pour les fondations des
immeubles réalisés durant la période coloniale. Le phénomène s'est aggravé ces
derniers mois au bd Hamou Boutlélis
(place Karguentah), les rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti et le bd
Emir Abdelkader. La direction des ressources en eau a réalisé récemment un
drain en vue de dévier le cours de l'oued Rouina.
Cette conduite souterraine collecte et évacue les eaux souterraines vers un
ovoïde qui se trouve juste en dessous du bd Emir Abdelkader. Le drainage peut
être une solution efficace pour contenir et expulser les eaux souterraines. Ce
dispositif a déjà fait ces preuves dans le passé à Oran et Alger. Les Français
avaient réalisé un réseau de galeries visitables en dessous des deux grandes
villes pour dévier les cours de plusieurs oueds. A Oran, le réseau des galeries
souterraines est subdivisé en 5 secteurs correspondant aux bassins versants
topographiques de la ville. Il y a d'abord le secteur
nord-ouest (ravin de Ras El Aïn), dont les eaux sont
rejetées en mer au collecteur de «Fort Lamoune» puis
les secteurs nord-centre et nord-est, dont le collecteur principal rassemble
les eaux à proximité de l'entrée du port d'Oran, rejet de Cueva d'El Agua et
les secteurs sud-ouest et sud-est, situés sur le versant orienté vers la
Sebkha, dont les eaux collectées en direction de la cheminée du Petit Lac
reliée par une galerie (collecteur visitable) permettant d'évacuer plus de 40
m³/s, vers la station d'épuration d'El Kerma.