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Les
partis et personnalités, regroupés au sein de la coordination de concertation
et de suivi de l'opposition (ICSO), continuent à réclamer, encore et toujours,
une transition démocratique et des élections transparentes. Tout en
reconnaissant que les menaces, à la sécurité du pays, sont réelles, ils
craignent que le régime en place œuvre pour acquérir une légitimité
sécuritaire, à défaut d'une légitimité populaire.
Le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, a affirmé hier, dans son intervention, lors de l'ouverture des travaux des secondes assises nationales de l'opposition, organisées à l'hôtel «Mazafran», que les menaces terroristes ne diminuent pas, mais elles augmentent en capacités matérielles et financières, autour de nous. Pour Benflis personne ne pourrait nier ces développements, particulièrement, préoccupants, mais il dit craindre l'instrumentalisation de cette situation sécuritaire, par le régime politique, en place. Il craint que le pouvoir en place veuille réaliser un consensus national ou une union sacrée, autour de lui et pour sa survie et non autour de la défense de la patrie et sa protection. Il dira, clairement, que « la rhétorique sécuritaire du régime politique, en place, n'arrive pas à cacher ses véritables desseins, faire diversion sur la crise du régime, forcer la voie à ce qui s'assimile à un chantage sécuritaire, pour faire taire la revendication ». Benflis indique que la révision constitutionnelle est venue consacrer l'emprise exclusive du pouvoir personnel sur la sécurité nationale. En absence de Mohcene Belabbes, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le représentant du parti a affirmé que le RCD réclame une période de transition, tout en déterminant les termes, le rythme et les objectifs. Et ce, précise-t-il, avant d'aller à des élections transparentes qui seront organisées par une instance indépendante. Le représentant du RCD a regretté l'absence de la culture de débat, l'affaissement de la qualité des normes politiques et la violence endémique qui a fini, selon ses propos, par contaminer l'opposition. Même les rapports régissant l'opposition n'ont pas permis d'avoir un échange serein et apaisé. Karim Tabbou, président du parti de l'Union démocratique et sociale (UDS) a été très critique, envers le régime. Il a précisé qu'aujourd'hui, le pays est scindé en deux. Il y a « l'Algérie dedans » constituée d'une caste d'affairistes très introduits dans les rouages de l'Etat. Une caste, hautement, protégée par les décideurs qui accaparent des richesses et du patrimoine du pays. Et il y a, dit-t-il , « l'Algérie du dehors » composée de la majorité des Algériens et Algériennes soumis au sous-développement, la misère, le chômage et le désespoir. Pour Tabbou, il faut, aujourd'hui, dépasser le constat et les analyses. Il dira que ces assises nationales de l'opposition ne doivent pas se limiter aux discours et aux analyses. «Nous devons définir les actions qu'on doit projeter». Il recommande de tracer des actions pour anticiper les périls et offrir des solutions, réalistes et réalisables, pour le pays. Mais Tabbou reste persuadé que pour mettre fin au « pouvoir prédateur », il faut ratisser large. Il faut informer et sensibiliser, davantage, le peuple. Si Abderezak Mokri du MSP a appelé, dans son intervention, au soutien de l'Armée nationale, face aux dangers sécuritaires qui guettent notre pays, Djilali Sofiane, président du Djil Al Djadid, a appelé l'Armée qui « a accompli parfaitement ses missions de sécurité, à ne pas s'immiscer dans les affaires politiques du pays». «Sinon, elle nous envoie une lettre de félicitations pour le succès de ces assises !» Au plan économique, Ali Benouari, ancien ministre, a affirmé que la situation économique du pays est appelée à se compliquer, à partir de l'année 2017, s'il n'y a pas des changements réels, aux plans politique et économique. Il a affirmé qu'à partir de 2017, le gouvernement algérien ne pourra plus honorer les salaires de ses fonctionnaires et des forces de l'ordre. Il prédit deux scénarios. Le premier consiste à déprécier davantage le dinar, qui engendre la dégringolade du pouvoir d'achat des citoyens, ou bien combler le déficit financier par la création d'une nouvelle monnaie par la Banque centrale. Il précise que tous les régimes totalitaires ont eu recours à ces deux scénarios, quand leurs politiques démagogiques avaient échoué. A noter que ces deuxièmes assises de l'opposition ont été marquées par l'absence de quelques invités, comme Mouloud Hamrouche, le FFS, Sid Ahmed Ghozali et Abdelmadjid Menasra, chef du Front du changement. |
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