Maghnia, cette vitrine de l'ouest du pays,
accuse des insuffisances en équipement et en services même des plus
élémentaires. Au moment où le chef-lieu de wilaya et certaines communes, moins
importantes, se dotent d'équipements de signalisation modernes tels les feux
tricolores à affichage digital, Maghnia, la plus
importante daïra de la wilaya, voire du pays, ne compte aucun feu tricolore
pour la régulation de la circulation urbaine. Même si beaucoup d'efforts ont
été consentis pour l'aménagement urbain, la dotation de la ville de ces feux
aux principaux croisements a été toujours ignorée, sans raisons apparentes ou
évidentes et sans justifications de la part des différents responsables qui se
sont succédé depuis plus de 15 ans. Dans cette ville de plus de 250.000
habitants, en l'absence de feux tricolores, la circulation au niveau de
certains croisements est devenue source de nuisance, d'accident et
d'altercation et de querelle fréquents. Malgré l'insistance de certaines
associations sur la nécessité de l'implantation de ces feux, notamment avec
l'explosion du parc automobile local et l'important afflux de touristes, c'est
le silence radio du côté des responsables concernés. Par ailleurs, la
centralisation au niveau du chef-lieu de wilaya de certains services publics
continue de pénaliser le citoyen. Au moment où tout est mis en branle pour que
les contraintes administratives soient simplifiées et allégées pour le citoyen,
la direction des mines demeure l'institution qui lui est la plus austère.
Régulariser sa fiche de contrôle chez l'ingénieur des mines est devenu un
calvaire pour les automobilistes ayant acquis des véhicules immatriculés dans
d'autres wilayas. Un seul site, situé dans la zone industrielle de la ville de
Tlemcen, est prévu pour cette formalité laquelle est considérée comme un
cauchemar par les automobilistes. Des centaines de véhicules y convergent à
partir de toutes les communes de la wilaya. « Pour être sûr de me faire
régulariser la fiche de contrôle par l'ingénieur des mines, je dois démarrer de
Maghnia à 4h », dira cet automobiliste lequel se
demande pourquoi tout ce dérangement qui favorise l'absentéisme et la perte de
temps et d'argent pour le citoyen ? Vers 9h, des centaines de véhicules, en
file indienne, attendent leur tour pour le contrôle technique, un spectacle
désolant qui dénote et qui traduit la nonchalance et l'indolence des
responsables du secteur ou leur incapacité à trouver une solution moins
contraignante pour le citoyen. «Ne serait-il pas plus judicieux et plus sensé
que l'ingénieur se déplace dans les daïras au lieu que ça soit des centaines
d'automobilistes des 20 daïras qui se déplacent vers lui ?» conclut cet
automobiliste de Marsat Ben M'hidi
qui a fait 260 km et perdu toute une journée et l'argent pour se faire
régulariser sa fiche de contrôle.