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La
pré-domiciliation bancaire semble avoir été mal accueillie par les industriels,
et en particulier ceux qui importent leurs matières premières. Selon le
vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens
(CIPA) Abdelwahab Ziani,
«le secteur industriel est bloqué depuis une quinzaine de jours avec cette
disposition». «Tout est bloqué», a-t-il souligné, hier mercredi, à la Radio
nationale, critiquant cette mesure introduite par la Banque d'Algérie pour
contrôler et fluidifier les opérations de commerce extérieur. La
pré-domiciliation bancaire semble avoir provoqué plus de blocages que prévu, à
en croire le vice-président de la CIPA, selon lequel «il n' y
a pas assez de réactivité des banques.» «Nous n'avons pas les moyens de mettre
en place cette pré-domiciliation, pour aller vite, elle a mis un frein à
l'industrie nationale.» Cette opération est, depuis le 15 mars dernier, l'unique
instrument pour les opérateurs, qu'ils soient importateurs ou exportateurs. La
pré-domiciliation bancaire électronique est obligatoire pour toute opération
d'importation ou d'exportation. C'est une opération d'inscription, via
l'Internet qui invite l'opérateur à fournir tous les renseignements concernant
son entreprise (statuts, numéro de registre de commerce, NIF, raison sociale).
L'inscription par Internet sur le site d'une banque terminée, un mot de passe
est donné à l'opérateur définissant ses droits d'accès
au site de pré-domiciliation. Ensuite, il doit fournir des renseignements
notamment, sur la nature de la marchandise ou l'objet, le numéro, la date, le
montant, ainsi, que les modalités de paiement de la facture, explique
l'Association professionnelle des Banques et établissements financiers (ABEF).
En fait, explique le vice-président de la CIPA, «les importateurs (de matières premières) doivent passer par cette pré-domiciliation, alors que les banques ne sont pas prêtes à cette opération. C'est un système magnifique, mais encore faut-il qu'il soit bien huilé», relève M. Ziani qui estime qu'on aurait aimé être consulté», avant la mise en œuvre de cette opération. Et, «maintenant, tout est bloqué, ce sont des milliers de domiciliations demandées par jour, mais les banques ne sont pas prêtes, il y a des marchandises qui sont bloquées», indique-t-il, avant de préciser qu'il faut faire une distinction entre «matière première et produits finis à l'import». L'opération de pré-domiciliation bancaire exige une transmission des données par courrier électronique, or «il y a des banques qui n'ont même pas l'Internet. Il fallait installer l'Internet dans toutes les banques, avant de mettre en place la pré-domiciliation», indique, encore, M. Ziani qui a relevé que la plupart des agences bancaires viennent juste, et après l'annonce de cette mesure de pré-domiciliation bancaire, d'installer l'Internet et des comptes électroniques. «Les banques sont très lentes, et nous voulons de la réactivité de leur part. Il faut moderniser les banques algériennes», a-t-il martelé, avant d'affirmer que «cette mesure vient bloquer tout le monde, et même les exportations sont bloquées, car soumises à une pré-domiciliation, et cela crée un frein à l'industrie». Pour lui, il semblerait que la Banque d'Algérie, et donc le ministère des Finances, ont mis la charrue avant les bœufs, d'autant que les banques algériennes ne répondent pas très vite, à la demande des opérateurs, industriels ou autres, et fatalement bloquent le développement des entreprises, en particulier privées. D'autant que la décision de la Banque d'Algérie de dévaluer, en permanence, le dinar est une mauvaise décision, qui bride et sanctionne les entreprises de production. «La dévaluation du dinar fait peur à l'industriel algérien, à ceux qui importent leur matière première. On a bâti notre industrie sur un euro pour 100 dinars, maintenant il est à 120 DA et plus, on perd et cette perte se répercute sur le consommateur», a-t-il dit, estimant qu'il ne faut pas «dévaluer, continuellement, le dinar, il faut le relever, c'est notre souveraineté», même s'il reconnaît, par ailleurs, que ce n'est pas le moment pour la convertibilité de la monnaie nationale.» Aujourd'hui, il nous faut un pacte de productivité, un pacte de confiance, entre industriels et gouvernement, l'Etat doit donner des choses, et nous on doit donner des choses, et ce pacte doit libérer les initiatives du côté du gouvernement et de celui des industriels.» Cela implique, a t-il dit, que «le gouvernement doit se désengager de tout ce qui est production, et laisser les industriels travailler. Il doit être le facilitateur, libérer les initiatives, et ne pas les concurrencer.» En fait, les réformes introduites «ne sont pas efficaces pour convertir un producteur en exportateur», estime le vice-président de la CIPA. |
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